L'opération d'assainissement du marché du ciment et du rond à béton continue à lever le voile sur de nombreuses pratiques anticoncurrentielles. En effet, sur sept opérateurs activant dans le marché du gros, les inspecteurs chargés du contrôle ont découvert qu'un commerçant écoulait du ciment sans détention de local, ce qui est en infraction avec la loi en vigueur. Selon des sources proches du dossier, en plus de la verbalisation de l'opérateur en question, il a été procédé au blocage de tous ses approvisionnements en ciment. Une mesure qui oblige le commerçant à se conformer à la loi en vigueur. Ce contrôle, qui intervient conformément aux instructions du ministre du Commerce et celui de l'Habitat, va permettre, selon nos sources, de mettre un terme à la spéculation à laquelle s'adonnent de nombreux revendeurs. Pour nos interlocuteurs, le contrôle opéré au niveau de la wilaya d'Oran a révélé que l'infraction la plus constatée est le défaut de facturation. Le ciment ainsi que le rond à béton étaient écoulés sans aucune facture attestant le véritable prix de vente, ce qui s'oppose à la loi sur la concurrence. 250 millions de centimes, représentant le chiffre d'affaires dissimulé, ont été découverts à l'issue de ce contrôle, apprend-on. En effet, c'est à partir du défaut de facturation que les inspecteurs déduisent si le décret exécutif n°9-243 du 22 juillet 2009 fixant les marges bénéficiaires des prix de gros et de détail appliqués sur le ciment conditionné a été respecté. Autrement dit, éviter que les commerçants appliquent des marges bénéficiaires allant contrairement à celles fixées par l'Etat, à savoir 40 DA pour un sac de 50 kg dans le cas du commerce en gros et 60 DA pour le détail. Au total, ce sont dix infractions liées principalement au défaut de facturation et à l'affichage des prix qui ont été relevées en matière de contrôle de ces matériaux de construction, sachant que pour le cas du rond à béton, les inspecteurs ont eu à vérifier si les spécificités techniques de ce produit sont respectées. Notons que cette campagne, qui vise à contrecarrer les actes de spéculation et obliger les différents intervenants à respecter la réglementation, est axée sur le contrôle du conditionnement, voir si les sacs sont contrefaits, vérifier si les commerçants exercent légalement et, surtout, contrôler tout le circuit depuis la production jusqu'à la distribution.