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N'est pas polygame qui veut
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 28 - 04 - 2010

Quand la France s'ennuie, elle se rabat sur des futilités à la recherche d'un débat où liberté, égalité et fraternité reviennent au goût du jour sous des formes diverses et selon les gouvernements, selon une géométrie variable.
Chez nous c'est plus simple, il n'y a pas de débat puisque tout le monde a raison et tout le monde a tort de le croire. Après l'affaire du voile intégral français qui s'est soldée par une enquête parlementaire pour rien, la polygamie prend la relève sur fonds de crise financière et grandes questions sur l'environnement. Il faut bien que la politique tourne et nourrisse son monde. Une femme conduit une voiture à Nantes sous son niqab. Ses yeux trahissent son origine.
Elle est arrêtée et verbalisée pour… «circulation dans des conditions non aisées». L'affaire Anne ne s'arrête pas là, et déborde sur un sujet conjugal. Son mari/compagnon est poursuivi alors pour polygamie, suite aux déclarations de l'intéressée. La boucherie hallal de son compagnon/mari est choisie comme lieu pour la tenue d'une conférence de presse. Niqab, hallal, boucherie, islam, femme, polygamie, maitresse, amant, péché, laïcité, tout s'entremêle dans une confusion que seuls les psychanalystes sont en mesure de défaire. Sarkozy s'en mêle, certains de ses ministres attaquent, d'autres se rebiffent, les parlementaires se grattent le dos, faute de loi et le ventre dans l'espoir d'en pondre une nouvelle. La France de tous les extrêmes s'insurge, Anne s'amuse et son polygame se frotte les mains parce qu'il n'est pas polygame au sens de la loi française, mais seulement amant, alors que pour la charia, il est religieusement et réellement marié, c'est-à-dire marié. Chez nous c'est plus simple l'union entre deux êtres de sexes opposés n'a pas besoin d'une autre loi que la loi religieuse. Les Français ne peuvent évidemment pas le comprendre et leur démocratie n'y peut rien. Chez nous c'est plus simple il n'y a pas de démocratie. Vivre en France est donc devenu un véritable calvaire pour les conductrices en niquab et même les piétonnes, qui vont dorénavant s'inscrire d'emblée dans le stéréotype des «dépolygamisables». C'est que là-bas on considère une femme enveloppée dans un tissu de la tête aux pieds avec un œil-de-bœuf au niveau du visage, pour laisser l'air et la lumière pénétrer, est une femme soumise.
Les enquêtes parlementaires ont démontré le contraire et la violence envers les femmes n'est pas du seul ressort des musulmans. Chez nous c'est plus simple on ne laisse même pas de chances aux yeux d'apparaitre sous le niquab. Chez nous c'est le paradis du voile intégral et aucune femme n'est verbalisée pour«circulation dans des conditions non aisées». Chez nous tout le monde conduit mal.
Ce que révèle en fait cette affaire banale qui a pris des dimensions politiques par la grâce à l'entêtement de «monsieur pot-au-feu», c'est que la France est malade au point de rechercher dans l'Islam un pou de plus pour découvrir qu'elle a une tête. Malheureusement elle tombe souvent les pieds en l'air. Mais là où le débat nous intéresse, c'est cette fameuse polygamie qui est chez nous autorisée sous certaines conditions mais qui n'est pas aussi répandue qu'on pourrait le croire. Alors qu'elle était le moyen le plus sûr d'agrandir la famille et de la doter de plus de bras possible, elle s'est transformée en signe de richesse ou de réparation d'une situation parentale involontaire. Un homme « s'amuse » avec une femme, elle tombe enceinte, refuse d'avorter ou sent une possibilité de protection par le mariage, la religion musulmane permet d'épouser quatre femmes et plus si la capacité physique et financière le permet et un homme devient polygame. Ce n'est pas le cas de tout le monde aujourd'hui et la polygamie est une prohibition toute chrétienne. De là à déchoir un français musulman de sa nationalité, il y a tout de même un amalgame que les lois françaises n'ont pas prévu. En accordant cette nationalité devenue un outil d'intégration à un musulman, on sait d'emblée que la possibilité de naturaliser un polygame potentiel est là. Sauf à lui faire signer un papier ou le faire jurer sur la bible. Ce qui, au pays de la laïcité est illégal et en contradiction avec les principes de la liberté individuelle. Gros problème donc, qui peut bouleverser tous les débats sur la famille française. Reste la question des relations extraconjugales que la morale chrétienne interdit mais que la vie moderne tait par nécessité d' «équilibrer» les couples. La polygamie est une affaire d'état-civil et non plus de morale. D'ailleurs c'est un luxe.


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