« Il est réputé que Tiaret et ses «oc-cupants» est une ville qui se couche trop tôt au point que (ironie du sort!) au quartier où je crèche, l'éclairage public ne fonctionne pas la nuit pour jouer à cache-cache avec le soleil le jour durant» commente, un rien désemparé Ammi Khaled, qui glisse d'ombre en ombre à la recherche d'un brin de fraîcheur en ce vendredi caniculaire. Cette année, l'été et ses grosses chaleurs n'ont pas laissé le temps aux Tiarétiens pour ranger leurs habits d'hiver qu'il fait déjà une entrée en la matière des plus brutales et pour cause. Ces trois derniers jours, le mercure a grimpé jusqu'à 37 degrés Celsius pour donner un sérieux coup au moral des habitants locaux, plongés trop tôt dans une torpeur qui n'augure rien de bon pour la suite de l'année ! En effet, si le matin, au moment où la température est assez fraîche, il ne faut surtout pas se déranger à aller quêter une baguette de pain ou un sachet de lait tant les commerçants sont presque tous des lève-tard, à partir de midi «sonnante et trébuchante», la ville se vide d'un coup de ses occupants. Il faut attendre jusqu'à dix sept heures, voire plus tard, pour voir la cité reprendre un peu d'animation jusqu'à la déclinaison du soleil vers sa retraite pour voir encore la ville ressembler à une cité fantôme. Il faut dire, aussi, que l'absence d'animation culturelle et d'activités de loisirs dans une ville qui à part «vivre au quotidien» ne sait pas trop quoi faire de ses longues et ennuyeuses journées, y est pour quelque chose dans la désaffection quasi-chronique des familles tiarétiennes pour des sorties nocturnes et ce malgré une amélioration nette des conditions de sécurité grâce à un bon maillage de la capitale de la wilaya par des policiers omniprésents. L'arrivée de la Coupe du monde jusqu'à la mi-juillet, suivie quelques encablures plus tard par l'arrivée du mois de ramadhan qui intervient cette année en pleine fournaise devrait convaincre le commun des Tiarétiens à rester cloîtré chez lui au moins jusqu'aux fêtes de l'Aïd (le petit puis le grand) prévues vers début novembre prochain. Autre temps, autres gens, autres mœurs !
