Les importations de médicaments, de produits alimentaires et de véhicules ont nettement fléchi au 1er semestre 2010, selon les Douanes algériennes, qui indiquent que la facture des importations des produits alimentaires a baissé de 11% et celle des médicaments de 23,74% durant cette période. Première filière à l'importation, les biens alimentaires représentent 15,17% du volume global des achats de l'Algérie à linternational. Cette filière a chuté de 10,88%, à 2,99 milliards de dollars au cours des six premiers mois 2010 contre 3,35 milliards de dollars au 1er semestre 2009. Sur les six principaux produits du groupe des biens alimentaires importés, trois ont connu d'»importantes baisses» en valeur. Les achats de céréales, semoule et farine, de viandes, laits et produits laitiers ont fléchi de 34,13 %, à 969 millions de dollars contre 1,47 milliard durant la même période de 2009. Les viandes ont également baissé de 27,47%, à 66 millions de dollars contre 91millions de dollars, alors que la facture de la poudre de lait et des produits laitiers a baissé de 16%, à 458 millions de dollars au 1er semestre 2010 contre 550 millions de dollars à la même période en 2009. Pour autant, la facture des importations de sucres, chocolats et confiserie a augmenté de 20,07%, à 323 millions de dollars contre 269 millions de dollars en 2009, ainsi que les importations de légumes secs, en hausse de 8,66%, à 138 millions de dollars contre 127 millions les premiers six mois de 2009. Sur le sillage des restrictions draconiennes en matière d'importations introduites par la LFC 2009, en passe d'être reconduite dans les prochains jours avec la LFC 2010, tous les autres postes à l'importation ont également enregistré des baisses importantes. A commencer par le segment des médicaments, qui commence à provoquer un mécontentement généralisé, aussi bien chez les malades chroniques que les associations. Ainsi, la baisse des importations de médicaments est de 23,74%, à 698,34 millions de dollars au 31 juin 2010 contre 915,78 millions de dollars à la même période en 2009. En fait, la baisse des importations de médicaments, en valeur, se poursuit depuis l'introduction en juillet 2009 de la LFC 2009, qui a réintroduit le crédit documentaire pour durcir toutes les opérations d'importation. Fatalement, la facture des achats à l'international se réduit, avec un effet direct sur les importations de médicaments. D'autant que le nouveau ministre de la Santé lui-même, M. Djamel Ould Abbès, avait soutenu cette tendance à la limitation des achats de médicaments à l'international. Début juillet, il a annoncé des mesures fermes de son département pour réduire la facture des importations de médicaments, préférant donner la priorité à la fabrication de génériques localement et développer l'intégration nationale, actuellement de 37%. En 2009, la facture des importations de produits pharmaceutiques avait atteint 1,670 milliard d'euros, alors que celle des médicaments s'était établie à 1,453 milliard d'euros. Sauf que, une semaine après, et après quelques protestations virulentes de malades chroniques et d'associations spécialisées dans la prise en charge de malades, M. Djamel Ould Abbès annonce que les médicaments actuellement en rupture de stock ou en pénurie seront disponibles avant le mois de ramadhan. Par ailleurs, la baisse des importations de produits non alimentaires s'est établie à fin juin 2010 en baisse de 4,42%, à 2,98 milliards de dollars contre 3,12 milliards de dollars la même période de 2009. La facture des importations de véhicules de tourisme a elle aussi a connu une grande baisse, avec un recul de 17,72%, à 675,31 millions de dollars contre 820,76 millions de dollars. Déjà, au 1er trimestre 2010, le recul de la facture des importations de véhicules neufs était de 25%, à 303 millions de dollars contre 404 millions de dollars à la même période en 2009. Pour autant, l'Algérie avait enregistré un excédent commercial de 6,53 milliards de dollars durant cette période : les exportations, tirées vers le haut par les hydrocarbures, s'étaient établies à 26,25 milliards de dollars contre 19,71 milliards de dollars d'importations.