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Temmar veut obliger le PNUD à acheter sa voiture imaginaire
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 10 - 11 - 2010

Les classements mondiaux qui concernent l'Algérie ont le même destin que l'écriture humaine depuis les plus antiques civilisations : on les lit de droite à gauche, de gauche à droite, de bas en haut ou le contraire. Selon qu'on soit «in» le pouvoir, out ou simplement mécontent. Cela est valable pour le classement des meilleures universités du monde, de l'indice de développement, de la corruption, de la liberté de la presse ou de la démocratisation ou de la connectivité en eau courante. Les ONG et institutions internationales recourent à ce classement pour se situer dans le temps et faire le bilan de leurs actions ou pour augmenter les pressions sur des régimes et des Etats coupables d'excès ou d'échec. Pour les pays ciblés, l'usage des «classements» internationaux est totalement politique : si l'Algérie est classée 122è pays en matière de développement humain, le Pouvoir criera qu'il est en avance sur 121 pays, l'opposition (partisane, intellectuelle ou médiatique) précisera qu'il est en retard sur presque 80 autres pays. C'est selon qu'on lit le classement de bas en haut ou le contraire. Parfois, le classement est inhabituel comme pour l'indice de corruption : plus on se rapproche de la première case, plus on est corrompu par exemple.
D'autres fois, les classements sont pernicieusement interprétés : dire que l'Algérie a réussi, par exemple, un «formidable développement dans la scolarisation» ces 20 dernières années, permet de ne pas dire qu'elle est en retard sur ses projections faites il y a vingt ans, qu'elle est en avance sur le Burundi ces dernières années, mais loin derrière le Maroc ces derniers dix ans. Dans le genre, c'est la loi de la relativité générale d'Einstein : l'observateur fait lui-même partie de l'expérience du labo et sa perception est un facteur X du calcul. Parfois l'observateur devient délirant puisqu'il s'agit de chiffres importés. Exemple : le dernier classement de l'Algérie par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en matière de développement humain. Le PNUD a cru bien faire en expliquant que sur son damier, l'Algérie a avancé. Les nôtres étaient à moitié contents : la moitié disait que c'était faux puisque le rapport précise que l'Algérie fait partie d'un monde arabe qui est le moins démocratique dans le monde. L'autre moitié disait que le rapport est faux parce que, sous Bouteflika, l'Algérie a dépassé l'Angleterre. Nos confrères rapportent que durant le débat qui a suivi la présentation du rapport sur le développement humain 2010 à Alger, les ministres de la Prospective et des Statistiques, Abdelhamid Temmar et de la Santé, Djamel Ould Abbas, ont fait la moue en affirmant que «L'Algérie mérite d'être mieux classée». Temmar, pour qui les trois mandats de Bouteflika ont été un grand développement humain personnel, osera même un : «Nous devrions être classés parmi les premiers pays du monde. Nous avons les meilleurs indicateurs macro-économiques et sociaux». Avocat de la vision matérialiste socialiste, qui mesure la révolution agraire par le nombre de tracteurs, Temmar ajoutera même que «On est loin et même très loin de certains pays qui nous dépassent dans le classement en matière de scolarisation alors que la nôtre est complète, on a une université par wilaya, des bus scolaires, de l'eau dans chaque maison et non par région». Pain béni que ce rapport pour un ministre qui n'a pas de fonction précise, ce rapport va servir à réunir les responsables du CNES pour rédiger une réaction avant que Bouteflika ne le lise. Ould Abbas en fera de même lui aussi et pour les mêmes raisons. On notera au passage, cette immense remarque du responsable du PNUD en Algérie, en réponse aux deux fantasmatiques en action : «Donnez-nous des informations, des données et des statistiques fiables et on vous classera dans la meilleure position». Notez donc le mot «fiable» : il vaut dix mille indices onusiens. «Fiable» veut dire que «vous pouvez mentir à votre président mais pas au reste du monde». Cela veut dire aussi «Dites la vérité». Cela veut dire que quand on distribue des bus ou qu'on promet des voitures imaginaires chaque année, on peut tromper son pays mais pas l'univers.
La difficulté pour faire d'un classement un argument vient donc du nombre des pays (combien sont-ils ? S'agit-il des pays membres de l'ONU ? Le total compte-t-il le Sahara Occidental, la Palestine, le Cachemire, de la république Moldave de Transnistrie et le Haut-Karabakh ?). Elle vient aussi de l'angle de lecture comme démontré plus haut. Elle vient de l'usage que l'on en fait. Elle vient de la propension des régimes et de leurs sous-fifres à mentir et à traficoter les statistiques. On aura compris que c'est un usage néo-indigène largement intériorisé pour le Pouvoir comme pour ses opposants. Les deux sont dans l'indigénat puisque, par défaut de déclenchement de civilisation chez nous, ils dépendent de la notation d'un maître d'école étranger. Les deux ont besoin de ce référent pour soutenir leurs plaidoiries. Les deux sont dans la posture de la dépendance après l'indépendance et les deux font rire. Sauf Temmar et Ould Abbas. Ils font pleurer.


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