La cellule de formation de l'EPSP (santé de proximité) de Béni-saf a mis à profit la campagne nationale de sensibilisation sur l'allaitement maternel pour proposer, avant-hier après-midi, une séance d'information et de sensibilisation à l'adresse du corps paramédical employé dans les services de pré-maternité et post-maternité. Au programme, deux communications présentées par des spécialistes de la «maison» ont suffi pour mettre en exergue les avantages et les bienfaits de l'allaitement maternel. Pour commencer son intervention, le chef du service néonatalité - le docteur Belahmar - s'est appuyé sur le Coran et notamment sur le verset 233 de la sourate El-Baqâra qui enseigne: «Mieux, si les mères allaitent leurs enfants pendant deux cycles complets, leurs bébés grandiront dans des conditions favorables ». L'intervenant a ensuite évoqué l'exemple de la Chine qui, avec ses 20 millions de bébés par an, a pris conscience de l'avantage d'encourager l'allaitement maternel. Ensuite, tout en mettant l'accent sur l'importance des 6 premiers mois exclusifs (lait maternel sans aucun complément), le Dr Belahmar a insisté sur le renforcement du lien mère-enfant à travers l'allaitement. Ce qui permettra, dira-t-il, de réduire la morbidité et la mortalité infantiles et de protéger les mamans contre les maladies. «Le lait maternel permet d'éviter 13% de la mortalité infantile durant les 6 premiers mois de vie du nouveau-né». L'allaitement maternel prévient les hémorragies de la délivrance, souvent à l'origine du décès des femmes, du cancer du sein et de l'ostéoporose. L'intervenant indiquera que l'allaitement maternel est un vaccin naturel et une forme de «médecine préventive» efficace et peu coûteuse pour la famille. Les bébés nourris au sein ont dix fois moins de risque d'être hospitalisés pour une quelque infection bactérienne ou une méningite. Belahmar soulignera l'importance d'intensifier les campagnes de sensibilisation en dehors des journées nationales et internationales avec l'implication de tous les secteurs, notamment les médias et les affaires religieuses, le corps médical et paramédical, qui peuvent jouer un rôle important dans l'encouragement de l'allaitement maternel, qui a «nettement régressé en raison des contraintes de la vie moderne». Il déplore qu'en Algérie, à peine 7% des bébés sont allaités par le sein de leur mère. A Béni-Saf, elles seraient de l'ordre 2,5 à le faire. Pourtant, dira-t-il, les vertus de cet aliment précieux sont très nombreuses. L'Etat s'implique énormément à ce sujet : la réglementation permet aux femmes nouvelles mamans de bénéficier, durant les 6 premiers mois, de 2 heures par jour et d'une heure au second semestre pour aller allaiter leur bébé. Cependant, il est important, insistera-t-il encore, de continuer d'informer et de sensibiliser les femmes enceintes des avantages de l'allaitement maternel et d'aider les mères dans les structures de santé à commencer l'allaitement et comment entretenir la lactation. Leur expliquer, ajoutera-t-il, que le lait maternel a beaucoup d'avantages dans la nutrition et dans la défense immunologique de l'enfant. L'allaitement n'est pas un simple véhicule de nutriments, il a de nombreuses propriétés biologiques. Il contient des acides gras polyinsaturés qui développent la maturation cérébrale. Il contient aussi du glucose et du lactose. Plus le bébé suce, plus le lait se forme. Le Dr Benhadji, responsable de l'hygiène hospitalière, interviendra à son tour pour signaler d'autres bienfaits du lait maternel, qui a aussi l'avantage de se conserver frais au frigo comme congelé. Ces formules sont utilisées généralement quand la maman doit s'absenter (mère au travail) et à la nourrice de prendre le relais, ou encore quand la montée laiteuse est obtenue par un seul sein. Pour le second état, un simple bain-marie suffit pour le réutiliser. Cependant, il faudrait donner ce lait conservé dans un récipient opaque (en verre surtout) à la cuillère et non au biberon. Quant au Dr Smahi, chargée de la formation, elle interviendra pour saluer le rôle des unités kangourous et l'initiative des «hôpitaux amis des bébés » (abrégé IHAB) dans l'encouragement de l'allaitement maternel en Algérie, quoi qu'il en existe à peine une dizaine sur tout le territoire national (en Chine, il existe plus de 6.000 IHAB).
