Les intoxications par ingestion d'insecticide et de pesticide prennent des proportions alarmantes à Oran. Elles sont classées en deuxième position après les intoxications médicamenteuses. «Les services des urgences médicales d'Oran enregistrent plus de 200 cas d'intoxication par an par ingestion d'insecticides en milieu domestique », avait déclaré avant-hier le directeur du laboratoire de recherche sur la santé et l'environnement de l'université d'Oran lors des journées scientifiques sur le thème «Santé, travail et environnement». Le spécialiste a toutefois souligné que la plupart de ces cas d'intoxication se produisent «par erreur», peu d'entre eux étant des tentatives de suicide. La majorité des cas d'intoxication concernent les enfants qui ont eu accès à ces matières dangereuses laissées dans des endroits non sécurisés et à leur portée. Les raticides font aussi leur lot de victimes. Selon les résultats d'une étude menée par une équipe du centre national anti-poison du centre hospitalo-universitaire de Bab El Oued, le Raticide «Rat Killer» est responsable de 14,5% de cas d'intoxication recensés annuellement dans notre pays. Une situation du manque de vigilance et de contrôle lors de la commercialisation de ces produits (raticide, insecticide et pesticide). Pour rappel une étude effectuée par l'équipe médicale du CHU d'Oran, a dévoilé que 50% des intoxications ont eu lieu en milieu urbain, en raison de l'utilisation de Rat Killer en milieu domestique. L'étude démontre que sur 152 personnes intoxiquées par un raticide et prises en charge par les urgences en 2008, 86 d'entre-elles ont été orientées vers le service de chirurgie. 67% des personnes intoxiquées sont de sexe féminin et 33% de sexe masculin dont une majorité d'adolescents, précise la même étude. La majorité des cas d'intoxication d'enfants se produisent par accident, alors que celle des adultes est préméditée.
