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Intrigues d'amateurs et manœuvres de professionnels
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 23 - 12 - 2010

Deux ambassadeurs en poste à Alger, spécialistes des zones à risques, parlent de l'Algérie. Que disent-ils ? Des banalités. C'est pour le moins intrigant.
Béni soit WikiLeaks ! Le site de la transparence, du moins à travers ce qui est rendu public par les grands journaux «partenaires», a fini par donner bonne conscience aux Occidentaux et en premier lieu les Américains. Il les rassure quant à leurs choix stratégiques, les absout de certaines erreurs et laisse entendre que les Américains étaient animés de bonne foi, y compris dans leurs entreprises les plus meurtrières. A l'inverse pour l'Algérie, les révélations les plus récentes confirment l'impasse dans laquelle se trouve le pays et donnent un caractère quasi officiel aux analyses les plus pessimistes.
L'Irak ? Les Etats-Unis se sont fourvoyés, tout comme les Israéliens, nous disent des câbles si secrets qu'on devine les diplomates américains rire sous cape à leur lecture. Pour les Israéliens, c'est un pur bonheur. Car ces documents secrets révèlent que les Etats-Unis se sont trompés sur leur évaluation de l'armement de l'Irak de Saddam Hussein. Ils font leur mea-culpa en évoquant l'erreur. Même si le mensonge est trop gros, et si George Bush et Tony Blair l'ont tous deux admis.
Du reste, si les services spéciaux de la première puissance militaire font de telles erreurs, le monde entier doit trembler. Demain, l'Iran, la Syrie et tous les autres pays récalcitrants à l'ordre américain risquent d'être bombardés, des bombardements «de bonne foi», causés non par l'animosité américaine envers ces pays, mais par des erreurs d'appréciation. Il reste juste à convaincre les futures victimes !
Les Israéliens sont encore plus innocents. Jusqu'en 2009, ils continuaient à croire que l'Irak possédait des armes de destruction massive. Ils partageaient le consensus imposé par les services spéciaux occidentaux, selon lequel l'Irak possédait des lanceurs prêts à être utilisés pour attaquer Israël avec des armes chimiques et biologiques. De même, ils étaient convaincus que Saddam Hussein avait établi des relations avec Al-Qaïda. Quelle naïveté, tout de même, ces Israéliens !
Là encore, on en arrive presque à souhaiter que les services spéciaux israéliens soient plus performants, qu'ils fassent moins d'erreurs à l'avenir pour éviter, par exemple, d'attaquer l'Iran sur la base de fausses analyses et d'informations erronées. On se mobiliserait presque pour leur fournir de vraies informations, de crainte qu'ils n'utilisent, demain, des armes nucléaires pour bombarder des pays arabes en se fiant à des informations erronées.
Pour l'Algérie, l'inquiétude grandit encore à la lecture des documents publiés par WikiLeaks. On y a apprend ainsi que le dossier Algérie a été, pendant longtemps, géré par des ambassadeurs spécialisés dans le renseignement, précisément au moment où les services spéciaux multipliaient les bourdes.
Robert Ford, ancien ambassadeur américain, est un spécialiste des zones troubles. Il a été en poste à Alger dans les années 1990 comme numéro deux ou trois de l'ambassade, avant d'être muté en Irak où il a été en poste après l'invasion de ce pays. Il est revenu en Algérie comme ambassadeur, avant de repartir pour l'Irak, pour occuper les mêmes fonctions.
Pour la France, c'est Bernard Bajolet qui était ambassadeur pendant une longue période. Lui aussi a exercé ses talents à Alger à deux reprises, la seconde fois comme ambassadeur. Il se retrouve aujourd'hui coordinateur du renseignement à l'Elysée, c'est-à-dire au sommet de la hiérarchie du volet le plus opaque de la politique et de la diplomatie.
Le document WikiLeaks le plus significatif concernant l'Algérie est, finalement, le résumé de l'entretien entre ces deux ambassadeurs. Et que révèle-t-il ? On retiendra deux aspects essentiels. D'abord, le constat d'un pays bloqué, sans perspective, hanté par la question de la succession ; un pays miné par la corruption et incapable de se mettre en mouvement pour tirer profit de ses formidables ressources.
Mais avait-on réellement besoin de WikiLeaks pour faire ce constat ? L'actualité du mois de décembre offre, à elle seule, suffisamment de dossiers pour se convaincre de l'impasse dans laquelle se trouve le pays. La demande de révision de l'accord avec l'Union européenne a montré un pays qui s'est précipité de signer un accord d'envergure, avant de se rendre compte que l'accord en question était dangereux. Peut-on trouver plus évident comme manque de perspectives ? Plus révélatrice encore est la pitoyable affaire du quota de thon : l'Algérie n'a même pas été capable d'envoyer une délégation pour assister à une réunion internationale et maintenir le statu quo, alors qu'elle se devait de revendiquer un meilleur quota de pêche.
Le deuxième aspect des documents WikiLeaks montre la qualité inquiétante des interlocuteurs algériens qui se sont retrouvés en face de professionnels de haut niveau. On trouve, côté algérien, peu d'hommes politiques d'envergure, mais beaucoup d'amateurs mégalomanes et d'intrigants narcissiques, soucieux de se faire mousser, de grappiller une aide hypothétique ou une flatterie; des personnages non encadrés, des farfelus imbus de leur personne, qui traitent avec un as de la diplomatie parallèle comme ils discutent avec le responsable du bureau RND du coin. Sur ce terrain, ce que révèle WikiLeaks est accablant. Pas seulement pour les «hommes politiques» en question, mais pour l'Algérie.


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