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A qui le tour ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 16 - 01 - 2011

Les Tunisiens viennent de placer la barre très haut : aujourd'hui, pour renverser un régime, il ne suffit plus de faire des analyses, des émeutes ou dénoncer une interdiction de marche ou un verrouillage policier. Il faut sortir, payer de sa personne, contester, soutenir le rythme, mourir puis se relever et ramasser son propre corps sur son propre dos et continuer, et ne pas se laisser berner par un discours ou des réformes ou des promesses électorales. Et, surtout, ne pas se laisser traiter comme un caniche et se faire calmer par un morceau de sucre ou un bidon d'huile. Non. Les Tunisiens montrent un chemin unique : on ne dénonce pas un système en acceptant ses règles : si une marche est interdite, il faut la faire et pas dénoncer le pouvoir qui l'interdit. C'est ainsi. Le monde «arabe» a toujours eu deux ego collectifs : l'ego culturel égyptien et l'ego «révolutionnaire» algérien. Ce dernier vient d'être démodé en live : les Tunisiens viennent de prouver que nous n'avons pas le monopole de l'histoire en marche. Que nous n'en étions même pas acteur. Maintenant, pour garder le galon d'un peuple qui se bat, il ne suffit plus de casser une vitrine ou de publier un communiqué : c'est soit «sortir» ou accepter. Agir ou se soumettre. Encercler ou se faire encercler. C'est-à-dire accepter d'être gouverné par une quinzaine de vieillards affreux, amateurs des razzias au nom de l'indépendance, une TV autobiographique, des «Services» privatisés, et regarder l'argent de son pays aller aux égouts ou aux enfants de la nomenklatura ; ou se révolter, marcher et demander que le pays soit restitué aux siens et en un seul morceau et à l'instant même où la demande est formulée. C'est-à-dire soit accepter que nos propres enfants vivent la même misère que nous, fuient dans des barques ou se font exploser par les fatwas, ou espérer que nos enfants vivent mieux, bien, heureux et dans un pays juste.
C'est donc l'une des grandes conclusions de la révolution tunisienne : il ne faut pas dénoncer un système injuste, il faut l'enjamber. Les autres conclusions sont du domaine de l'évidence : les dictatures sont mortelles, la mort peut donner la vie, on n'a que le respect que l'on se donne à soi-même, le soutien de l'étranger pour une dictature n'est pas une garantie pour le régime, tous les régimes arabes se ressemblent et peuvent être chassés, un simple chômeur peut faire chuter un Pinochet, il ne faut pas attendre qu'un régime se réforme mais le chasser. Il ne faut pas attendre les autorisations et les agréments mais s'en passer. Il ne faut pas douter de soi ou avoir peur. Il ne pas faut oublier que les enfants ont droit à une meilleure vie que celle d'un intestin qui songe. Il ne faut pas et jamais plus. La grande leçon des Tunisiens, peuple sevré et écrasé pendant si longtemps qu'il a disparu à ses propre yeux, est que «cela est possible» et que cela se fabrique avec les mains et la poitrine et qu'on peut le faire et avoir un pays. C'est cela qu'il faut retenir. On ne conteste pas un système en respectant ses lois. Le reste ? On en reparlera demain : comment les régimes espèrent que la Tunisie sombre dans le chaos pour créer le «contre-exemple», comment les médias arabes ont traité la révolution du jasmin dans le malaise, comment les dictateurs ont mal dormi hier, comment ils peuvent sortir avec honneur en restituant les pays volés ou finir pendus s'ils persistent, comment cela ne sert à rien de traiter les peuples avec des sucres et des menaces, etc.

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