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Quelques réponses dans les couloirs du Times Newspaper: La peur des Anglais, le colonel fou et le «qui fait quoi ?»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 23 - 03 - 2011

Photos de chocs, interrogations insistantes, envoyés spéciaux en zone hot et éditoriaux inquiets : la presse londonienne fait ses «unes» sur le cas libyen depuis des semaines. Encore plus depuis l'engagement des Britanniques dans la coalition contre Kadhafi. Quelques réponses cueillies dans les couloirs du journal anglais le plus influent : The Times Newspaper.
Le petit enfant de Rupert Murdoch qui a acheté le journal depuis une trentaine d'années ne diffère pas des ambiances des rédactions des grands journaux occidentaux quand ils «font la guerre». Open Space et moniteurs y tentent de donner des images au monde pour une opinion aux intérêts cycliques. Dans le cas présent, la Libye fait la une depuis des semaines. Mr Edward Gorman y est rédacteur en chef adjoint «international». Un chapitre de la presse qui ne fait l'actualité, et ceux qui sont du métier le savent, que lorsqu'il y a guerre, bombes ou cataclysmes. Pour le cas présent, le Japon comme Kadhafi assurent donc «la matière». Que pensent donc les Anglais de l'engament de leur pays dans la démocratisation de la Libye ou, du moins selon le texte du Conseil de sécurité, dans la protection des Libyens rebellés ? «Ils sont tièdes pour ne pas dire sceptiques», résumera ainsi Gorman. Les plaidoyers de Cameroun, le Premier ministre, sur tous les fronts pour expliquer l'initiative, n'arrivent pas à faire écran sur les interrogations des Anglais. «Beaucoup se disent que cela nous coutent déjà deux guerres, l'une en Irak et l'autre en Afghanistan, pourquoi ajouter une 3ème et qui va en payer les frais ?», expliquera notre interlocuteur.
La veille, The indépendant publiera un article de Robert Fisk, le célèbre journaliste, sur les victimes collatérales des bombardements des coalisés sous la photo de Raafat Al-Ghosain. Cela illustre un peu le débat anglais. Au Times, cependant, on essaye de comprendre et de faire comprendre, explique notre interlocuteur avec, pour preuve, la feuille de route du «numéro» de demain : lourdes questions sans réponses en Occident. D'abord celle de «la véritable chaîne de commandement». C'est-à-dire qui commande la coalition ? Qui la dirige vraiment ? Qui prend la décision et qui va mener cette «guerre» jusqu'à sa fin ? Que faire contre les boucliers humains dont use le Colonel ? Le débat occidental est résumé sous la question sans réponse de «Les options pour Kadhafi : la décapitation ou la désertion ?». Les pages sont ouvertes aussi à quelques écrivains et porteurs d'opinion libyens. Dans le tas, malgré son drame, le Japon n'occupe pas la devanture. Enjeu pétrolier derrière cet effet de loupe, comme le répète l'opinion arabe depuis des semaines ? Le journaliste du Times explique : «Le cas de la Libye est différent de celui du Yémen. D'abord parce qu'aucun régime n'a réagi avec autant de férocité contre des manifestants, ensuite parce que le Yémen offre des cas de figures complexes avec ses compositions tribales, et ensuite parce que la Libye a un intérêt stratégique pour l'Occident». Euphémisme sur les sécurités des approvisionnements énergétiques, grand souci des Occidentaux après l'islamisme. D'ailleurs, parle-t-on encore de risque d'islamisme ici ? «Oui, un peu. Il y a des résidus de cliché dans la façon qu'ont les Anglais de voir les choses.». L'équation qui divise est celle de «Stabilité contre démocratie contre pétrole». L'analyse de Gorman est que l'Occident a tardé à trouver une réponse clair au cas du printemps arabe : on y a longuement hésité entre soutenir des démocratisations ou des régimes qui assurent la sécurité contre la menace islamiste. «Le leadership d'Obama a été diminué par la lenteur de ses réactions». A cela s'ajoute aussi le reliquat d'une crise de confiance entre les Arabes et l'Occident et qui remonte à des siècles. Un état des lieux que le journaliste du Times admet. «Oui et c'est pour cela que les pays engagés dans la coalition doivent mener une vraie campagne médiatique, sur El Jazeera ou ailleurs, pour expliquer cette intervention, ses buts et ses raisons». Sans cela, la fissuration des coalisés, déjà en voie à cause des suites à donner à cette opération, va s'aggraver. D'ailleurs, c'est l'une des questions éditoriales du journal anglais depuis des jours : «Que va devenir cette guerre ? Que faire ensuite ?
A la question, Edward Gorman répond : «Personne ne sait. Dans l'ensemble, nous fonctionnons sur des scénarios de probabilité. Le premier est que la Libye va être scindée en deux régions, avec pour capitales respectives tripoli et Bengazi. Le second scénario est celui d'une chute rapide du Colonel, causée par l'affaiblissement de ses moyens militaires». Notre journaliste reste cependant sceptique : cette guerre est annoncée comme une guerre qui va durer, par manque de buts, de moyens. Reste «que nous sommes dépassés», avoue le journaliste du Times à la tête du service international. A la question du Who's the next ?, il répond par un sincère : «Honnêtement, on ne sait pas. Personne ne sait et personne n'a jamais prévu ce qui se passe maintenant dans vos régions. On traite au cas par cas mais il y a une tendance à voir dans le Yémen et la Syrie des cas de figures mûres pour le changement». Deux poids, deux mesures entre Gaza et Benghazi ? «Oui», avoue notre interlocuteur. «Cela est vrai, mais les situations sont complexes dans chaque cas. Cela provoque de lourdes questions sur la région et sur la voie que vient d'ouvrir cette intervention. Il y a eu deux évènement qui ont changé notre perception sur la crise dans le monde arabe : d'abord le cas libyen et, ensuite, l'intervention de l'Arabie saoudite dans le Bahreïn». Même avec un correspondant à Tripoli, un autre à Benghazi et un dernier dans les sphères de la décision militaire des coalisés, le Times ne comprend pas. Que se passe-t-il «là-bas» ? Que veulent les arabes ? Le veulent-ils tous ? Pourquoi doit-on faire la guerre ? Les réponses diverses font vivre la presse anglaise depuis des semaines. Avec autant de bonnes et mauvaises réponses que leurs centres de décisions majeurs. «D'ailleurs, personne n'a de réponse à la question de base : faut-il tuer Kadhafi ou seulement le bombarder ?». Sans cette réponse, la guerre sera longue ou peut-être même inutile, résumera notre journaliste anglais.


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