Comme chaque année, à cette même période, des dispositions, ayant pour objet de fixer les limitations d'utilisation de certains chaluts, entrent en vigueur. Appelée couramment repos biologique, cette mesure, qui est entrée en application le 1er mai courant, vise la durabilité de la ressource halieutique. Elle dicte l'interdiction de pêcher dans des zones bien définies et cible des types de filets spécifiques pour permettre la reproduction des espèces. Son observation assure la maturité des différentes espèces de poissons pour une meilleure reproduction laquelle garantirait la pérennité de l'activité de pêche. Une note, fraîchement affichée au niveau de la pêcherie, incite toutes les embarcations notamment les chalutiers à se conformer à la loi. Ainsi, l'usage des chaluts pélagiques, semi-pélagiques et de fond à l'intérieur des trois (03) miles marins (1 mile =1852 m), mesurés à partir des alignements de référence tels que définis par la réglementation en vigueur, est interdit de jour comme de nuit, du 1er mai jusqu'au 31 août. Pour Béni-saf et Bouzedjar, la ligne de base, zone sous surveillance par les garde-côtes, est délimitée par le tracement d'une courbe qui traverse l'île de Rachgoun jusqu'à l'île de Raïs Lindlès en passant respectivement par Raïs gros, Raïs Figaro, île Ronde et les Moules, indique une carte maritime. Cette mesure est prise dans le sens de préserver dans le temps et dans l'espace les richesses de la mer de toute forme d'exploitation. Cette période de l'année est identifiée par les experts en biodiversité, comme étant la phase la plus propice pour la flore et la faune à se reproduire. Les mêmes spécialistes s'accordent à reconnaître aussi que beaucoup de disparitions d'espèces sont malheureusement souvent signalées cette même période. La surexploitation sans limite de la mer en est l'une des causes, elles sont attribuées à l'homme et sa machine. Avec cette délimitation transitoire les embarcations qui utilisent lesdits chaluts doivent, du 1er mai au 31 août, aller pêcher au-delà des 03 miles. Les filets utilisés par les professionnels doivent être aussi réglementaires. Certains professionnels avisés redoutent le non-respect de ces textes par des gens malhonnêtes. C'est pour cette raison, ils veulent mettre l'accent sur la nécessité de renforcer le contrôle durant la période de repos biologique. L'on ne cache pas parmi le milieu marin, que les chaluts les plus redoutés sont les filets dérivants et les filets à cordes. Les premiers sont des dispositifs qui, flottent en surface rasent tout sur leur passage. Les seconds cités sont des filets pélagiques à grande ouverture et à mailles étroites. Notons encore que la réglementation interdit strictement l'utilisation de la double poche pour les chaluts crevettiers pélagiques, semi-pélagiques et de fond. Elle fixe aussi comme prohibés les chaluts de fond dont la petite maille étirée est inférieure à 40 mm. Quant aux chaluts crevettiers ainsi que les chaluts pélagiques, semi-pélagiques, ils doivent renfermer une maille étirée de 20 mm au moins. Cette mesure procure un facteur supplémentaire à cette population de la mer pour proliférer, ce qui assurerait la pérennité de l'activité de pêche. Il faudrait mettre l'accent sur l'importance de la préservation de la ressource halieutique qui assure sa disponibilité préservant l'emploi et renforce l'économie nationale. Sachant qu'un poste d'emploi créé en mer génèrerait au moins le triple sur terre. Aujourd'hui, une bonne partie des chalutiers sont équipés de gros moteur (800 à 1000 cv) et une bonne demi-heure de navigation suffirait pour se retrouver au-delà des 03 miles. Enfin, et pour note, les zones de pêche réglementaires, à l'heure d'été, se trouveraient à partir des profondeurs de 50 brasses (1 brasse= 1,80 m). «Deux rouleaux de câbles suffiraient pour «desserrer» son filet jusqu'à cette profondeur», nous a renseigné un marin-pêcheur.
