Entre 12 et 15 églises clandestines activent en Algérie. C'est ce qu'a déclaré, jeudi, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah. Ce membre du gouvernement a de nouveau démenti l'existence de restrictions vis-à-vis des chrétiens en Algérie en marge des questions orales à l'Assemblée nationale populaire (APN), selon l'APS. Les chrétiens, affirme-t-il, exercent librement leur culte dans un cadre réglementé. Tous les individus sont égaux devant la loi, souligne-t-il, en insistant sur le fait que des sanctions étaient prévues par la loi contre toute atteinte aux cultes. Les chrétiens peuvent s'organiser en associations pour collecter des fonds et construire des églises, assure-t-il. L'ordonnance 06-03 du 28 février 2006, régissant la pratique des cultes autres que musulman, stipule que l'exercice de tout culte est subordonné à la délivrance d'un agrément pour le lieu de culte et le prédicateur. La loi exige aussi l'aval préalable de la commission nationale de l'exercice des cultes avant l'ouverture de tout lieu à l'exercice du culte. La déclaration du ministre se veut une réponse aux critiques formulées par l'archevêque d'Alger, Abdallah Ghaleb Bader, ciblant ce que ce dernier considère comme "des restrictions consacrées par l'ordonnance de 2006, régissant l'exercice des cultes en Algérie". Deux associations chrétiennes activent en Algérie: il s'agit de l'Eglise protestante et l'Eglise catholique. L'Eglise protestante d'Algérie, association agrée par arrêté promulgué le 16 novembre 1974, dispose d'une trentaine de temples en Algérie. Le ministre précise que les commissions de mosquées n'étaient pas régies par la loi sur les associations, leur activité étant limitée à la mosquée. Sur un autre volet, le ministre estime que "l'opération du hadj 2011 s'était très bien déroulée", démentant toute protestation de hadjis algériens contre les conditions de leur séjour sur les Lieux saints. M. Glamallah affirme que l'évaluation définitive de l'opération ne sera faite qu'après la remise du rapport de la commission du hadj. Trente-deux personnes sont mortes et deux autres ont été portées disparues lors de la saison du hadj 2011. Près de 36.000 Algériens ont accompli le pèlerinage lors de la saison 2011. Pour le ministre, les agences de voyages n'ayant pas fourni des prestations à la hauteur des attentes des pèlerins ne bénéficieront pas de la reconduction de leur contrat l'an prochain. Evoquant le fonds de la zakat, le ministre indique que près de 3.000 personnes ont bénéficié, en 2011, de la création de 68 projets. Cette année, plus d'un milliard de dinars a été collecté par le fonds de la zakat, destiné essentiellement aux nécessiteux. Répondant à une question d'un député, M. Ghlamallah indique que l'Algérie table désormais sur la diffusion de la tolérance religieuse et consacrer la modération indiquant que des approches communes ont été initiées avec les pays du Maghreb et du monde islamique pour organiser des manifestations internationales visant à dénoncer l'extrémisme. Le ministre annonce une prochaine organisation pour la première fois en Algérie d'une session de l'Académie de la pensée islamique. "Il ne faut pas vivre dans la nostalgie du passé", estime le ministre rappelant que les séminaires sur la pensée islamique n'ont pu préserver une génération entière du terrorisme sauvage ni de l'extrémisme.
