C'est en assistant au lancement des travaux de la rencontre internationale sur la fructification de la «zakat», organisée par l'université Saad Dahlab de Blida, les 25 et 26 juin courant que le ministre des Affaires religieuses, M. Ghlamallah Bouabdallah, a rappelé que le fonds de la «zakat» est un crédit consenti aux jeunes porteurs de projets viables et qu'il est remboursable : «c'est un fonds public qui doit profiter à tous les jeunes porteurs de projets. C'est un «waqf» qui doit être géré de manière à ce que la prochaine génération puisse bénéficier de ses bienfaits et générer d'autres richesses», a précisé le ministre. Il déclara en outre que son département ministériel avait pour objectif premier, la création d'une société financière indépendante qui sera chargée de la gestion du fonds de la «zakat» de manière moderne et rationnelle afin de le pérenniser. Toujours au cours de son intervention, M. Ghlamallah a souligné l'importance de la «zakat» dans la lutte contre la pauvreté et le chômage et a tenu à féliciter le laboratoire de Développement économique et humain pour l'organisation de cette rencontre à laquelle ont assisté, outre des chercheurs et universitaires algériens, de divers horizons, des scientifiques et des religieux de plusieurs pays musulmans qui ont axé leurs interventions sur les méthodes employées dans leurs pays respectifs pour la gestion méthodique du fonds de la «zakat», ce qui a fait dire au ministre que les spécialistes algériens pouvaient profiter de ces expériences pour trouver le moyen le plus efficace de gérer les fonds de la «zakat», en Algérie. En effet, et toujours selon le ministre, depuis 6 ans qu'il a été institué, le fonds de la «zakat» a engrangé de très fortes sommes, provenant de donateurs, de plus en plus nombreux, ainsi que des remboursements effectués par les bénéficiaires de prêts, et qu'il convient donc de trouver un moyen efficace pour gérer, au mieux cette manne financière qui peut participer à la lutte contre le chômage, de manière efficiente. Il faut aussi rappeler que la gestion du fonds de la «zakat» repose sur deux aspects : l'un technique et l'autre religieux, qui définissent, de manière très précise, le rôle de la «zakat» et la manière dont doit être géré le fonds qui en résulte. Ainsi, et comme l'a affirmé le Dr Abdelkrim Guendouz de l'université Fayçal d'Arabie Saoudite, le fonds de la «zakat» est destiné, chez eux, aux démunis sans qu'il leur soit demandé de le rembourser. Il explique à l'assistance que la collecte de la «zakat» en Arabie Saoudite est effectuée sous forme d'impôts que versent les citoyens saoudiens, qu'ils soient travailleurs ou commerçants, sur le compte des affaires sociales qui se chargent de distribuer les fonds collectés, aux démunis. Comme préconisée par la «Sunna» du Prophète Mohamed (QSSL) la «zakat» est remise aussi en nature (céréales, denrées alimentaires ou autres) en Arabie Saoudite. L'expérience du Soudan est, quant elle, similaire à celle de l'Algérie puisqu'elle sert à financer l'achat de bus ou le lancement de projets au profit de jeunes, ce qui permet la création de nombreux emplois et de là, la lutte contre le chômage. D'autres intervenants venus de France, de Syrie, de Palestine, de la Jordanie, du Liban, de la Malaisie et de la Tunisie ont présenté les expériences de leurs pays respectifs ainsi que les études faites, çà et là, pour une gestion optimale des fonds de la «zakat» selon le précepte musulman.