Vendredi, de violents combats ont opposé près de GAO au Nord Mali, les islamistes du mouvement pour l'unicité, et le jihad en Afrique de l'ouest (MUJAO), à des rebelles touaregs du MNLA. Selon des témoins, ils on duré plusieurs heures et ont fait au moins une dizaine de morts dans les rangs du MNLA, dont les combattants ont dû rompre, face à leurs adversaires. Il semble que l'effet de surprise ait joué, en faveur du MUJAO, qui aurait pris l'initiative d'attaquer les rebelles du MNLA, stationnés près de Ménaka dans la région du GAO. Selon l'un de ses éléments, le MNLA s'en tient à l'objectif «de reprendre l'AJWAD des mains d'Aqmi et de ses alliés». Nous pouvons reculer mais c'est pour mieux avancer a-t-il précisé. Depuis cet affrontement entre les deux groupes armés, près de GAO, un calme «précaire » règne dans la zone où le MUJAO a dépêché des renforts, qu'appuient des combattants d'Aqmi l'autre groupe islamiste sévissant au Nord Mali. Le MUJAO s'attend, en effet, à une reprise de l'offensive de la part du MNLA ; lequel effectivement ne peut rester sur la défaite que les islamistes lui ont infligé, alors qu'il mène des négociations avec la médiation, conduite par le président burkinabé Blaise Compaoré, pour le compte de la CEDEAO, en vue de sa reconnaissance, en tant que mouvement représentatif de la population Touareg du Nord Mali. L'affrontement de vendredi entre le MNLA et le MUJAO constitue incontestablement un tournant dans la crise malienne. Il est clair que le MNLA, mise à récupérer le nord du Mali après y avoir été marginalisé par les islamistes, son rêve de revanche maintenant qu'il a déclaré solennellement avoir renoncé à l'idée de la sécession, et accepté le principe du dialogue politique avec Bamako, en fait un allié non négligeable pour la reconquête du Nord Mali et la traque des groupes islamistes et narcotrafiquants. Ce qu'a clairement fait comprendre un de ses hauts responsables, qui a déclaré qu'il faut «que les autorités de Bamako bougent» au vu de l'évolution de la situation et exhorte l'armée malienne» à arrêter toute forme d'hostilités militaires» contre les civils au Nord du pays, sous prétexte de lutte contre les groupes terroristes et narcotrafiquants. Maintenant que les hostilités ont repris entre le MNLA et le MUJAO épaulé par Aqmi, il faut suivre ce que va faire Ansar Eddine groupe armé islamiste, qui lui aussi, a opté pour la voie du dialogue avec Bamako, a renoncé à imposer la charia dans tout le Mali et s'est dit prêt à aider à «débarrasser» le nord du mali du «terrorisme» et des mouvements étrangers». S'il s'en tient à ces positions, il ne peut que s'allier au MNLA contre le MUJAO et Aqmi. Ce qui ferait, que l'opération armée africaine en préparation, ne devrait viser que les «jihadistes» de ces deux groupes armés, qui font craindre l'enracinement d'un sanctuaire terroriste en plein sahel. Un ciblage demandé par l'Algérie, qui a été un artisan actif et persuasif s'agissant de faire renoncer le MNLA à son projet indépendantiste pour le Nord Mali, et d'emmener Ansar Eddine à se démarquer clairement d'Aqmi et du MUJAO. Le MNLA et Ansar Eddine, sont au vu de l'évolution de la situation, condamnés à s'entendre, en tant qu'acteurs politiques et militaires implantés au Nord Mali et suivre le conseil que leur a prodigué le président Burkinabé, médiateur au nom de la CEDEAO les poussant à «s'entendre sur des revendications communes» à négocier avec Bamako.
