On va tenter de parler de trous. Non. Pas des trous de la fortune qui transforment l'individu, parti de rien, en VIP. Pour finir ses soirées caisse mora caisse. Tout en sal-huant, cette gente courageuse ; non la politique n'est pas ma spécialité. Je laisse cette mission aux caresseurs de claviers, qui n'arrêtent pas de pianoter dans tous les sens pour se faire un nom propre. Le mien l'était même au chômage. Non il ne s'agit pas du trou de journal que l'infortuné écriveur que je suis, doit transformer en chronique quotidienne, sans pouvoir faire son trou. Car, familièrement, faire son trou peut vouloir dire se créer une situation sociale, réussir dans la vie. Rien de tout ça. Le trou qui me préoccupe, en attendant le trou final autour duquel les gens viennent pleurer, convaincus qu'ils vont finir, eux aussi, dans la même fosse. Le trou qui me préoccupe c'est le trou devant mon immeuble. Celui qui oblige la route d'être coupée et les bien lotis (les bien lotis sont ceux qui ont gagné au loto politique, de prendre des marchés de gré à gré ou malgré vents et marées). C'est donc cet affaissement qui bouffe les centaines de kilos d'asphalte et bitume pour se défoncer deux jours après. Merci madame la pluie de nous dévoiler les tares et nos tartares. Sommes-nous incapables de travailler correctement, sans tricher ni voler. Où sont passés les cantonniers d'antan. Sont-ils tous au pouvoir ? Chut on s'est promis de ne pas parler de politique. De rester au niveau des trous. Je me demande d'ailleurs pourquoi on les appelle nids de poule. Un trou nid de poule. Sacrée langue. Qu'est-ce qu'elle a à voir la poule avec le trou ? Maintenant si les trous se décident d'occuper l'autoroute Est-Ouest ça sentira mauvais.