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HENNAYA : ANTAR, L'AMI DE BEN M'HIDI, S'EN VA
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 16 - 01 - 2013


Le moudjahid Mohamed Sahnoune dit Antar, l'un des proches amis de Larbi Ben M'hidi, qui, à l'époque (mai 1956), commandait toute la zone de l'Oranie (wilaya 5) et de Mokhtar Bouzidi dit Ogb El Lil (l'aigle de la nuit), est décédé, lundi matin à Hennaya, à l'âge de 85 ans, des suites d'une longue maladie, a-t-on appris auprès de sa famille. Natif de Hennaya, Mohamed Sahnoune rejoint l'Armée de libération nationale (ALN) dès 1956, après avoir déserté de l'armée française, qu'il avait rejointe en 1945 à Douai, comme garde des prisonniers de guerre, où, avec d'autres soldats, il escorta, à plusieurs reprises, les prisonniers allemands, et à Metz (dans l'est de la France), où il rejoignit le corps de la quatrième compagnie de RTA (Régiment des tirailleurs algériens). En 1950, il partit à Madagascar et l'île de la Réunion. En 1951, il participa à la guerre de l'Indochine. Rapatrié en Algérie, il est au 2e Zouaves à Oran, puis retourna au Vietnam où il resta jusqu'en 1954, date de la bataille de Diên Biên Phu au cours de laquelle l'armée vietnamienne, commandée par l'illustre général Giap, écrasa le corps expéditionnaire français. A la fin de cette première phase de la guerre de libération en Indochine, Antar fut invité à Saigon par un lieutenant de l'armée vietnamienne qui lui annonça, lors des festivités de l'indépendance, les débuts de la guerre d'indépendance en Algérie. Dans ses «Mémoires d'un jeune combattant de l'ALN», le moudjahid Bellahcene Bali écrit : «Le retour en Algérie, lui permet d'aller rendre visite à sa famille. Il y rencontra son cousin Sahnoune Bachir, un agent de liaison du FLN. A la fin de sa permission, il retourna au vingt-et-unième Régiment des tirailleurs algériens. Sans cesse, il pensait à la désertion. L'évasion de treize soldats algériens avec des armes de guerre, et le vol d'un poste radio émetteur-récepteur provoquèrent une enquête menée par les officiers français. Soupçonné de complicité, Antar écopa d'un arrêt de rigueur pour être envoyé ensuite avec quarante autres hommes dans un bataillon de discipline. A Oran, le quartier militaire de Châteauneuf abritait le bataillon qui devait être transféré en Corse dans un camp disciplinaire. Châteauneuf étant une forteresse aux murs infranchissables, il était presque impossible de prendre la clé des champs, mais c'était sans compter avec l'ingéniosité d'Antar. Ce mois de mai 1956 qui coïncidait avec la période de Ramadhan lui portera chance. Un jour, il remarqua l'arrivée d'un soldat français aux commandes d'une jeep. Au foyer, il lui proposa de prendre un pot, suivi d'autres jusqu'à l'hilarité. Ce soldat était venu déposer le courrier. Il devait repartir aussitôt et l'idée d'Antar était de profiter de cette aubaine pour sortir de ce château fort. Le pot offert par Antar au soldat porta son fruit, puisqu'il permit de sortir avec le Français en question, qui le déposa au centre-ville d'Oran. Arrivé au quartier d'Eckmühl, Antar voit passer un camion militaire. A sa vue, notre combattant garde son sang-froid et se comporte normalement. Il grimpe dans le camion qui l'amène jusqu'au village de Boutlélis. Là-bas et grâce à un agent de liaison, Antar prend un taxi jusqu'à Aïn Témouchent où il arrive, après avoir évité deux barrages. Il décide de prendre le car pour Tlemcen, libérant ainsi le chauffeur du taxi. A Tlemcen, il prend les contacts qui le mèneront au maquis un peu plus tard. Dans le maquis, il rencontre deux grandes figures qui vont l'installer dans ses fonctions. Tout d'abord Larbi Ben M'hidi qui, à l'époque (mai 1956), commandait toute la zone de l'Oranie qui deviendra la wilaya 5. Avec Ben M'hidi se trouvait Mokhtar Bouzidi dit Ogb El Lil (l'aigle de la nuit). Il dirigeait l'insurrection contre l'occupant, et son commandement s'étalait de la frontière algéro-marocaine jusqu'à Tiaret. Mettant à profit l'instruction reçue dans les rangs de l'armée française ainsi que l'expérience acquise pendant la guerre d'Indochine, Antar apportera un esprit nouveau aux combattants algériens. Il leur apporta la rigueur et l'esprit d'initiative. Ainsi, il dérogera au règlement en s'attaquant à la routine sévissant alors dans les maquis. «Au lieu de rester immobile dans les campements et attendre», dit-il un jour à Ogb El Lil, «il faut agir et entreprendre sans arrêt des actions». Rassemblant quelques hommes, Antar décida un jour d'attaquer la ferme d'un colon sise à Sidi Labdelli (20 km au nord-est de Tlemcen). Il fallait frapper de terreur et les colons et les militaires français chargés de pérenniser leur mainmise sur le pays et leurs exorbitants privilèges. Le résultat dépassa ses espérances. La récolte fut brûlée ainsi que la ferme, à l'aide de l'essence trouvé dans des fûts à la ferme. Des armes furent aussi récupérées. Pour couronner le tout, la presse coloniale donna un large écho à l'opération. C'était suffisant pour reconnaître en Antar les qualités de meneur d'hommes et de grand chef. Nous retrouvons ce héros dans la plupart des opérations menées à l'époque contre l'occupant, il nous est impossible de les énumérer toutes, car elles sont nombreuses et importantes. Nous espérons qu'un ouvrage consacré à tous ces faits d'armes verra le jour dans un proche avenir. Il est utile de rappeler que Mohamed Sahnoune, Alias Antar, a infligé à l'ennemi une véritable déroute lors de la bataille de Kréan, du côté de Sabra, où trois cents soldats français trouvèrent la mort, et trois hélicoptères furent abattus. Dans nos rangs, treize djounoud tombèrent au champ d'honneur. Cette bataille a vu la participation de deux éminentes personnalités du maquis, Si Salah Hamadouche et Mohamed Zitouni, tous deux blessés lors de cette confrontation. Si Antar, toujours en vie à Hennaya, nous déclara les larmes aux yeux : «Beaucoup de mes compagnons de lutte avaient trouvé la mort soit dans les maquis, soit sous la torture, soit enfin sous les balles des ultra-europééens. Ils ont écrit avec leur sang l'histoire de la guerre de Libération de l'Algérie. Qu'Allah leur accorde toute Sa Miséricorde». Si la liberté exigeait une dot de la dignité une contrepartie, le prix payé par l'Algérie aura été élevé et la dot aussi grande qu'est grand son peuple sincère et fidèle à lui-même. L'Algérie n'aura rien épargné pour sa liberté : le don de soi et la générosité sont parmi ses attributs dominants, dixit Si Antar, qui est dépositaire d'une partie appréciable de l'histoire si riche de la guerre de Libération nationale. Le défunt a été inhumé, lundi après la prière d'el-asr, au cimetière «Sidi Mohamed» de Hennaya, sa ville natale.

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