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Vous souhaiter une bonne et heureuse année 2014
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 04 - 01 - 2014


Reprenons.
La base de l'Islam c'est la notion forte de l'Ijtihad. C'est sans doute la seule religion dans le monde, ancien ou moderne, qui ne se complait pas dans la direction imposée. Mais l'ijtihad exige une bonne connaissance de la langue du Coran. Les mollahs sont une invention pour compenser l'une des erreurs de l'islam qui a fait épouser cette religion à des peuples aussi différents les uns des autres mais qui faillit en ne leur transmettant pas le véhicule, la langue qui sous-tend l'Islam. Ainsi certains mollahs dictent-ils, à travers le monde, un enseignement religieux saupoudré de leurs angoisses, de leurs terreurs, de leurs haines et, surtout, de leur étroi-tesse d'esprit. Fatima Mernissi le dit très bien dans un de ses admi-rables livres où elle raconte comment elle fut rabrouée, en confé-rence internationale, par l'un d'eux sous le nez duquel elle avait mit un texte religieux de référence, en arabe, qu'il ne put déchiffrer.
Plus terre à terre. Comme il eut été beau, dans ce souk de Kaboul, si j'avais pu échanger des idées avec un maestro de cerf volant, en langue arabe, la langue du Coran, au lieu d'utiliser l'anglais ou le russe comme ce fut le cas. Imaginez cette civilisation qui aurait transmis sa langue, comme l'occident a transmis la sienne. J'aurai conversé en arabe avec ce monsieur pendant qu'il faisait ses affaires en dari. Ca ne m'aurait nullement gêné. J'aurais applaudi. J'aurai été jusqu'en certains provinces musulmanes de Chine, à la frontière du Tadjikis-tan, sans connaître le moindre problème de communication ! Ce ne fut pas le cas. Si ça l'avait été, ça n'aurait pas empêché le chinois de continuer de parler la langue de Lao Tseu, ni l'afghan celle de Maoulana Rumi. Où le Pakistan musulman, l'une des nombreuses langues nationales. Bien au contraire. Ceux qui parlent le nissard, la langue régionale du pays niçois, ne s'empêchent pas de parler le français. Le français est le trait d'union entre des régions, finale-ment différentes les unes des autres. Pour certains niçois, aller à Pa-ris c'est encore organiser une expédition pour la Laponie.
Et nous ? Nous en sommes encore à nous demander si nous de-vrions enseigner, dans toutes les écoles, sans exception, sur l'ensemble du territoire, une langue nationale millénaire en même temps que la langue arabe.
Vous avez compris. Mais vous n'avez pas agi.
Donc, nous en sommes là. Ce n'est pas pour rien si la tour de Babel s'est effondrée.
Et des Babel, on en trouve partout. A travers toutes les époques.
Revenons donc aux fondamentaux. Tout comme les langues, les associations culturelles, politiques ou économiques sont un en-semble de personnes qui partagent les mêmes idées, les mêmes ob-jectifs. Sans nécessairement parler la même langue, ils utilisent le même langage. Souvent, pour le plus grand bénéfice de tous. Ces idées, pour revenir aux bases démocratiques, sont exprimées politi-quement à travers des partis politiques qui élaborent des pro-grammes - qui présentent leurs candidats pour les défendre au sein de ce qui doit être la représentation nationale. De cette composition ou patchwork d'idées, doit émerger un consensus et un gouverne-ment.
C'est simple à dire mais combien difficile à mettre en pratique.
S'ils comprennent, forcément, la construction de cet édifice, cer-tains dirigeants en font une coquille vide, comme on dit. Comme on le leur demande de faire. Les associations sont brimées. Sélec-tionnées. Il faut en convenir, elles doivent l'être, parfois, pour éviter des dérives en ce qui touche la sécurité nationale. Mais cette sé-curité nationale ne doit pas être l'alibi du bâillon pour tous. Fata-lement, de cette frilosité, né un édifice en carton pâte.
Derrière les façades, rien. Ou si peu.
Ils ne nous rendent pas services, je vous dis. Ils devraient laisser les gens débattre de leurs problèmes et trouver des solutions ad hoc. Dans un cadre bien défini par la représentation nationale. Sur la base d'un programme. Certains diront une charte.
Mais cette confiance ne doit cependant pas exclure le contrôle.
J'imagine ces dirigeants en face de leurs collègues, plus puis-sants, issus de sociétés mieux organisées, d'un système supposé plus «démocratique», qui savent tout d'eux. Des moyens qu'ils ont utilisés pour accéder au pouvoir, de ce qu'ils font pour le gar-der.
N'ont-ils pas honte ? Vous croyez qu'ils les regardent dans les yeux ? Ne baissent-ils pas la tête quand ils discutent des problèmes nationaux et internationaux avec eux ?
Sans doute pas devant les caméras. Pour donner l'illusion. Mais en privé ? Ils écoutent ceux à qui ils doivent tout. Les décors en carton pâte ne résonnent même pas, faute de volume. Quelques bruissements en sortent. On les commentera véhémentement.
Quelle naïveté d'entendre dire la satisfaction de certains ci-toyens de jouir d'un certain confort. Importé, on leur dit. On le leur répète. Réveillez-vous, que diable ! «Il n'est pas né chez nous et on ne peut pas lui faire confiance», pour pasticher le slogan d'une compagnie nationale. Le jour où il y aura un glissement de terrain cataclysmique qui déplacera les nappes de pétrole et de gaz, on mangera le sable assaisonné d'eau de mer. Parce que nous n'aurons rien entre les mains pour satisfaire nos besoins. On a construit une autoroute. Grace aux Chinois. Bravo. Va-t-on mettre en place un système de maintenance. Je pense à la transsaharienne. Beau joyau africain. Aucune politique commerciale pour l'accompagner. Je me trompe ? J'aimerai. On a aussi importé des voitures. Beaucoup trop de voitures. Pour créer des embouteillages. Grace aux Européens et aux japonais, aux Coréens aussi. Et leurs usines tournent un peu grâce à nous. Nous sommes solvables. On paie rubis sur ongle. Grace à un baril de pétrole à plus ou moins 100 dollars. Pour im-porter aussi ce que nous mangeons tous les jours et que nous ne produisons pas.
Des estomacs sur pied.
Ce prix élevé n'a pas été arraché de haute lutte. Merci de nous avoir donné les moyens financiers pour acheter vos productions. Ford le disait déjà, semble-t-il, «je paie bien mes ouvriers pour qu'ils puissant acheter mes voitures». On en est là.
Des estomacs sur pieds, je vous dis.
Un professeur, en conférence organisé par El Watan, donnait ré-cemment des exemples de pays qui, à marche forcé, ont atteint des sommets de développement. La Chine, la Corée. Vrai. Mais à quel prix ? Qui détient les capitaux en Corée ? Mauvais exemple. Pour la Chine d'accord. Capital national. Depuis 1949, en d'autres termes, 13 seulement avant l'indépendance de l'Algérie, la Chine a bondit de nation sous développée à la seconde, sinon première, puissance industrielle du monde. Avec, à la clé, l'arme nucléaire pour défendre le territoire national, des vecteurs pour la transporter, une industrie du tonnerre, la recherche spatiale avancée pour investir d'autres horizons, tout cela, en nourrissant un milliard deux cents millions d'habitants.
Comment ont-ils fait ? Par quel miracle ?
Avez-vous la recette ?
Aucune. Seulement la discipline, messieurs dames. En appli-quant un programme ambitieux. Par le travail. Par l'éducation. Par la recherche effrénée, tout en se gardant d'avoir assez de matières premières et de l'énergie pour ne pas tomber en panne.
Comme nous le serons.
Et pendant ce temps ? Nous ne pouvons même pas vendre tran-quillement al kousbour oua naanaa. dans un marché sans avoir un chinois assis à coté de soi pour en vendre à meilleur prix. Tant mieux pour lui. Il a occupé la place vide. Toutes les places. Dans tous les marchés. Du véhicule lunaire à la vente d'herbes aroma-tiques pour nos repas et thé. Et comment ça ? Encore une fois, ils avaient un programme, messieurs dames. Un plan bien élaboré. Ils l'ont appliqué. Pas à la dilettante. Sérieusement. Gravement même. Avec au bout, là où ils sont. Et là, plus tard, où ils seront. Devant. Loin devant.
Faisons le calcul, si vous le voulez bien.
1949, proclamation de la RP de chine. Il y a 64 ans.
1962, proclamation de la RADP. Il y a 51.
Un écart d'un peu plus d'une décennie. 13 ans exactement.
Qu'ont-ils réalisé tout ce temps ?
Qu'avons nous réalisés pendant tout ce temps ?
Que laissent-ils à leurs enfants ?
Que laisserons nous à nos gamins ?
Réfléchissez-y.
Entre temps, à tous, bonne et heureuse année 2014.


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