Les hommes d'affaires, les nôtres, sont plutôt des hommes à faire tout. Rien ne les arrête. Comme leur nom l'indique, ils s'affairent, usant de tous les artifices des affairistes. Généralement, ils travaillent en équipe. Ils créent toute une mise en scène, faisant mine de ne pas se connaître. Ils font monter les enchères, prenant ainsi au piège l'éventuel client. C'est une autre race, nouvelle vague et jeunes loups, formée de diplômés par ancienneté qui ont fait généralement le secteur public. Ils font actuellement le public d'un autre secteur, celui de Bacchus. On les trouve «quelque bar». Ils sont connus «bartout». Beaux parleurs, ils ont vite fait de vous tutoyer. Si vous avez des problèmes de papiers et que ça grince avec l'administration, ils sont là, car connaissant tout le monde. Vous n'avez pas votre OK pour l'embarquement ? Votre billet ouvert vous suffira pour prendre l'avion : - Vous savez, vous dira-t-il, le copain, celui qui nous a rendu service, il faut penser à lui Tu lui ramènes un petit truc. Sait-on jamais, on aura toujours besoin de lui Maintenant, si tu as trop de bagages, on lui refilera quelques menues monnaies, il sera euro, euh pardon, il sera heureux. Ils vous feront passer un appariteur pour le décideur d'une grande administration, et c'est généralement à ce bluff qu'ils sont forts. A table, ils te règleront tes problèmes d'impôts, tes difficultés avec la douane ou l'affaire que tu as en justice. Nous allons fêter ça ! Et vas-y la fête ! De tournée en tournée, la discussion tournera autour de tes préoccupations. Mais le moment venu pour payer la note, ils ne mettent jamais la main à la poche. Ils laissent cette courtoisie aux autres Avant de te quitter, ils te demanderont un peu d'argent pour prendre un dernier pot, avec un directeur, dans un endroit discret qu'ils ne nommeront jamais.
