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Une terrible perte de sens
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 13 - 10 - 2014

Pourquoi à chaque approche de la grande date du 1er novembre, nous éprouvons, selon les différentes strates d'âge, des sentiments mêlés, le plus souvent empreints de tristesse ? C'est un fait : même chez les plus âgés, ceux qui ont connu l'ordre colonial et l'ont combattu, le sentiment d'allégresse semble avoir disparu.
Novembre 1954, c'est déjà soixante ans. Pour la génération d'Algériens qui boucle la soixantaine sans avoir reçu le « flambeau » promis sans cesse depuis des décennies, il est hors de question de commettre le sacrilège de nier une histoire pleine de grandeur. Mais c'est aussi, grâce à Novembre, une génération informée et instruite qui mesure l'ampleur du gâchis.
La révolution a été grande, le présent ne l'est pas. Et ce n'est pas seulement une question d'échec politique et économique. Il y a comme une perte de sens général née de la dilapidation de l'immense capital de Novembre, ce lumineux produit des luttes du mouvement national.
Une société a besoin de symboles qui mobilisent et créent de l'enthousiasme et cela passe, nécessairement, par l'exercice effectif des libertés dont les aînés étaient privés et pour lesquelles ils ont combattu. Car, on ne le dira pas assez, nos aînés ont combattu pour la liberté dont l'indépendance n'est qu'un des aspects.
Quand l'histoire sert d'alibi à l'entrave aux libertés, à la justice, elle est désacralisée. Or, une société, à plus forte raison jeune ou renaissante, a besoin de garder intacte sa grande histoire, et de lui conférer une aura de sacré qui sert de repère.
A défaut, on poussera les plus jeunes et c'est malheureusement en œuvre depuis des décennies à se chercher du sacré et des repères dans les référents religieux.
Beaucoup de jeunes, contrairement à ceux qui ont l'âge de Novembre, ont trouvé « normal » que des imams ne se lèvent pas pour la levée de l'emblème national. Ceux-là ont déjà fait un transfert de sacré au point de ne pas trouver sacrilège le comportement, crétin, des imams.
Mais, et il serait absurde de ne pas le constater, ce fait et beaucoup d'autres font partie de cette terrible perte de sens dans laquelle le pays baigne. Et qui n'était pas inéluctable.
Elle est le produit d'une vision policière qui a combattu l'émergence du citoyen pour imposer, au nom de la Révolution, une tutelle appauvrissante, grande fabrique de « déculturés ». Le cinquantenaire de l'indépendance est passé, dans la routine, sans qu'un déclic politique vienne recréer l'envie d'histoire ; et encore moins de faire du passé, « ce présent qui s'accumule », pour reprendre une belle formule de René Char.
On approche du 60e anniversaire de la grande Révolution du 1er Novembre et on ne pressent pas une quelconque volonté de recréer et d'accumuler du sens. C'est une sorte de chacun pour soi où les « acteurs » sont prisonniers de l'immédiat et des visions bornées.
L'histoire est longue, la vie humaine est courte. Les femmes et les hommes qui ont rencontré l'histoire sont ceux qui ont su et pu se dépasser. Le système algérien, dans sa grande petitesse, a réussi à étouffer chez les femmes et les hommes cette quête de dépassement de soi.


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