Selon des informations qui nous été communiquées jeudi par des responsables de l'union des commerçants (UGCAA), le président de l'assemblée populaire communale de Hamma Bouziane aurait pris à bras-le-corps le phénomène des nombreux locaux commerciaux détenus par des citoyens et qui demeurent fermés depuis fort longtemps. « Le maire a décidé de désigner une commission constituée d'un de ses adjoints, un membre de l'APC et le responsable local du syndicat des commerçants et artisans qu'il a chargé d'établir la liste nominative des propriétaires de ces locaux, en même temps que de suivre l'opération de nettoyage des marchés couverts encore fermés qui a été lancée au début de la semaine », nous a déclaré le responsable du bureau communal du syndicat des commerçants, M. Boudjadja Boudjemaa. Et d'expliquer que chaque propriétaire d'un local fermé sera convoqué à l'APC et, en présence d'un huissier de justice, il sera invité instamment de procéder à la réouverture du magasin. La commission lui signifiera que faute de réouverture du local dans un délai donné en y exerçant l'activité commerciale figurant dans son registre du commerce, le bénéfice du local lui sera retiré pour être attribué à un ou des jeunes chômeurs de la commune. Entre-temps, a ajouté notre interlocuteur, cette mesure sera soumise par le maire à débat au sein de l'organe délibérant de l'APC lors de sa prochaine session, et il demandera expressément aux élus de l'approuver en argumentant que cette mesure sert indéniablement l'intérêt public et rentre dans le cadre de l'organisation des activités commerciales au sein de la commune. D'autre part, interrogés par nos soins sur la réalité de ce phénomène des locaux commerciaux fermés et l'ampleur qu'il a pris dans leur ville, des citoyens de Hamma Bouziane n'ont pas tari d'informations à ce sujet. Tout d'abord, ils ont exprimé leur doute quant à l'éradication de ce phénomène en pensant que la décision du maire arrive bien tard. « Néanmoins, diront-ils, elle constitue, à n'en pas douter, un premier pas pour l'assainissement de ce secteur qui a été pris en otage par certains affairistes. Le phénomène a été favorisé par les anciennes APC qui se sont succédé car celles-ci ont procédé bien souvent à des attributions de complaisance au bénéfice de gens qui n'ont rien à voir avec le commerce. Pour constater les dégâts, nous ont-ils affirmé, il n'y a qu'à faire un tour dans la commune pour avoir une idée du grand nombre des locaux commerciaux qui demeurent fermés, leurs propriétaires étant absents parce qu'ils résident tous hors de la commune, voire de toute la wilaya». «C'est un véritable gâchis dans notre ville qui constituait jadis un havre de verdure où l'activité était foisonnante. Mais maintenant tout s'est dégradé et la ville qu'on appelait auparavant Hamma-Plaisance est désignée, par dérision, par le nom dégradant de « Hamma-Nuisances », tellement elle est agressée par toute sorte d'activités nuisibles ». Et de glisser vers le problème causé par cette activité qui constitue désormais une source de nuisances pour les habitants, en rappelant les nombreuses affaires en justice impliquant les menuisiers et les riverains qui se sont plaints des gênes qui leur sont causées par l'odeur de la peinture, du vernis et le bruit des machines dans les ateliers. Et nos interlocuteurs de s'étendre longuement sur cet aspect de la vie quotidienne des Hammis en disant : «Notre ville s'est toujours distinguée des autres parce on n'y fait jamais les choses à moitié, mais toujours à l'excessif. Prenons cet exemple de la menuiserie, domaine où le taux d'ateliers au mètre carré, rapporté à l'ensemble de ce qui existe pareillement au niveau du territoire national, est le plus grand d'Algérie, car on peut le dire sans exagérer que Hamma Bouziane compte un peu plus de 600 ateliers de menuiserie dans son périmètre urbain. C'est simple, les constructeurs ont pris l'habitude de réserver le rez-de-chaussée de chaque construction surplus d'un niveau pour ouvrir un atelier de menuiserie». Et de conclure que les choses ne sont pas simples et pour y remédier il faut mener une lutte de longue haleine, car, selon eux, les pratiques frauduleuses sont désormais inscrites dans la mentalité des gens.
