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Cynisme et hypocrisie
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 10 - 09 - 2015

On les pleure. On les a pleurés. Puis on les a oubliés. Ou les oubliera. Les criminels courent toujours.
Il s'appelait Ali Dawabcheh. Il avait 18 mois. Palestinien, il est mort brûlé quand des fascistes, qui ont spolié les terres de ses ancêtres, ont mis le feu au domicile de ses parents dans le village de Douma, non loin de Naplouse, au nord de la Cisjordanie.
Il s'appelait Aylan Kurdi, il avait 3 ans. Son corps a été trouvé, sans vie, sur une plage de l'île grecque de Kos.
Maintenant, souvenez-vous. Il s'appelait Mohamed Durah. Le 30 septembre 2000, il était abattu froidement par un soldat, sur sa terre, malgré la protection de son père qui offrait son corps en bouclier.
Les criminels courent toujours.
Ces trois malheureuses victimes ont, ou ont eu, un visage. Sur les premières pages de la presse mondiale. La mort horrible du premier n'a pas fait changer d'un iota l'attitude politique des «démocraties» occidentales, responsables de son sort, depuis que son pays a été dépecé en 1948. Les larmes ont séché. Oublié. L'enfant, Alyan, a péri noyé, gisant sur le sable d'une côte grecque.
Une autre victime de la déstabilisation de son pays le sera demain. Par les mêmes «démocrates». Comme sont oubliées les petites (et plus âgées) victimes des bombardements de Gaza. Comme on a oublié également l'horreur au quotidien, le déluge de feu subi par les enfants de Syrie, d'Irak, du Yémen.
C'est trop de cynisme que de nous faire croire à la pitié, aux larmes versées, aux voix qui tremblent, sans doute de honte retenue, de coupables qui auraient souhaité que ces meurtres ne soient pas médiatisés. Pour nous faire oublier les génocides sionistes auxquels ils nous ont habitués comme s'il s'agissait d'une seconde nature de l'être humain. D'un droit, prétendent même certains. Pour nous faire oublier les deux millions d'enfants irakiens, victimes du «hissar». Mohamed Durah avait une famille. Qui a survécu. Jusqu'à quand ? Aylan Kurdi avait aussi un frère. Galip. Agé de 5 ans. Et une maman, dont on n'a pas trop parlé. Eux aussi sont morts noyés. Il avait un papa qui espérait, de Kobane, fuyant Daesh, une seconde fois, obtenir un asile temporaire en Turquie. Qui lui a été refusé. Un transit accordé, pourtant, aux «mercenaires» en route pour se battre aux côtés de Daesh. Pour faire voler en éclats des pays.
Il espérait continuer vers le Canada, où il avait peu d'espoir d'y être accueilli aussi. Un coiffeur n'a pas beaucoup d'espoir de trouver sa place et convaincre le service de l'immigration de son apport à la société.
Ali Dawabcheh, lui, le Palestinien, avait une adresse. Gaza. Ou ce qu'il en reste. Des ruines. Pire que le ghetto de Varsovie auquel nulle comparaison n'a surgi dans les écrits de la presse. Et nulle part où aller. Sinon la perspective de grandir au milieu des décombres. Et de vivre sous l'oppression, qu'il aurait combattue, avec des pierres. Dans quelques années. Comme tous les enfants qui affrontent, tous les jours, avec ces armes dérisoires, les chars de l'occupant. Et qui périssent des balles de l'armée.
Aylan Kurdi est la victime innocente du «printemps arabe». Ali Dawabcheh et Mohamed Durah, du cynisme de l'Occident qui offrit au sionisme, en guise de compensation de ses crimes abominables, ceux des hitlériens et des fascistes locaux, la terre de Palestine. Ce qu'on nous a toujours dit. Oubliant de préciser que tout fut planifié depuis le Congrès sioniste de Bâle. L'holocauste qui a frappé le peuple tzigane n'a pas conduit à la création d'un Etat tzigane.
«A Bâle, j'ai fondé l'Etat juif», écrivait le journaliste hongrois Theodore Herzl dans son journal intime. Il a joué et gagné, avec l'aide d'un croupier marron, l'Occident, dans la grande salle à colonnades du casino de Bâle, en Suisse. Banco. Là, du 29 au 31 août 1897, 200 délégués juifs d'Europe, d'Afrique du Nord, d'Amérique et d'ailleurs, «portant queue-de-pie et cravate blanche, comme l'avait exigé Herzl dans un souci de respectabilité, signent l'acte de naissance du sionisme politique», nous apprend-on. «Si j'en parlais aujourd'hui, écrivait Herzl, chacun en rirait. Mais dans cinq ans peut-être, cinquante ans en tout cas, chacun verra que j'ai raison». Le jackpot, il l'enleva «cinquante ans... et trois mois plus tard, à New York» quand «un vote de l'assemblée générale des Nations unies allait donner corps au rêve des fondateurs». Et à la trahison des leaders arabes.
Leurs liens ? L'accord secret Sykes-Picot du 16 mai 1916. L'Empire ottoman dépecé par deux «puissances» d'antan, la France et la Grande-Bretagne, brisant une unité culturelle, ethnique, cultuelle, pour faire la place à une entité. Confirmé en 1948.
Et hier ? Et aujourd'hui ? Dans la nouvelle redistribution des cartes dans le monde, ils sont toujours les perdants de l'histoire. Ils sont même, diront certains, les outils d'une nouvelle guerre. Déclarée. Ils ne portent pas de bombes, ne les posent pas. Les kamikazes sont un nombre. Une «invasion». Ils ne font plus de victimes. Les victimes, ce sont eux. Rien qu'eux. Pour le moment.
Qui a donc intérêt à déstabiliser cette Europe qui s'est enflée démesurément à 28 membres ingérables ?
La France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne bombardent l'Irak, la Libye, la Syrie, le Yémen. Ils financent, directement ou indirectement, des groupes terroristes, les entraînent, les encadrent pour s'attaquer à leur histoire, au musée de Baghdad, à Palmyre, la martyre, les trésors architecturaux du Yémen dans un processus combiné de dépouillement économique, de dépersonnalisation et d'acculturation inouïs.
Les assassins courent toujours.
La main sur le coeur, George W. Bush engagea une agression meurtrière sur la base d'un mensonge. Suivi d'un autre. Un Britannique. Second couteau. Un certain Blair dont les cheveux ont brusquement blanchi depuis s'il ne les teignait pas. Un président français, conseillé par un pseudo tout ce que vous pourriez imaginer, écrivain, philosophe, cinéaste, saltimbanque mais considéré par un institut spécialisé en territoire occupé comme un homme d'influence. Les pires des criminels. On le surnomme «le ministre des Affaires étrangères» de fait de la France, comme l'indiquait un autre philosophe.
Pour une tomate volée d'un étal, n'importe quel quidam est condamné à une peine de prison. Ferme. Pour crime contre l'humanité, personne n'est comptable devant la communauté internationale. Les parents des soldats qui ont perdu la vie, américains, britanniques, français et autres, dans les zones de combat en Libye, Irak, Syrie et en Afrique n'ont pas besoin d'enquêtes policières pour connaître les criminels. Ils connaissent, également, le mobile des crimes. Qui ne leur profitera pas.
A l'arrivée, ce ne sont pas des réfugiés qui affluent vers l'Europe. Pour dire les choses comme elles sont, il s'agit bien de migrants. Des jeunes gens, pour la plupart. En pleine santé. Souvent très qualifiés. Siphonnés de leur milieu, de leur peuple. Qui garantiront la perpétuité de certaines gérondémocraties, pour utiliser un barbarisme. Et dont la fuite assommera les pays qui se sont saignés pour les former.
Ils crient à l'invasion pardon pour les bonnes âmes qui ont un élan sincère de solidarité humaine mais les «pays d'accueil» gagnent sur tous les tableaux. L'entité sioniste en sort renforcée. L'Irak est à genoux. Son avenir dépend de l'Occident.
La Libye est pulvérisée. Son recours pour se redresser est également l'Occident. Ce que ces deux pays ont en commun, c'est leur «prétention» à mettre un terme au «roi dollar» dans leurs échanges internationaux. Saddam Hussein a proclamé qu'il allait exiger le paiement des hydrocarbures en euros. Que n'a-t-il pas dit ! Maamar Kadhafi est allé plus loin. Il a proposé «un dinar or» aux Africains. En somme, sortir de l'aire impériale US et française. Une vraie déclaration de guerre. Et la Syrie ? Elle permet à la Russie d'avoir toujours accès à la Méditerranée, grâce aux facilités du port de Tartous.
Tels sont les enjeux véritables. Les monarchies restent curieusement stables. Demain, ce sera au tour d'autres «républiques», même factices. Je ne serai pas étonné d'apprendre, un jour, que le président tchadien Idriss Deby soit victime d'un coup de force. Lui aussi a osé dire, lors du 55e anniversaire de «l'indépendance» de son pays, lors d'une conférence de presse à Abéché:
«Nous ne pourrons pas continuer le système France-Afrique ou le système paternaliste qui est dépassé […] il y a aujourd'hui le FCFA qui est garanti par le Trésor français. Mais cette monnaie-là, elle est africaine. C'est notre monnaie à nous. Il faut maintenant que réellement, dans les faits, cette monnaie soit la nôtre pour que nous puissions, le moment venu, faire de cette monnaie une monnaie convertible et une monnaie qui permette à tous ces pays qui utilisent encore le FCFA de se développer. […]
Il faudra avoir le courage de dire que le moment est venu de couper un cordon qui empêche à l'Afrique de décoller. […] Nous avons la possibilité de frapper notre monnaie comme nous voulons. Le franc CFA aujourd'hui, c'est du papier. Dans deux ans, ça deviendra du chiffon qu'on ne pourra même pas l'utiliser».
Pour moins que ça, Thomas Sankara, le président du Burkina Faso, a été assassiné par son compagnon, aujourd'hui déchu, Blaise Compaoré. Sur instruction de commanditaires connus. Sur les bureaux de beaucoup de chefs d'Etat, existe une liste d'hommes à abattre. Celle des empêcheurs de tourner en rond, comme un récent livre nous l'apprend.
Ce ne sera pas nouveau. Cameroon Voice a recensé 89 coups d'Etat en Afrique, 22 présidents assassinés et 75 conflits armés depuis 1945. Sans compter les passations «musclées» comme au Gabon entre Léon M'Ba et Omar Bongo, en 1967. Pour ne citer que ce coup d'Etat «soft», avéré.
Cynisme et hypocrisie. Larmes de crocodile.


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