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Paris : le choc
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 15 - 11 - 2015

Scènes d'horreur au Stade de France, dans les rues du XIème arrondissement, dans la salle de spectacle du Bataclan…
L'effroyable bilan de la soirée du vendredi a frappé de stupeur la population française. A cette heure : 127 morts, 200 blessés dont 80 dont la survie est en danger. 6 attentats, en plein Paris, ont été menés par huit djihadistes qui se sont fait exploser ou finalement tués par la police. Ils ont certainement bénéficié du concours d'un nombre significatif de complices ou d'agents «dormants».
L'opération menée frappe par sa préparation et son ampleur : c'est l'attentat le plus meurtrier en Europe depuis les attentats qui ont frappé Madrid en mars 2004. Une dizaine de bombes avaient alors explosé dans quatre trains, faisant 191 morts.
Le bilan de l'opération d'hier est infiniment supérieur aux attentats qui avaient frappé Charlie Hebdo en janvier 2015 : 12 morts dont cinq dessinateurs. Depuis, l'accalmie était trompeuse. Mais des tentatives avaient échoué : le 21 août dernier, dans un train Thalys, un massacre avait été épargné par des passagers qui avaient pu désarmer un jeune Marocain. En avril, un étudiant algérien avait été arrêté après le meurtre d'une femme : il préparait un attentat contre une église à Villejuif. D'autres projets ont sans doute été déjoués, comme une possible attaque de la base militaire de Toulon. Le dispositif «Sentinelle» qui mobilise déjà plus de 10 000 militaires et policiers rassurait.
L'ampleur des pertes civiles hier a frappé de stupeur la population française. Six nouvelles attaques ont eu lieu générant des massacres de masse, frappant anonymement des passants, des clients de restaurants ou des spectateurs d'un concert de rock.
Une horreur absolue, selon François Hollande : «C'est une terrible épreuve qui une fois de plus nous assaille», a déclaré le chef de l'Etat dans une allocution télévisée, «Ce que les terroristes veulent, c'est nous faire peur, nous saisir d'effroi. Il y a de quoi avoir peur, il y a l'effroi. Mais il y a, face à l'effroi, une Nation qui sait se défendre, qui sait mobiliser ses forces, et qui une fois encore saura vaincre les terroristes». Quelques heures plus tôt, le Président de la République assistait en spectateur au match France-Allemagne au Stade St Denis, où s'est déroulé la 1ère attaque kamikaze.
Après cet «acte de guerre», François Hollande a reçu le soutien de nombreux chefs d'état étranger : «Paris est le symbole de valeurs universels, à déclaré Barack Obama pour qui, «Liberté, égalité fraternité sont des valeurs que nous partageons tous». «Je suis Paris» sera peut-être le prochain logo des rassemblements de protestation…
Très vite, Le Conseil français du Culte musulman (CFCM), l'instance représentative de l'islam en France, a condamne avec la plus grande vigueur des attaques «odieuses et abjectes». Le Conseil appelle la «Nation toute entière à l'unité et à la solidarité».
«DECLARATION DE GUERRE»
Le responsable désigné par François Hollande est d'emblée Daesh, avant même que l'Etat islamique ne revendique officiellement le massacre hier, vers midi, dans sa logorrhée habituelle : «Attaque bénie de Paris contre la France croisée : (…) un groupe de croyants, des soldats du Califat(…) a pris pour cible la capitale des abominations et de la perversion (…) La France et ceux qui la suivent doivent savoir qu'ils restent les principales cibles de l'Etat islamique et qu'ils continueront à sentir la mort pour avoir pris la tête de la croisade (..) en terre de califat, avec leurs avions ».
Quelles ripostes à cette «déclaration de guerre» ? Outre les contrôles aux frontières décrétés juste avant les attentats, le gouvernement a décidé de placer l'ensemble du territoire sous «l'état d'urgence» : procédure rarissime instaurée pendant la guerre d'Algérie. L'état d'urgence permet aux autorités les couvre-feux, «d'interdire la circulation des personnes ou des véhicules», ou le séjour dans certains départements, autorise les assignations à résidence, facilite les perquisitions de domicile, jour et nuit et renforce le contrôle sur les médias.
Mais si l'acte de Daesh horrifie par son caractère de massacre anonyme, il constitue bien une réponse du «califat» à la participation française à la coalition de pays qui interviennent en Irak et en Syrie. Il ne faut pas sous-estimer l'intelligence tactique du groupe djihadiste qui avait déjà su utiliser l'arme des réfugiés pour déstabiliser les puissances européennes. De la même façon, la violence de l'actuelle attaque vise d'abord à frapper l'opinion publique française en espérant que celle-ci sera favorable à un arrêt des frappes aériennes françaises sur ces deux pays.
Le résultat risque d'être inverse. « Il faut frapper d'autant plus fort Daesh en Syrie et en Irak» tranchait hier matin Sébastien Pietrasanta, député socialiste et rapporteur du projet de loi anti-terroriste. Une position qui devrait, à quelques nuances près, être approuvée par l'ensemble des formations politiques : l'heure est en effet à «l'union nationale».
Celle-ci durera-t-elle ? Contrairement à l'attentat de Charlie Hebdo, il n'a pas été annoncé à cette heure de grands rassemblements exprimant l'émotion populaire et le souhait d'unité, face à la violence de ces attentats. L'état d'urgence interdit même toutes les manifestations.
De plus, malgré les importants rassemblements unitaires partout en France qui avait marqué janvier 2015, on avait vu se déliter rapidement ce caractère d'union nationale, laissant la place à de mauvaises polémiques sur l'Islam ou la «mauvaise intégration» de fractions de l'immigration. Nul doute que ces diatribes refleuriront de plus belle une fois clos le «deuil national» qui a été décrétée. La proximité des élections régionales qui se tiendront le 6 et 13 décembre, inciteront également aux dérapages politiciens.
Daesh a bénéficié de l'arrivée en Syrie de près de 3000 «volontaires» français. L'identification des djihadistes abattus révélera-t-elle qu'il s'agissait de Français, issus de l'immigration, partis au Djihad au Moyen-Orient ? La communauté arabo-musulmane française redoute déjà les amalgames qui ne manqueront pas…
En attendant, l'heure est à un fort renforcement de la sécurité. Facteur aggravant, une très importante conférence internationale sur le climat, la COP 21, se déroulera à Paris du 30 novembre au 11décembre. Elle accueillera 80 chefs d'état dont Barack Obama, Vladimir Poutine ou le chinois Xi Jinping. Des rumeurs courraient sur sa possible annulation. Elle se tiendra sans doute mais dans un Paris sous intense bouclage policier.


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