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Déchéance de la nationalité aux binationaux - France : les démons identitaires
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 24 - 12 - 2015

L'Histoire retiendra que ce sont les socialistes qui auront «constitutionalisé» la déchéance de nationalité qui existe dans le droit français. En ciblant particulièrement les binationaux, le président français et son gouvernement portent un sérieux coup à la cohésion du peuple français.
L'annonce de déchéance de la nationalité française aux binationaux condamnés pour acte terroriste promet des débats passionnants et tranchés dans les prochains jours. Il sera question, évidemment, de droit, d'égalité des citoyens français au sein de la République, de philosophie du droit, du droit du sol, de celui du sang, etc. Un débat qui va escamoter l'irrésistible mutation du régime politique français, ou plutôt le retour à sa nature passée, celle d'un régime impérialiste. La France est en guerre en Syrie, Irak, Libye, Mali, c'est-à-dire là où elle doit protéger ses intérêts économiques et énergétiques ( pétrole, gaz et uranium essentiellement) et elle doit lever sa garde chez elle en institutionnalisant l'état de siège et des mesures d'exception, telle celle de la déchéance de la nationalité française aux binationaux en cas de condamnation pour acte terroriste. Le gouvernement français est dans son droit légitime de prendre de telles décisions et il en assumera les risques de fracture au sein du peuple français en distinguant une sorte de deuxième collège de français, la fragilisation de la cohésion sociale et probablement la redistribution des tendances électorales. Rappelons que la déchéance de nationalité existe dans le droit français et a été appliquée à plusieurs binationaux, y compris par le présent gouvernement socialiste de François Hollande. Du coup, l'annonce solennelle de sa constitutionalité aux lendemains des actes terroristes du 13 novembre et des résultats des élections régionales qui a vu le retour de la droite aux commandes dans les principales régions, dont celle de l'île de France, apparaît plus comme une manœuvre politique du président français qu'une conviction que cette mesure dissuade les éventuels terroristes. Distancé dans les projections des sondages par la droite et l'extrême droite pour l'élection présidentielle de mai 2017, François Hollande court derrière leurs thèses, durcit son discours politique à coups d'annonces « spectaculaires » dans l'espoir de passer au moins le 1er tour de la prochaine présidentielle et espérer garder le pouvoir. Par ailleurs, en noyant le débat dans les questions sécuritaires, de l'immigration, voire même de l'identité nationale (rapport à la déchéance de la nationalité), le président français évacue en arrière-plan le débat sur les questions économiques et sociales : chômage, pouvoir d'achat, poids de la fiscalité, etc. Avec cette logique de gouvernance, le président français et son gouvernement socialiste ne sont point différents de celui de son prédécesseur de droite Nicolas Sarkozy. Ce dernier à décidé du retour de la France dans le commandement de l'Otan (de Gaulle l'avait quitté en 1966) et mené « sa » guerre en Libye ; François Hollande mène la « sienne » en Syrie. En revenant à cette politique néo-impérialiste, le gouvernement français engage la France dans un avenir incertain, trahit les idéaux de cette « République » égalitaire qu'il aime tant vanter et porte atteinte à l'image de la France dans le monde. Car au fond, « constitutionaliser » la déchéance de la nationalité française à une partie des Français alors que cette déchéance existe dans le droit français, comme d'ailleurs dans tous les pays du monde (pour haute trahison par exemple), ne limite en rien le risque terroriste. Peut-être même qu'elle servira d'argument aux gourous du djihadisme et de l'islamisme radical politique pour convaincre les « beurs » des banlieues délaissées et qui croient encore à « l'affection » de la République pour tous ses enfants sans exception. L'incroyable élan de générosité et de solidarité avec le « peuple » français suite aux attentats meurtriers qui ont frappé le pays n'avait pas de nationalité ou origine précise : ils étaient Français de souche, binationaux, arabes, musulmans, Américains, Néozélandais, Indiens, Syriens, Libyens… comme parmi les victimes des atroces tueries de Paris : ils étaient Français de souche, binationaux, étrangers, chrétiens, musulmans, juifs, etc. C'est à cette solidarité avec la France de l'égalité, de la liberté et de la fraternité que vient, par la voix du régime politique de François Hollande et son gouvernement, de répondre par une ingratitude pathétique : distinguer entre les Français de souche et les autres.

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