L'année 2015 se termine comme elle avait commencé, pour une bonne partie des habitants de Mediouni et d'El Hamri. Les exclus du dernier relogement ont investis, une fois de plus, la voie publique, hier, et durant toute la matinée. L'intersection Avenue Mekki Khelifa-Boulevard de l'ANP a été bloquée, plusieurs heures durant, à la circulation automobile. Idem pour le tramway qui a dû cesser de desservir les stations avoisinantes. Une situation devenue coutumière par les automobilistes et autres usagers du tramway, et ce, depuis les toutes premières opérations de relogement lancées, en 2011. Le rassemblement d'hier faisait, ainsi, suite au relogement effectué, dernièrement, par les pouvoirs publics, dans le cadre de la sa 7ème étape de relogement qui prévoit, au total, le relogement de 1.400 familles, parmi les résidents d'El Hamri et Mediouni. Les autorités locales avaient annoncé le déménagement de 2% des titulaires des pré-affectations pour le début de l'année prochaine. C'est ce qui explique, en partie, « la panique » de certains habitants des deux quartiers suscités, dépositaires de recours auprès des services concernés. Parmi les oubliés du relogement qui ont manifesté, hier, on compte des personnes ayant déposé des recours mais aussi des détenteurs de pré-affectations qui attendent toujours leur tour. La colère est immense chez certains, et les propos très durs, à l'égard de certains responsables chargés de l'opération de relogement, au secteur urbain d'El Hamri, accusés de tous les maux. Le wali d'Oran avait déclaré, fin novembre dernier, que l'opération de recensement des mal-logés est supervisée par des commissions indépendantes composées d'élus, de représentants de la Protection civile et les délégués des secteurs, en insistant sur la nécessité de la transparence et l'intégrité dans le recensement, pour éviter toute opération de manipulation. Pour ce qui est du rassemblement d'hier, il s'est déroulé dans un calme relatif, si on excepte les « coups de gueule » de certains automobilistes contraints de rebrousser chemin, à cause des bacs à ordures déposés par les manifestants, pour bloquer la circulation automobile. Le mouvement de protestation est encadré par un important dispositif de sécurité. Les représentants de l'ordre entretiennent un rapport, qu'on pourrait qualifier, d'amical » avec les manifestants. Les échanges de propos se font, dans le respect mutuel. Les policiers jouent, beaucoup plus, le rôle de médiateurs entre les manifestants et les autorités administratives que celui d'instruments de répression. Leur seule préoccupation semble être la circulation automobile qu'ils veulent libérer, le plus rapidement possible. Manifester pour le relogement, en bloquant la circulation automobile et la voie ferrée du tramway est devenu, au fil du temps, une sorte de rituel observé par les exclus, à chaque opération de relogement. Il est à noter que la fermeture de l'intersection Ave Mekki Khelifa-Bd l'ANP à la circulation automobile a causé des bouchons monstres dans les zones avoisinantes. Le boulevard de l'ANP où circulent deux importantes lignes de bus, la ligne « U » desservant l'Université et la ligne « 34 » desservant la cité des 200 logements d'Es-Senia, a été ainsi, grandement paralysé, tout au long de la matinée d'hier. Même le transport par tramway a dû être, partiellement, interrompu. Les bus de la ligne « B », qui empruntent l'avenue Mekki Khelifa ont dû, eux aussi, changer d'itinéraire pour éviter l'intersection bloquée, en empruntant les ruelles avoisinantes. Bref, une situation difficile à gérer, particulièrement, pour les automobilistes qui n'hésitent plus, désormais, à exprimer leur désarroi, face à ces coupures de la circulation automobile, devenu, de plus en plus, courantes dans ce carrefour à cause de ce problème de relogement.