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L'Algérie au bord de la rupture: Seule la convocation de M. Chakib Khelil par un juge algérien permettra à l'Algérie de se relever.
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 07 - 04 - 2016

Le ministre des Finances, M. Abderrahmane Benkhalfa, mène campagne pour inviter les Algériens à faire confiance au système financier du pays. Il leur demande de déposer leur argent dans les banques, et les incite à adhérer à l'emprunt obligataire qu'il s'apprête à lancer. Selon lui, l'argent déposé dans les banques algériennes est non seulement en sécurité, mais leur rapporte mieux que s'il était placé ailleurs, mieux que s'ils achetaient des devises ou s'ils le plaçaient dans l'immobilier. M. Benkhalfa mène aussi campagne contre l'informel. Il plaide pour la bancarisation de l'argent qui circule dans les circuits parallèles, et fait l'éloge de la transparence. Membre du gouvernement depuis bientôt un an, M. Benkhalfa côtoie, au sein de l'exécutif, M. Abdessalam Bouchouareb. Celui-ci a ouvert un compte dans une banque offshore, et a déposé 700.000 euros dans une banque suisse.
Les spécialistes sont perplexes. Ils n'arrivent pas à trancher, pour dire si M. Bouchouareb n'est pas au courant de la campagne lancée par M. Benkhalfa en vue d'attirer l'argent informel vers les banques algériennes, ou s'il ne fait pas confiance aux propos de son collègue du gouvernement. M. Bouchouareb fait preuve, du reste, d'un comportement très particulier. Ministre de l'Industrie, il est, à ce titre, chargé d'assurer la relance industrielle du pays, où il fait preuve d'un certain culot. Il critique la timidité des détenteurs d'argent, leurs reproche leurs hésitations, et les invite à investir massivement, à voir grand, dans un pays qui affiche des ambitions remarquées.
M. Bouchouareb voyage aussi régulièrement à l'étranger, jusque dans la lointaine Amérique, pour convaincre les grandes entreprises à venir investir en Algérie. Le pays dispose d'un marché de 40 millions de personnes, il a de l'argent, des infrastructures, une jeunesse dynamique, ainsi qu'une main d'œuvre et une énergie bon marché, répète-t-il. Cerise sur le gâteau, le pays mène des réformes de fond, pour dynamiser ses institutions et instaurer un Etat « civil ». Des arguments solides, mais qui n'ont pas pour autant convaincu M. Bouchouareb : il n'achète pas d'actions à la bourse d'Alger, qui ne fonctionne pas. Il préfère les banques off-shore.
Le DRS, nouveau défouloir
M. Bouchouareb est par ailleurs considéré comme un proche d'Ahmed Ouyahia, qui s'est engagé la semaine dernière dans l'opération de réhabilitation de M. Chakib Khelil. Ancien Premier ministre, ancien ministre de la Justice, M. Ouyahia a déclaré que le fameux procureur général d'Alger, qui avait annoncé les poursuites contre Chakib Khelil, avait reçu des instructions en ce sens. Ce n'est pas la justice algérienne, indépendante par ailleurs, qui aurait déclenché l'opération anti-Khelil. C'est le DRS, ce monstre sur lequel tout le monde va vomir durant les prochaines années pour expier ses péchés, c'est le DRS, donc, qui aurait monté un dossier contre M. Khelil.
En ralliant l'autre bord avec armes et bagages, M. Ouyahia détruit les dernières illusions qui entouraient encore son personnage. Le chef du RND pouvait en effet être considéré comme le représentant de cette bureaucratie d'Etat, arrogante et autoritaire, mais prônant une prééminence d'une certaine idée de l'Etat. Ayant toujours vécu au cœur des institutions, il pouvait se présenter comme le produit de cet Etat centralisateur, gérant avec plus ou moins de bonheur et de justice, la rente, les équilibres politiques et régionaux, tout en vivant dans le culte de l'Etat. M. Ouyahia a effacé tout cela d'un trait.
Le chef du RND ne s'en est pas contenté de détruire son image. Il a aussi porté un coup mortel à la justice. Ou ce qui en restait, pour être précis. Le gros du travail avait déjà été accompli par les non-procès de l'année 2015, et surtout, par M. Chakib Khelil, revenu en Algérie sans même être convoqué par un petit juge d'une petite bourgade algérienne, alors que les déclarations publiques l'impliquant dans des dossiers compromettants, rendus publics, sont innombrables.
Comme Ahmed Ouyahia, M. Khelil a fait d'innombrables victimes. Après avoir gravement discrédité Sonatrach, il a porté un coup très grave aux zaouïas. Celles-ci, vues avec une certaine méfiance depuis qu'elles étaient devenues un instrument du jeu politique, sont désormais considérées avec une ironie cruelle.
Sacrifice
Mais l'histoire risque d'être encore plus cruelle avec ces hommes. Que retiendra-t-elle de MM. Chakib Khelil, Abderrahmane Benkhalfa, Abdessalam Bouchouareb, Ahmed Ouyahia ? D'abord, qu'ils ont fait partie des gouvernements de M. Bouteflika. Mais surtout qu'ils participent de concert à une sorte de destruction méthodique des valeurs, et des institutions du pays.
Aux yeux d'une partie de l'opinion, ils constituent le contre-modèle parfait. Ils font ce qu'il ne faut pas faire, et sont ce qu'il ne faut pas être. Leur action, leur comportement, leurs revirements, tout en eux représente ce qu'un père recommanderait à son fils d'éviter. Il est d'ailleurs difficile de comprendre comment le président Bouteflika et son premier cercle n'aient pas encore décidé d'agir pour calmer la colère qui gronde.
A moins que, comme le suggère un analyste, le président Bouteflika ne se décide à se séparer rapidement du maillon faible, Abdessalam Bouchouareb. Une telle décision aurait beaucoup d'avantages. Elle permettrait de calmer l'opinion, de remettre un peu d'ordre, et d'orienter les projecteurs vers M. Bouchouareb, qui court moins de risques devant la justice, tout en préservant Chakib Khelil. Jusqu'au prochain Wikileaks, Snowden ou Panama Papers, la justice algérienne étant, elle, définitivement disqualifiée.
Pourtant, ce n'est que lorsque M. Chakib Khelil sera convoqué par un juge algérien, en respectant sa présomption d'innocence, que l'Algérie pourra se relever.


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