Il y'a une année, le 1er juin 2015, lors de l'ouverture de la saison estivale, M. Amar Ghoul, ministre du Tourisme, avait avancé qu'un décret exécutif régissant la gestion et l'exploitation des plages est en cours d'élaboration et sera prêt pour la saison 2016. Mais voilà, à deux mois de l'ouverture de la saison 2016, on se dirige vers le remake des années précédentes, celui de maintenir un tiers des plages pour les concessionnaires et les 2/3 libres et gratuites. Une véritable cacophonie s'est installée chez les responsables des 14 wilayas côtières quant à cet épineux dossier. De passage avant-hier à Boumerdès, Amar Ghoul était loin de répondre à l'attente des walis des régions côtières et des jeunes « investisseurs », sachant que les plages sont gérées par des jeunes qui ne sont pas près de céder à cette nouvelle donnée d'autant plus que dans plusieurs wilayas les contrats de concession s'étalent parfois sur 5 années. Certains contrats viennent des APC, d'autres de la direction du tourisme. Ce qui rend également difficile leur annulation. La visibilité est d'autant plus nulle lorsqu'on saura que ces derniers, forts de contrats de jouissance, ne veulent aucunement céder devant une loi (ou décret) qui tarde à venir, avançant que la concession des plages est déjà encadrée par la loi 03/02 du 17 février 2003 ainsi que le décret n°04-274 du 5 septembre 2004. Apparemment, c'est le sentiment qui se dégage dans l'entourage du ministre, on se dirige directement vers le prolongement des contrats de concession pour la nouvelle saison estivale dans toutes les wilayas côtières où chaque commis de l'Etat tente et doit agir selon la spécificité et les difficultés propres à sa wilaya et ses communes. A Boumerdès, de nouvelles concessions ont été établies par les maires avec un nouveau cahier des charges au profit de jeunes chômeurs. Le maire de Thenia, rencontré à la plage Sghirate, parle de véritable dilemme, sachant que certains « s'approprient » des espaces au-delà de la concession engendrant des empoignades quotidiennes sur les plages où le pauvre père de famille paye les frais. Et ce n'est pas la directive verbale émanant du ministère de l'Intérieur la veille de la saison écoulée qui va changer les choses. Localement, un responsable avouera que « sans texte réglementaire, toute tentative est vouée à l'échec », et que ce problème a contraint le Premier ministre de dépêcher une commission interministérielle pour faire l'état des lieux mais sans que des solutions ne soient trouvées. Enfin, notons que le ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat a entamé sa visite à Boumerdès à partir de Dellys, où il a inspecté le chantier de la maison de l'artisanat et le projet d'aménagement du vieux port de la ville arpentant la côte sur plus de cinquante kilomètres. Amar Ghoul s'est arrêté à la plage de Sghirate (Thenia) avant de visiter deux projets d'hôtels, fruits d'investissements privés. La wilaya, qui offre aujourd'hui 2.700 lits, sera renforcée par 37 nouveaux projets qui porteront le parc d'accueil à 7.000 lits, selon le ministre.
