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Gouvernement-UGTA: La bataille de la retraite
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 21 - 06 - 2016

La Caisse nationale de retraite (CNR) devra débourser pour la seule année 2016, près de 600 milliards de dinars pour pouvoir assurer les pensions de 3 millions de retraités.
C'est un montant qui effraie les pouvoirs publics et aussi l'UGTA dont les adhérents et les animateurs du monde du travail, menacent de «bloquer le pays» si la nouvelle loi sur la retraite n'est pas retirée. Annoncée par le Premier ministre, lors de la tripartite, tenue le 5 juin dernier, le texte oblige les travailleurs à prendre leur retraite à 60 ans. Le gouvernement a ainsi, tenu à fixer un âge précis à la retraite pour, nous dit-on, «préserver les équilibres de la Caisse nationale de retraite et capitaliser, un tant soit peu, l'expérience des cadres sortants». D'autant que l'on avoue que l'instruction de Sellal, d'il y a deux ans qui a obligé les travailleurs, tout rang et grade confondus, à sortir «obligatoirement» à la retraite à 60 ans, a provoqué une saignée de cadres, au sein des administrations sans qu'il leur soit assurée une relève «bien formée».
C'est, faut-il le rappeler, juste pour faire valoir un slogan (place aux jeunes !) sans aucune réflexion au préalable sur la situation de l'encadrement, au sein des diverses administrations, que le Premier ministre l'avait signée. «L'Algérie a perdu, en peu de temps, un capital-expérience qu'elle a chèrement payé, et ce, en obligeant la Fonction publique à libérer un grand nombre de cadres,» nous disent certains de ses conseillers. «Du coup, l'administration s'est trouvée, quasiment, sans encadrement professionnel, c'est un crime pour un pays qui n'a pas encore construit, véritablement une administration moderne et un service public performant,» nous disent des spécialistes. Mais d'un autre côté, en signant le nouveau texte de loi, le gouvernement Sellal a voulu changer la donne et empêcher les travailleurs de partir notamment, à l'âge qu'ils veulent. L'on sait que nombreux sont les cadres de la Fonction publique qui prennent leur retraite très jeunes et se tournent vers le secteur privé pour reprendre du service. Ils se retrouvent avec une retraite appréciable et perçoivent, en même temps, un nouveau bon salaire. «Un ancien ministre a opté pour cette solution miracle en étant consultant chez un richissime homme d'affaires, d'un côté il a son salaire de ministre et de l'autre un nouveau qui frôle les… 80 millions, n'est- ce pas intéressant ?» interroge un responsable.
«Il faut déterminer les postes de haute pénibilité»
Le nouveau texte ne laisse plus les travailleurs partir à la retraite, à n'importe quel âge. En clair, note-t-on, «entre l'instruction du Premier ministre, obligeant les cadres à partir à 60 ans (pas au-delà) et la nouvelle loi faisant la même obligation à tous les travailleurs de partir, aussi, à 60 ans (et pas avant par une retraite anticipée), la Fonction publique ne laisse, ainsi, plus aucun travailleur n'en faire qu'à sa tête, aujourd'hui, les choses sont claires, personne ne part ni avant ni après 60 ans,» Abdelmalek Sellal a même précisé qu'«il n'y aura plus de dérogation pour personne.» Avant, la mention «nécessité de service» pouvait être apportée par les responsables pour maintenir des cadres en poste. «Aujourd'hui, elle n'est plus tolérée,» rappelle-t-on du côté du Premier ministère.
Mais les travailleurs ont vite fait de décrier «la mauvaise foi du gouvernement» qui veut, selon beaucoup d'entre eux, les pousser à «être sur les rotules» pour attendre jusqu'à 60 ans pour pouvoir prétendre à la retraite. A l'inverse, le gouvernement s'étonne que «l'Algérie soit le seul pays au monde où les travailleurs veulent quitter leur travail à 40 ans !» Ceci, même si «lorsqu'il avait signé son instruction, le Premier ministre avait reçu un grand nombre de demandes de dérogation pour le maintien de cadres en poste,» nous disent ses conseillers. Mais l'on convient, entre toute autre chose, qu'«il faut reconnaître que beaucoup veulent partir tôt pour s'enrichir chez le privé ou faire des affaires dans l'informel, ça rapporte tellement,» souligne un sociologue.
Acculé par la contestation du monde du travail et les menaces de grève brandies, ici et là, le gouvernement et la Centrale syndicale tentent de trouver un juste milieu dans ce paradoxe des âges et des procédures. C'est-à-dire, nous disent nos interlocuteurs, «entre ne pas léser les travailleurs qui pensent qu'une retraite à 60 est une atteinte à leurs droits et acquis, et préserver les équilibres financiers de la CNR.» L'on apprend que les deux parties pensent en premier, à obliger le ministère du Travail et la direction générale de la Fonction publique (DGFP) à lever leur décision de surseoir aux dossiers de retraite déposés depuis longtemps auprès de la CNR. Sellal et Sidi Saïd veulent, en même temps, (re)pousser l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur la retraite à 2017.
«L'idéal, une retraite à 65 ans»
Mais entre temps, il faut, nous disent des sources sûres au Premier ministère, «déterminer les postes de haute pénibilité pour accorder à leurs détenteurs, deux ans de moins, c'est-à-dire que ceux qui les exercent pourront partir à 58 ans, au lieu de 60 ans, comme l'exige désormais la loi.» Les postes susceptibles d'être listés, dans ce chapitre seront, indique-t-on «certainement affiliés aux grosses entreprises comme le groupe Sonatrach, les cimenteries, l'acier et autres travaux publics et métiers de dockers...» L'on s'attend, ainsi, à ce que des textes d'application soient élaborés, nouvellement, et adoptés pour permettre l'entrée en vigueur de la loi sur la retraite, sans trop de contraintes. «La réflexion est ouverte depuis quelque temps et devra aboutir prochainement,» assure-t-on chez Sellal.
Si l'on insiste pour nous préciser que «nous ne sommes pas loin des 600 milliards de dinars pour pouvoir payer les pensions de 3 millions de retraités, c'est énorme !», c'est pour confirmer la vulnérabilité des ressources financières de l'Etat causée par la chute du prix du pétrole. Mais tente-on de rassurer «heureusement que nous avons le système de solidarité nationale, on a pu puiser dans les caisses de la Sécurité sociale (CNAS) et celle de l'Assurance chômage (CNAC) pour pouvoir cumuler une telle somme.»
Durant les années précédentes, nous expliquent des sources proches du ministère du Travail, «le monde du travail comptait 7 travailleurs pour 2 retraités, aujourd'hui, nous avons 5 travailleurs pour 3 retraités, ce qui provoque de terribles dysfonctionnements, dans les caisses sociales de l'Etat.» L'idéal pour le gouvernement et l'UGTA est que l'âge de la retraite soit fixé à 65 ans «notamment quand on sait que l'âge moyen de vie a dépassé les 72 ans, c'est dire que les conditions de vie des ménages se sont améliorées,» nous dit le sociologue. «Un départ à 65 ans, les salaires peuvent être assurés, les retraites aussi et le capital-expérience préservé, la collectivité ne s'en sentira que plus à l'aise et ses droits garantis,» estime des cadres du ministère du Travail.


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