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Loi de finances 2017: Des prix en hausse et un marché en berne
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 10 - 01 - 2017

L'année 2017 s'annonce sombre pour les ménages avec une tendance inflationniste des prix, un pouvoir d'achat mis à rude épreuve et une austérité contre-productive qui va précipiter l'économie dans sa chute et aura un impact négatif sur l'activité économique et la création de l'emploi.
L'austérité budgétaire est un remède qui risque à moyen terme de tuer le malade. Les premiers effets de la loi de finance 2017, qui est entrée en vigueur il y a quelques jours avec son lot de hausses (essence, taxes…), sont désormais ressentis par les ménages. Le gouvernement a promis de légères hausses des prix après la révision à la hausse de la TVA, qui est passé de 7 à 9% pour le taux réduit et de 17 à 19% pour le taux complet, mais les consommateurs assistent à une poussée inflationniste des prix des produits de large consommation et même ceux qui ne sont pas concernés par cette taxe ont vu leurs prix revus à la hausse. «Il y a une majoration de 10% sur de nombreux produits de large consommation et même l'eau minérale n'échappe pas à ces nouvelles hausses. Le fardeau de Lalla Khedidja coûte désormais 160 dinars au lieu de 150 et celui de Nestlé est passé de 160 à 170 dinars. Les hausses des prix varient entre 10 et 30 dinars pour les produits agro-alimentaires et ce n'est qu'un début. Il y aura d'importantes hausses incessamment de tous les produits fabriqués à base de sucre et surtout les boissons en raison de la suppression de la subvention sur le sucre pour les industriels. Une bouteille de Coca Cola de 2 litres coûtera 160 dinars au lieu de 140 aujourd'hui, soit une majoration de 20 dinars, alors que celle d'un litre verra son prix augmenté de 10 dinars», confie un gérant d'une supérette. Le gouvernement avait décidé début décembre dernier de supprimer la subvention sur le sucre pour les industriels. Il a été ainsi décidé de vendre le sucre aux industriels à son prix réel au lieu du prix subventionné. La consommation annuelle du sucre pour les industriels est estimée à 156 mille tonnes ce qui équivaut à 50% de la consommation nationale. Cette réforme fournira au Trésor public entre 60 et 70 millions de dinars par an. Selon le ministère du Commerce, entre 2011 et 2015, plus de 9,3 milliards de DA ont été dépensés par le budget de l'Etat en subventions de l'huile alimentaire raffinée ordinaire et du sucre blanc, soit une subvention annuelle de 1,86 milliard de dinars. Les opérateurs étaient exonérés du paiement des droits de douane à l'importation du sucre roux et des matières de base entrant dans la fabrication des huiles alimentaires (5%), de la TVA (17%) sur le sucre roux et les matières de base entrant dans la fabrication des huiles alimentaires raffinées, et enfin, de l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) sur l'activité de production et de traitement (19%) et de distribution des huiles alimentaires et du sucre (25%). Le plus étonnant est qu'en dépit des compensations publiques et la chute des prix du sucre sur les marchés internationaux, le consommateur final avait continué à payer le sucre au même prix. Les subventions ont ainsi profité uniquement pour les plus riches. Pour revenir à la hausse des prix en ce début 2017, les observateurs avertis du marché estiment que la majoration de la TVA est un arbre qui cache toute une forêt et que la hausse des prix serait due à d'autres facteurs plus déterminants et en particulier la majoration des prix du carburant, les restrictions du commerce extérieur, l'inflation soutenue de ces six dernières années et la spéculation. L'exemple le plus éloquent est celui des bananes et des autres fruits exotiques dont le prix a quasiment triplé en quelques mois. Ainsi les bananes coûtent aujourd'hui entre 550 et 670 dinars le kilo. L'autre preuve que la majoration de la TVA n'est pas directement responsable de la hausse des prix est la flambée des prix des fruits et légumes qui atteignent des seuils insoutenables. Les oranges à 200 dinars le kilo, La pomme de terre à 65 dinars le kilo, les carottes à 80 dinars, des haricots verts à 300 dinars… une petite poignée de menthe à 50 dinars ! «Les prix des produits alimentaires ne cessent d'augmenter ces derniers mois. Il coûte aujourd'hui plus cher de remplir son panier. Il vous faut au minimum entre 2.000 et 3.000 dinars pour des petits achats de fruits, légumes et viandes blanches. Outre les hausses sauvages des prix, certains marchands recourent à des moyens détournés pour faire plus de profits en réduisant le volume», déclare ce père de famille. Les ménages subissent aussi des hausses des prestations de service et en particulier le transport vu que certains transporteurs ont commencé à revoir à la hausse leurs tarifs. Le comble est qu'une bonne partie des transporteurs roulent en gasoil ou en Sirghaz, ce dernier carburant n'a pas été touché par les majorations prévues par la LF 2017, alors que le gasoil a connu une légère hausse de 2 dinars. «Le litre de GPL coûte encore 9 dinars, mais certains transporteurs ont profité de la conjoncture pour revoir à la hausse leurs tarifs», regrette ce citoyen. La hausse des prix des biens de consommation est une réalité de tous les jours pour presque tous les Algériens, mais du côté des services de contrôle on relève que les prix moyens des produits de large consommation de la région d'Oran ont connu une «petite hausse de 1%» !
La loi de finances, un prétexte pour faire du profit supplémentaire
Pour les nombreux économistes et observateurs interrogés, la loi de finances 2017 n'est qu'un prétexte pour les spéculateurs de tous bords pour faire un profit supplémentaire. Cet état de fait ne dédouane par pour autant le gouvernement qui est accusé de provoquer une réaction de panique dans un marché sans régulation et qui échappe quasiment à tout contrôle. Le gouvernement aurait en fait livré le consommateur pieds et poings liés aux lobbys du marché. «Les dernières hausses des prix sont souvent injustifiées vu que 80% du tissu économique n'est pas concerné par la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Les petites et moyennes entreprises, les supérettes, les commerçants… payent en fait l'impôt forfaitaire unique (IFU)», précise une source autorisée à la direction générale des Impôts. Le champ d'application de l'impôt forfaitaire unique avait été élargi en 2015 à tous les contribuables dont le chiffre d'affaires est inférieur ou égal à 30 millions de dinars et ce, quelle que soit la nature de leur activité (commerçant, artisans ou professions libérales) ou leur nature juridique (personnes physiques ou morales). L'IFU concerne aussi les sociétés et coopératives exerçant une activité industrielle, commerciale, artisanale ou de profession non commerciale ainsi que les promoteurs d'investissement exerçant des activités éligibles à l'aide du « Fonds National de Soutien à l'Emploi des Jeunes » ou du « Fonds National de Soutien au Micro Crédit » ou de la « Caisse Nationale d'assurance Chômage ». Le taux de l'IFU applicable est de 5%, pour les activités de production et de vente de biens, précise-t-on. Le président de la commission du Commerce dans la CCIO, qui est également importateur en agroalimentaire, industriel et distributeur de produits fabriqués localement, Khaled Seghir, soutient que la majoration de la TVA n'a pas un grand impact sur les prix de consommation. Il affirme que le marché est en berne et que la nouvelle majoration de la TVA est supportée par les producteurs. Il estime que la suppression de la compensation publique sur le prix du sucre est une «bonne» décision vu que cette subvention ne servait ni l'économie nationale ni le consommateur final. Sur sa lancée, il précise que les dernières restrictions du commerce extérieur et en particulier le durcissement de l'octroi des franchises des droits de douanes dans le cadre de l'accord avec l'Union européenne devra encourager la production locale et réduire le transfert de devises. L'enthousiasme de cet investisseur n'est pas partagé par de nombreux économistes qui redoutent que les poussées inflationnistes auront pour premier impact une réduction de la consommation des ménages et un fléchissement de l'activité économique. En d'autres termes, l'économie nationale risque de tomber dans le cercle vicieux de la stagnation avec un taux de chômage en hausse, une croissance nulle et des déficits colossaux. Le gouvernement est ainsi devant un dilemme : casser sa tirelire pour relancer la croissance ou gagner ses sous et perdre la paix sociale.


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