Réunis hier matin en assemblée générale, les pharmaciens d'officine de la wilaya de Constantine, organisés sous l'égide du bureau de wilaya du Syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO), ont lancé un appel pressant au ministre du Travail et des Affaires sociales lui demandant d'intervenir pour surseoir à la décision d'annulation des dispositions de l'articler 27 du décret 09/396 relatif aux marges bénéficiaires de 20% sur le médicament générique vendu par les pharmaciens. A l'ouverture de l'AG, M. Messaoud Belambri, président national du Snapo, a fait le compte rendu de l'échec des négociations menées dernièrement par le bureau national avec les caisses de sécurité sociale, Cnas et Casnos. « A ce jour, pas moins de 23 assemblées générales de pharmaciens ont été tenues à travers le territoire national, dira-t-il aux pharmaciens de la wilaya, ajoutant qu'il y aura, dans les quatre ou cinq jours à venir, l'organisation d'autres ». « Mais je tiens à vous informer que le samedi 8 juillet nous tenons un conseil national extraordinaire. Cette instance a été convoquée pour réconforter la position de notre syndicat face au blocage auquel nous faisons face et organiser de façon convenable le déroulement de la grève que nous venons de lancer officiellement pour le 12 juillet courant de 8h à 13h dans toutes les officines d'Algérie. Dans cette perspective, et suivant les dispositions réglementaires, le préavis de grève a été déposé auprès de notre tutelle », a expliqué le président du Snapo en tenant à rappeler aux pharmaciens que le syndicat est très soucieux des malades « qui demeurent notre principale préoccupation », a-t-il affirmé. Aussi, il a appelé ses membres à rassurer la population et les pouvoirs publics qu'un service minimum sera assuré dont le programme sera communiqué la veille de la grève par les bureaux de wilaya. Dans ce cadre, M. Bouherid, coordinateur provisoire du bureau de wilaya et porte-parole du Snapo à Constantine, a ajouté que l'assemblée générale aura également pour tâche d'arrêter les dispositions pratiques de déroulement de la grève du 12 juillet. « Dans chaque commune, un certain nombre de pharmaciens seront délégués pour superviser le déroulement de la grève avec le bureau de wilaya. Et le nombre de superviseurs dans chaque commune sera déterminé suivant la grandeur de celle-ci », a ajouté notre interlocuteur en indiquant que, pour la commune d'El-Khroub par exemple, il y aura 5 délégués, 6 pour la nouvelle ville, 8 pour Constantine, etc. Ceux-ci auront pour mission de coordonner le déroulement de la grève et de tenir informé le bureau de wilaya. Interrogé à ce sujet, M. Bouherid n'a pas caché que « selon les échos, les pharmaciens sont déterminé à aller vers la grève ». M. Belambri fera la même remarque puisqu'il a déclaré qu'il était personnellement impressionné par l'ampleur de la mobilisation des pharmaciens qu'il a rencontrés à travers les régions du pays qu'il a visitées. « Il faut les comprendre, nous a-t-il expliqué, depuis l'année 2000, cette corporation a souffert en faisant des sacrifices pour appliquer les orientations des pouvoirs publics pour le soutien de la production nationale, en recrutant plus de 45.000 travailleurs dans les officines, pour l'utilisation du médicament générique, pour assurer la réussite du système Chifa, pour le transfert aux officine de la gestion du système du tiers payant, etc. » La production actuelle de médicament a atteint aujourd'hui un taux de couverture des besoins nationaux évalué à 46% selon les chiffres du ministère de l'Industrie, a-t-il dit. Et l'actuel Premier ministre a annoncé dernièrement devant l'APN et le Conseil de la nation que le pays ambitionne de porter ce chiffre à 70% à l'horizon 2019. «C'est pourquoi on ne peut que s'étonner aujourd'hui de cette décision unilatérale de la caisse de sécurité sociale de vouloir nager à contre-courant de la politique décidée par le gouvernement et vouloir chercher à annuler des décisions qui ont donné leurs preuves sur le terrain », relèvera le président du bureau national du Snapo.
