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Es-tu heureux, mon ami ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 13 - 07 - 2017

Non. Pour la simple raison que je ne suis pas une exception.
Il est revenu chez moi à Alger, mon ami. Il a trouvé que les plages sont devenues gratuites, les parkings continuent à être payants. La vie, dit-il, est belle sans ou avec Hadj ou Omra et sans pour autant semer un léger mieux dans certains cœurs navrés. Heureusement que le soleil brille pour tous, parasolés ou non et que l'estime que l'on voue à certaines personnes modestes et distinguées nous épargne de maudire d'autres plus suffisantes et impertinentes. Quand on n'a que la suspicion à éjecter, l'on ne tarde pas à devenir un vaporisateur de rejet et de négation. L'été s'est installé sur tous les bords et l'attente continuelle que quelque chose va arriver reste toujours de mise.
Un bonheur irrécupérable
Il aurait voulu lire dans n'importe quel programme une action tendant à faire émerger chez tout un chacun la joie de vivre et la sensation d'être heureux. Il aurait voulu également fixer ses yeux sur n'importe quel papier pour déchiffrer une volonté d'aplomb de bâtir un bon citoyen, plein, sain et souriant. Pourtant c'est tout simple de pouvoir le faire. Il suffit d'abord de l'être soi-même pour qu'ensuite transmettre le gène chez ceux pour qui l'on est désigné, me disait-il. Un responsable qui ne vit que dans l'angoisse mise en orbite par un autre responsable demeure impuissant à porter la réflexion plus loin qu'en dehors de sa survie. «Ils» sont ou se sentent toujours en éternelle compétition pour une victoire hypothétique. Chaque jour doit être pris pour une occasion d'essayer de sortir du lot ou à moindre besogne donner le sentiment que l'on bouge. Travailler n'a jamais été une agitation ou un brouhaha ou quelques minutes dans un flash cathodique.
Mon ami m'avouait qu'il ne saurait dire si créer un sourire ou le dessiner sur des visages sans teint est une tâche aisée. Du moins, moi j'affirme qu'il est impossible de pouvoir l'entrapercevoir à travers les filigranes d'une paperasse ou des interstices d'un programme adopté et validé fût-il. Et je sais une chose et en suis complètement convaincu que l'on ne peut produire du bonheur que si on le vit. Paradoxalement l'on peut aussi trouver cet ingrédient si rare dans les yeux de ceux que nous sommes censés aimer ou gouverner. La satisfaction d'un papa n'est-elle pas dans les yeux visiblement heureux de ses enfants ? Trouve-moi des gens heureux et je te dirais la cause de leur malheur, me taquinait-il.
Une société inégale
L'Etat dans son sens le plus républicain et foncièrement officiel fait l'effort, et le laisse apparaître, d'assurer une égalité entre tous les citoyens, membres fondateurs de cet Etat. Mais en réalité le fossé qui sépare les uns des autres est béant. L'on ne traite pas tout le monde de la même façon. Il me jurait que quand deux personnes installées dans un statut identique se voient différencier l'une par rapport à l'autre en faveurs, droits, avantages et en devoirs ; c'est qu'il y a quelque part une entorse injustifiée à une éthique ou une infraction impunissable face à une norme. D'où le marasme de la personne défavorisée qui, dès le début de cette inégalité non déclarée, commence à épouser l'idée de la haine et pourquoi pas celle de la révolte. L'on constate ainsi que ce sont ces pratiques inégales de ceux qui ont certaines rênes du pouvoir qui engendrent la rancune et la méfiance envers l'Etat. Alors que l'Etat est impersonnel et indemne. Il était fort sérieux en m'assenant ceci.
L'actualité est pleine de tels agissements. Passant pour une disposition égalitaire, certaines situations nous mettent au cœur même d'un égalitarisme sans nom. A tous les niveaux. Des années durant, le fil communautaire s'est détissé silencieusement au son de l'enchantement d'un socialisme spécifique pour certains et bénéfique pour les autres. Si les classes ont disparu une période voilà qu'elles réapparaissent pour se réinventer autrement. Le registre de commerce n'est plus pris pour un moyen de subsistance ; il constitue une preuve de mise en conformité à l'égard d'une législation imposable à tous. Un paravent lorsque le profit provient d'ailleurs. Les aides intéressées sous prêts bancaires, les groupements industriels et autres explorations du genre ont grandement participé à la mutation rapide, parfois contre-nature de l'échelle des valeurs. Il suffit d'un rien pour qu'un rien puisse devenir une somme. Certes, le sens des affaires fait partie d'une science bien établie. Mais à voir des affaires se faire sans science des affaires, que faudrait-il déduire, sinon la ruse financière, la complicité experte et la rapine.
Sans nom, sans degré, cet état de déperdition de repères provoque des phénomènes tellement connus et sus qu'il ne réagit par surprise générale, qu'à l'occasion de pressions ou de besoin de calmer les têtes au bord de l'asphyxie. Il nous suffit en somme de bien regarder ces êtres et ces choses qui se font et se défont, de lire ce qui arrive à se publier et d'écouter les râlements de nos cadres pour que l'on puisse se dire en face et avec courage des vérités pas bonnes d'être des vérités à dire.
La rotation du mouvement
Qu'il soit entier ou partiel, un mouvement stimule toujours de l'attente et de l'inquiétude. Une fois il est pris comme un barillet dans la roulette russe, une autre fois comme un podium dans la courbe de la chance. Il serait en tout temps tel un train appelé à ne s'arrêter que pour embarquer des uns et débarquer des autres. La rotation, étant presque une nature systémique, ira toujours de l'avant afin de boucler ses courbes et recommencer ainsi son trajet itératif.
Chanceux, se disent les gens qui maintiennent leurs sièges ou viennent de l'avoir dans les premiers compartiments et malheureux et aigris ceux qui, sommés de les quitter, descendent en ayant toujours un appétit inachevé pour la continuation. Ils sauront pour les plus spiritualistes savoir s'intégrer dans un cosmos qu'ils ont dû abandonner avec enthousiasme. Pour les autres, se croyant plus cartésiens et audacieusement rassurés de la pérennité de l'endroit, ils ne redécouvriront qu'un monde qui n'a pas du tout changé mais qu'ils trouvent drôlement hostile, mal élevé, manquant d'hygiène, de culture, de civisme. Ils oublient cependant que ce sont eux qui ont participé à la fabrication de ce monde qu'ils rejettent une fois qu'ils y sont. Mon ami, cet ancien fonctionnaire qui connaît les mécaniques viscérales du fonctionnement de la machine, sait de quoi il parle. Il a vu des hommes se hisser au firmament pour subir des chutes sans nul préavis. Il a connu de ces gens-là qui, bleus ou jeunots, naïfs ou néophytes, apprentis ou stagiaires, ne manquaient pas de prétention ou d'ambition pour avoir fait un séjour aux hauteurs. Il les savait oublieux de ce passé pas trop luisant, qu'ils tentaient d'éclipser une fois établis dans la périphérie du sommet.
Le changement n'est pas important par le nom. Il l'est par la valeur à ajouter. Par cette capacité d'extraire de l'actualité toutes les vicissitudes vécues et de faire disparaître toutes les contrariétés subies. Plus qu'un pourvoi de poste vacant ou un repositionnement, il doit être une manœuvre dynamique. Ainsi, dans l'attente d'un autre redéploiement, l'on retiendra de la part de ceux qui font l'Etat, du cran et du punch, tout comme la torpeur et l'assoupissement. Chacun d'eux aura, face à sa conviction intuitive et à l'opinion publique des ses administrés, des comptes à recompter et à ressasser dans une retraite aussi taciturne que ne l'était son condition initiale.
Les faussaires
Ils ont l'apparence gentille. Le bon parler. Leur pire ennemi, outre la franchise reste la cachotterie. Ils jubilent à voir l'autre patauger et tituber devant les aléas de son sort. Ils rivalisent entre eux en termes de prouesse machiavéliques en brandissant tel un trophée les récentes conquêtes.
L'on ne trouvera jamais cet équilibre social à même de permettre à l'ensemble d'avoir un traitement commun. Tous les exemples d'une probable réussite sociale sont erronés et constituent de mauvais exemples. La banque et un terrain cédé sous le coude ne peuvent suffire à rendre d'un assisté à papa un homme d'affaires. Il n'y a qu'à scruter l'actualité ou zyeuter l'affichage qu'ils s'en font.
Nos enfants, mon ami, cherche-t-il à m'apprendre, n'arrivent plus à placer de la tête dans ce que nous leur avons enseigné comme vertu et conduite sociétale. Le compter sur soi est caduc, le compter sur le coup de fil, le coup de pouce pour avoir les coudées franches est un art managérial qui ne se sait se faire que chez «eux». Les autres se classent aux registres de simples consommateurs de produits ou de service. Leurs fils et rejetons ne cessent de voir leur situation prospérer par le truchement du calcul cynique et les manœuvres frauduleuses à l'aspect apparemment légal.
Ce ne sont en fait que des faussaires, de faux personnages, des intrus parmi tant d'autres. Il y a beaucoup de trafiquants et de contrefacteurs. C'est vrai qu'ils arrivent à faire déjouer toutes les procédures et savent bien mettre à profit celles qui les arrangent. Ne t'ai-je pas dis qu'ils ont des biens ailleurs ? des papiers aussi. Avec tous ces avatars, ces contradictions et ta question si oui ou non je suis heureux. Evidemment, comment ne pas l'être ?


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