Depuis le début de cet automne, des colonies d'étourneaux en quête de nourriture (notamment les olives) investissent la campagne autour de la ville de Tlemcen et les champs de nombreuses localités de la wilaya. Ces oiseaux migrateurs sont de gros mangeurs d'olives, qu'ils grappillent et déciment sur leur passage. Des nuées d'étourneaux s'abattent quotidiennement sur les vergers oléicoles des plaines contenant des milliers d'oliviers de Hennaya, Remchi, Aïn Nehala, Sabra, Béni-Snous et Maghnia. Des fellahs, notamment des oléiculteurs, désemparés, ne savent plus où donner de la tête et comment se débarrasser de ces oiseaux migrateurs venus du nord-est de l'Europe, de l'Espagne et d'Italie en quête d'un climat tempéré. Dénonçant la passivité des services agricoles, des fellahs de la vaste plaine de Maghnia soulignent: «nous sommes vraiment inquiets de ces oiseaux affamés de leur long voyage, qui dévorent tout sur leur passage. Heureusement que la récolte des olives tire à sa fin sinon ils auraient provoqué de terribles dégâts à nos productions. Où sont les responsables des services agricoles ? Ils laissent ces oiseaux voltiger librement dans le ciel comme une nuée d'abeilles pour fondre sur les oliviers et becqueter les fruits. En tout cas, ils doivent réagir et trouver des moyens adéquats pour les faire fuir et limiter au moins leur dégât». Les fellahs ont des difficultés pour éloigner ces oiseaux de leurs champs. Il faut noter aussi que depuis quelques années le milieu urbain de Tlemcen est littéralement envahi par des milliers d'étourneaux, provoquant ainsi des nuisances importantes pour les commerçants et les passants. A la tombée de la nuit, ces oiseaux migrateurs envahissent les platanes et déposent leurs pluies de fientes sur les passants, les terrasses des cafés, les bancs, les trottoirs et les voitures garées sous ces arbres. Le spectacle étonnant de branches d'arbre ployant sous leurs poids. «C'est vraiment inquiétant ! Chaque automne, ces oiseaux viennent le soir et se rassemblent dans les platanes. On n'arrête pas d'essuyer sans arrêt les tables et les chaises de notre cafétéria pour nos clients à cause des déjections de ces oiseaux. Chaque matin, on procède de bonne heure à un nettoyage intégral de la terrasse, des trottoirs, des chaises et des tables. Contrairement à l'été où nos clients apprécient ces platanes pour l'ombre qu'ils procurent, beaucoup d'entre eux ne viennent plus s'assoir sous les arbres pour siroter leur café le soir. Leurs déjections corrosives qui tapissent tous les alentours sont un casse-tête pour les services de nettoyage», témoigne un cafetier du centre-ville. «Depuis déjà quelques années, on doit sortir avec le parapluie», explique le plus sérieusement du monde une passante qui habite tout près du siège de la wilaya. Il faut noter que les services de l'APC de Tlemcen ont récemment entamé une vaste opération d'élagage et à des coupes spéciales sur les platanes pour empêcher les étourneaux d'y nicher. «On éclaircit et on aère l'arbre, ce qui devrait normalement éviter aux étourneaux de revenir parce qu'ils aiment bien les branches un peu touffues. On essaye d'enlever les branches les plus droites et les plus grosses. On aère l'intérieur de l'arbre et on ôte toutes les branches», explique un responsable de l'équipe d'élagage de l'APC de Tlemcen.
