Le musée itinérant de la police algérienne fait escale à Oran    Port de Mostaganem: croissance de 51% de l'activité commerciale durant le 1er semestre    Attaf reçoit un appel téléphonique de la vice-présidente de la Commission européenne    Saison estivale: nécessité de veiller au strict respect des mesures de prévention face à la hausse des températures    Commerce: Campagnes de sensibilisation pour la prévention contre les intoxications alimentaires durant la saison estivale    Le bilan s'alourdit à 57.882 martyrs et 138.095 blessés    Sedjati 3e au 800 m, Moula 6e    Le Premier ministre visite les pavillons de plusieurs pays frères et amis    Agression sioniste à Ghaza : l'UNRWA appelle à mettre fin aux atrocités et au cycle de l'impunité    Exposition au soleil en été: nécessité de prendre les mesures nécessaires pour éviter ses effets néfastes    L'opération "commando" de juillet 1957 à Mascara: une épopée dans l'histoire de la lutte armée contre le colonisateur français    «Nous sommes sur le bon chemin»    L'Algérie à un point de la qualification    Ligue de Diamant/Etape de Monaco (800 m): Sedjati troisième, Moula sixième    La communication au sein de l'association    Sortie de promotions de l'Académie militaire de Cherchell    Opportunités et défis    La CPI redouble d'efforts    Les dattes primeurs entre abondance de l'offre et chute des prix    Ooredoo accompagne la cérémonie de sortie de promotion    Le rôle du documentaire historique dans la dénonciation des crimes coloniaux souligné    Mosquée Essayida, la dame mystère    Karaté / Championnat National : Participation record de 627 athlètes à la Coupole du complexe olympique (Alger)    Handball /Jeux africains scolaires 2025 : les sélections nationales U16 (filles) et U17 (garçons) engagées dans la compétition    L'Algérie insiste sur la justice et la reddition de comptes en vue d'une résolution globale du conflit au Soudan    Sahara occidental: décès de la conseillère à la présidence de la République Khadidja Hamdi    24e édition du SITEV: une opportunité pour promouvoir la destination touristique Algérie    Le moudjahid Mohamed Lahouas inhumé à Oran    Ouverture des travaux de la 47e session du Conseil exécutif de l'UA à Malabo    Installation du comité scientifique du Musée national de la civilisation islamique    Ouverture des inscriptions en vue de participer à la deuxième édition du Salon national du livre pour enfants    Décès de l'ancien ministre péruvien des Relations extérieures Garcia Belaunde: Chaib signe le registre de condoléances à l'ambassade du Pérou    Académie militaire de Cherchell: le président de la République préside la cérémonie annuelle de sortie de promotions    Traque sans relâche contre les trafiquants de tabac !    Confiance totale en nos capacités et en nos ressources    A peine installée, la commission d'enquête à pied d'œuvre    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Lettre aux Français du président : «Je ne vous ai pas compris !»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 15 - 01 - 2019

Le président français a introduit la question migratoire dans le «grand débat national» des Gilets jaunes. Il botte en touche et offre une opportunité inattendue à l'extrême droite pour polluer le débat et gagner des points à quelques mois des élections européennes.
Selon le président français, Emmanuel Macron, l'immigration serait l'une des causes de la colère des «Gilets jaunes», puisque il en pose la question au peuple français dans sa «lettre» pour connaître leur avis. Il va même poser la question en mode fermé : il propose des quotas annuels d'immigrés hors ceux qui bénéficieront du droit d'asile.
Que la question migratoire soit d'actualité mondiale en ces temps de mondialisation tous azimuts est une évidence. Qu'elle soit une variable d'ajustement dans les surenchères en période électorale est une évidence. Qu'elle devienne source de tous les maux, défauts et crises sociales en est tout autre chose. Evoquer la question de la migration dans le cas précis de la crise sociale et politique qui secoue la France traduit le désarroi du gouvernement Macron à saisir toute la complexité et l'ampleur de la crise et de son incapacité à y répondre de manière responsable et juste. C'est un peu la cynique théorie de l'ex- ministre Charles Pasqua, personnage intriguant et sombre de la politique française, qui disait en substance que «lorsqu'on est empêtré dans une affaire, il faut susciter une autre affaire dans l'affaire, puis une autre jusqu'à ce que plus personne ne comprenne rien».
Voilà donc le président français tenté de faire diversion au sein du mouvement des Gilets jaunes en leur insufflant l'idée sournoise qu'ils doivent se prononcer sur la question des immigrés qu'il sous-entend être l'une des causes de leur misère. Depuis presque trois mois que des Français manifestent essentiellement pour leur pouvoir d'achat, pour plus de justice fiscale et une meilleure pratique de la démocratie participative, sans jamais réclamer de «quotas d'immigrés» ni évoquer des problèmes liés à l'immigration, M. Emmanuel Macron lance le «sujet» dans «son grand débat national». Comble de la provocation, le débat finira dans trois mois, fin mars, soit à deux mois des élections européennes. Du pain bénit pour l'extrême droite qui faillit le battre lors de son élection en 2017.
Autrement dit, Emmanuel Macron n'a pas encore quitté l'année 2017 qui l'a placé en orbite, loin de la terre en le (se) faisant «Jupiter». Lorsque même des hommes politiques de droite disent s'étonner que la question migratoire soit introduite dans le débat de la crise des Gilets jaunes, il y a de quoi s'interroger sur les capacités d'écoute du président et son gouvernement et surtout s'ils ont bien compris l'état de la France profonde, celle des «invisibles» de la république. Aux fins de mois difficiles dont se plaignent les Gilets jaunes, le président leur répond immigration.
Certes, la question migratoire n'est pas la seule posée dans la lettre du président, mais elle est à l'image du «vers dans le fruit» : une fois dedans, il pourrit le reste. Le débat censé faire un bilan des revendications des Gilets jaunes sur leurs difficultés de vivre correctement sera certainement pollué par les courants extrémistes, xénophobes et racistes qui saisiront l'occasion pour charger les immigrés de bien des problèmes des Français. Marine Le Pen et ses compères se frottent les mains. Le président Macron leur ouvre le débat à la veille des élections européennes et au moment d'une autre crise plus inquiétante, celle de l'UE.
Ce mardi le parlement britannique se prononce sur la forme de divorce avec l'UE, et quelle que soit l'issue de ce vote, la Grande-Bretagne quittera l'UE avec des conséquences incertaines pour tous. Dans le même temps en Allemagne le parti d'extrême droite, l'AFD, crédité de 16% de votes pour les élections européennes, a placé lors de son congrès de la semaine dernière, la question migratoire en tête de sa campagne électorale et la perspective de divorcer l'Allemagne de l'UE (Dexit). Par ailleurs, l'Italie de Mattéo Salvini et consorts se concerte avec la Pologne pour créer un axe »Rome-Varsovie» pour faire barrage à l'axe «Paris-Berlin» dans la conduite des affaires européennes. Raison ? La question migratoire entre autres. C'est pour dire combien la relation entre la crise européenne marquée par des tentatives de divorce est née en grande partie de la manipulation de la question migratoire. S'il est évident encore une fois que la question migratoire est une actualité mondiale et qu'il est légitime d'en discuter, il est par contre risqué de la surenchérir et de la lier à tous les problèmes et injustices sociales qui se posent aux Européens et de la «sortir» au moindre frémissement de la société.
En introduisant cette question dans le débat, Emmanuel Macron botte en touche et prend toute la responsabilité du score électoral de la France le 26 mai prochain et de ses conséquences autant sur le climat politique français que dans le reste de l'Europe.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.