Avec une production d'agrumes estimée à 4,2 millions de quin taux, toutes variétés confondues, la wilaya de Blida compte maintenir sa position de leader. Selon le directeur des services agricoles, M. Belaid Mohamed El Mokhtar, cette production devrait augmenter au cours des prochaines années grâce aux nouveaux vergers créés dans le cadre de la promotion de la production intensive qui devrait la porter entre 500 et 600 tonnes à l'hectare. Cette forte production d'agrumes (mandarines, oranges Thomson, Navel, Portugaise, double fine et autres) a fait baisser les prix sur le marché, puisque la mandarine coûte entre 35 et 100 DA le kilo selon la qualité, et les oranges ne dépassent pas 100 DA et arrivent jusqu'à 60 DA le kilo pour les plus petits calibres. En prévision de la forte production attendue pour les années à venir, le directeur de l'agriculture de la wilaya de Blida estime qu'il faudrait impliquer les transformateurs qui devraient s'organiser à l'image de ceux des filières de la tomate, de la pomme de terre ou des pruneaux, tout en soutenant les agriculteurs afin qu'ils investissent dans la variété d'orange destinée à être transformées. Le responsable estime que l'Algérie devrait pouvoir arrêter l'importation de la matière première (concentré d'orange) car on possède les capacités de les produire. Il faut seulement penser à planter des vergers destinés à la production de jus, car la majorité de ceux existant à travers la wilaya de Blida sont destinés à la consommation directe. En réponse à une question concernant des agriculteurs ayant jeté leurs productions dans des décharges, le directeur affirme que ce sont des cas isolés, et explique que ces oranges précoces n'étaient pas de bonne qualité et n'ont pas trouvé preneur sur le marché. Mais «ces producteurs auraient pu les remettre à des hôpitaux ou d'autres institutions caritatives», précise-t-il. Selon des agriculteurs rencontrés au Salon des agrumes qui vient de se tenir à Blida, les engrais et les produits phytosanitaires leur poseraient de grands problèmes d'approvisionnement. En effet, les engrais qu'ils trouvent sur le marché n'ont pour la plupart aucun effet sur la protection des oranges. L'un des producteurs déclare qu'il a failli perdre toute sa production à cause du manque d'efficacité des produits phytosanitaires qu'il a utilisés. Les prix de ces produits sont aussi jugés excessifs, puisque le litre reviendrait parfois jusqu'à 10.000 DA, ce qui est vraiment hors normes et même l'aide de l'Etat est estimée insuffisante à cause de la cherté des produits phytosanitaires et des engrais.
