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Le phénomène prend une ampleur inédite: Quand la «harga» devient l'unique projet de vie
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 21 - 10 - 2019

Les tentatives d'émigration clandestine vers l'Europe, à partir des côtes algériennes prennent de l'ampleur. Il ne se passe pas une semaine sans qu'on entende parler de groupes de ‘harraga', des deux sexes, qui ont tenté de rejoindre l'autre rive de la Méditerranée. Quitter le pays est le « rêve » d'une bonne partie des jeunes Algériens. Il est aussi le « rêve » de pères et même de mères de famille. Pour certains, c'est un projet de vie. Même si la plupart de ces candidats à l'émigration clandestine sont des jeunes âgés entre 20 et 30 ans, on compte aussi des quadragénaires, des mineurs, des enfants, des femmes, des nourrissons et même des familles entières. Depuis le début du mois de septembre le phénomène de la ‘harga' a connu une ampleur inédite, notamment à l'ouest du pays, atteignant certains jours plus de 10 départs avec plus de 100 ‘harraga', comme ce fut le cas jeudi dernier du mois de septembre. 109 ‘harraga' ont été interceptés par les gardes-côtes, lors de plusieurs opérations effectuées au large d'Oran, d'Aïn El Turck et Arzew. Des chiffres qui font froid dans le dos. A titre d'exemple, près de 550 candidats à l'émigration clandestine ont été interceptés depuis le début du mois de septembre, au large de la façade maritime ouest (Oran, Mostaganem, Aïn Temouchent, Tlemcen et Chlef). La wilaya d'Oran arrive en tête avec près de 360 ‘harraga' dont 270 durant le mois de septembre, selon les bilans communiqués par le ministère de la Défense nationale et la Protection civile. Durant le même mois, 4 cadavres de candidats à l'émigration dont un enfant de 10 ans ont été repêchés.
En Oranie, les ‘harraga prennent le large, le plus souvent, à partir de Ghazaouet, Mostaganem, Oran, Aïn Témouchent et Ténès, à un degré moindre. Des vidéos de ‘harraga' mettant le cap sur l'Espagne, circulent sur les réseaux sociaux. Ces Algériens risquent leur vie dans des embarcations de fortune en direction de l'autre rive de la Méditerranée. Amine, âgé de 34 ans, habitant au quartier Cité Djamel à Oran, a déjà tenté de traverser la mer 4 fois. Ces tentatives ont échoué, mais il ne perd pas « espoir ». « De ma vie, je n'ai rien fait encore. J'ai quitté les bancs de l'école très tôt. Je vivais de petits boulots. J'ai fait de la revente de pièces usagées, de téléphones portables, de vêtements, mais un jour j'ai pensé partir pour de meilleurs horizons. J'ai tenté ma chance quatre fois mais en vain. Une fois, j'ai été arrêté avec mes camardes de fortune avant même de prendre la mer à Cap Blanc. Une autre fois, je me suis fais prendre par les gardes-côtes à quelques miles du rivage. La troisième fois, j'avais touché le sol espagnol, j'ai passé quelques semaines à Alicante et ses environs et puis on a été appréhendé par la police espagnole et j'ai été expulsé. La dernière fois, j'ai tenté de rallier l'Italie. Je me suis trouvé une place avec des passeurs, dans une wilaya de l'Est. Mais une fois sur place, ils m'ont pris mon argent et je suis retourné à Oran bredouille. Je ne vous cache pas, je travaille actuellement pour économiser et repartir. C'est mon unique projet de vie », ajoute-t-il.
Les réseaux de passeurs à travers les wilayas de l'Ouest sont nombreux car les candidats à la ‘harga' le sont aussi. Souvent, les migrants finissent dans les filets des gardes-côtes. Mais de plus en plus de drames sont, également, enregistrés au large des côtes algériennes endeuillant des familles entières. Kheira, 59 ans, est une mère de famille à la recherche de son fils, disparu depuis 3 mois. Il a pris la mer avec un groupe de jeunes en direction de l'Espagne. Depuis, sa famille est sans nouvelles. « Je cherche mon fils depuis le mois d'août 2019. On m'a dit qu'il a pris la mer avec 14 autres personnes depuis Cap Falcon. Onze parmi eux sont arrivés en Espagne sain et saufs, mais on est sans nouvelles de mon fils et de 3 autres», dira cette femme. « Je ne sais plus à quelle porte frapper. Je veux juste savoir ce qui s'est passé. Est-il arrivé en Espagne, est-il en prison, est-il mort en mer ?…Je ne dors plus la nuit, je suis malade et fatiguée. Ceux qui sont arrivés en Espagne ne veulent pas entrer en contact avec moi. Je suis, avec son cousin, actuellement à la recherche d'Associations espagnoles pour qu'elles puissent voir avec les autorités ou les morgues des hôpitaux pour avoir des nouvelles de mon fils», ajoute-elle. Pour faire face au phénomène, les pouvoirs publics ont sollicité les imams pour des fetwas et des prêches le vendredi, afin de dissuader celles et ceux qui seraient tentés par cette aventure périlleuse. Même les textes de loi n'ont visiblement servi à rien, puisque les ‘harraga' tentent l'aventure sans se soucier des peines encourues.
Le code pénal prévoit des peines de prison à l'encontre des passeurs. Une peine d'emprisonnement de 2 à 6 mois et une amende de 20.000 à 60.000 DA ou l'une de ces 2 peines seulement à l'encontre de tout Algérien ou étranger résidant qui quitte le territoire national de façon illicite. Rappelons que plusieurs réseaux de passeurs ont été démantelés par les services de Sécurité durant le mois en cours, dont 2 à Gdyel et 5 à Aïn Témouchent.


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