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Situation politique, économie: Le «corona» qui cache la forêt
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 14 - 03 - 2020

Déclarée comme pandémie par l'OMS, le coronavirus a voilé des situations politiques, sécuritaires et économiques nationales dont les conséquences pourraient reconfigurer des rapports de force jusque-là imperceptibles.
«Prévenir que guérir» semble être la solution pour laquelle a opté le président de la République pour gérer l'épidémie du coronavirus. Abdelmadjid Tebboune a en effet décidé jeudi «après consultations de leurs premiers responsables» de la fermeture des établissements scolaires, universitaires, de formation professionnelle, les garderies d'enfants, de geler toutes les activités susceptibles de regrouper du monde à l'exemple des matchs de football qui vont se jouer à huis clos et de suspendre dans peu de temps les liaisons aériennes avec le Maroc, l'Espagne et la France. Les observateurs remarquent qu'entre temps le nombre de cas atteints diminue en Chine. «Le corona est un virus qui se répand à une vitesse hallucinante, l'effet de contagion est d'une rapidité impitoyable, la décision du président est pour prévenir sa propagation», soutiennent des médecins. «Ils ont oublié d'interdire les mosquées», relèvent des observateurs...
Le plus important est que les vacances scolaires et universitaires ont été avancées d'une bonne semaine pour commencer hier et s'étaler jusqu'au 5 avril prochain. Mais sceptiques qu'ils sont, de nombreux Algériens pensent qu'une telle décision est plus pour interdire le «hirak», les grèves des enseignants, d'autres mouvements de contestation au plan national, éviter la violence dans les stades... «Pourquoi pas ?!», s'exclament des observateurs qui espèrent cependant que «cette décision a été bien réfléchie et prise sur la base de rapports médicaux précis, et ses conséquences bien pesées». Un léger recul dans le temps permet de rappeler que les écoles ont déjà accumulé des retards dans l'enseignement des programmes arrêtés en raison des grèves cycliques déclarées par les syndicats. «Un seul jour ‘blanc', c'est déjà un cours en moins», disent certains de leurs collègues.
Le retour au spectre de la «aataba» ?
Il est craint que le pays hérite pour de longues années de promotions scolaires et universitaires dont la formation aura été faite sur la base du fameux «seuil (el aataba)» contre lequel Noria Benghebrit a mené une guerre féroce mais qu'elle a perdue en raison de forces bloquantes souvent occultes. L'autre revers de la décision de Tebboune est que la rue est cet autre espace où les regroupements de citoyens de tout âge se font au mépris des règles d'hygiène les plus élémentaires.
Au marché «Meissonnier» bien connu des Algérois, une immense foule de femmes s'agglutine tous les jours devant l'entrée d'un magasin de cosmétiques dont les prix sont curieusement bas.
«On ne peut rien faire, imaginez ce qui pourrait se passer si un policier vient les disperser», interroge un responsable. «Certes, les Algériens doutent de tout, mais beaucoup pensent qu'ils sont issus «d'un peuple béni par Dieu» donc protégés contre le mal», s'inquiètent des responsables d'hôpitaux.
Le discours politique a toujours entretenu ce genre de comportement et de mentalités en présentant l'Algérie comme étant un pays qui ne subit pas les mêmes catastrophes que le reste du monde. Après des déclarations absurdes de responsables soutenant que «nous maîtrisons la situation», jusqu'à hier deux décès par le coronavirus ont été déclarés officiellement. «Quels que soient leur âge et leur pathologie générale, ils étaient des sujets contagieux, il faut fouiller au niveau de leur famille et leur entourage immédiat et même lointain», soutiennent des médecins. Les responsables du secteur de la santé continuent d'entretenir un optimisme démesuré en soulignant que les 14 cas mis en quarantaine sont importés et qu'il n'y a aucun cas d'origine «nationale». Les spécialistes rappellent toujours que le printemps et l'approche de l'été devraient marquer le déclin du virus.
Au milieu de ce magma politico-socio-sanitaire, l'on pense que Tebboune est en train de recadrer des services importants au niveau de la présidence de la République. La nomination par décret du 12 février dernier du général major à la retraite Abdelaziz Benmdjahed comme chargé des affaires sécuritaires et militaires auprès de la présidence de la République pourrait être une amorce à une reconfiguration des services de sécurité pour les sortir de l'embrouille dans laquelle ils ont évolué depuis le limogeage en 2015 de leur patron le général Mohamed Médiène (Toufik).
Repositionnement «stratégique»
L'on apprend par ouï-dire que le chef de l'Etat vient de nommer le général Redouane comme son conseiller à la sécurité. L'on rappelle, si besoin est, que ce général qui reprend du service a été chef de cabinet de Toufik pendant quinze longues années. Son décret est non publiable ? «Possible», répondent des spécialistes du renseignement. Le retour de ces deux ténors de la sécurité, du renseignement et de la stratégie militaire serait un signe tangible d'une reconstitution des services du renseignement par en premier leur installation au niveau du Palais d'El Mouradia. «Peut-être que les choses deviennent plus claires», estiment nos sources. Pris en main à ce niveau au temps du président Bouteflika, le DRS a été ramené aux Tagarins par le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah dès qu'il s'était imposé comme pouvoir absolu à partir du 2 avril 2019 jusqu'à son décès. Cette mesure, le chef d'état-major de l'ANP la voulait comme une protection de sa personne et de ses pouvoirs. «C'est aussi pour ces mêmes raisons que Gaïd Salah avait décidé de faire incarcérer tous les responsables politiques susceptibles de lui créer des problèmes (....)», pensent des analystes. A ce jour, les incarcérations d'anciens responsables politiques, élus, d'autorités locales, d'hommes d'affaires continuent même si l'opinion publique s'en désintéresse tant le réveil de la justice pour traiter des dossiers de corruption n'a rien d'un sursaut professionnel et consciencieux.
En parallèle, les demandes socioéconomiques grossissent et s'entassent les unes sur les autres dans toutes les régions du pays. Avec un baril à moins de 34 dollars, des réserves de change rétrécies, une économie au ralenti, des entreprises en faillite, un taux de chômage en hausse, le gouvernement Djerad peine à élaborer un mode opératoire de sortie de crise. Diplômé qu'il est même si certains de ses ministres l'ont été par le plagiat, ce gouvernement n'est pas pour désamorcer des situations dont l'élément bloquant est éminemment politique. L'Algérie se noie dans un imbroglio militaro-politico-judiciaire depuis que la justice a été instruite pour incarcérer tous les personnels qui ont travaillé sous les Bouteflika. «Que gagne le pays en emprisonnant des centaines de personnes, en leur donnant à manger mais qui ne lui rendent aucun sou ?», interrogent des juristes.
Le gouvernement des larmes et des cris
«A quoi veut-on en venir en retenant en prison un Ould Abbès qui perd la raison et passe son temps dans une chaise roulante ?», poursuivent-ils. Cet ancien ministre n'est pas le seul à voir sa santé se décomposer. «Toufik Sellal, Louh, Benyounes sont tous malades, on entend des Algériens applaudir des situations aussi pénibles oubliant que les musulmans que nous sommes doivent avoir de la clémence(...), il y a d'autres moyens de faire payer ceux qui ont volé le pays», plaident-ils. L'on apprend au passage que des peines devraient être allégées «si des négociations autour de la récupération par l'Etat de biens matériels et immatériels détournés aboutissent». Il est attendu dans ce sens qu'un certain nombre de biens devraient être vendus aux enchères «probablement en mai prochain ou durant l'été». Ceux qui plaident pour cette solution estiment que ce serait un début pour récupérer l'argent détourné. «Ce serait toujours une petite bouffée d'oxygène pour le Trésor public», pensent nos sources.
Le gouvernement Djerad, lui, pense qu'en élaborant une loi de finances complémentaire, il corrigera les écarts financiers entre les avoirs, les dépenses et surtout les déficits qui gonflent après la chute vertigineuse du prix du baril de brut. «Un 1er ministre qui verse des larmes en regardant un documentaire sur la mal vie des populations à l'intérieur du pays ignore-t-il à ce point les réalités du pays qu'il gouverne ?» se demandent des sociologues. Entre ces larmes surprenantes, les hurlements menaçants du ministre du Commerce et les égarements d'autres de ses collègues, l'économie nationale subit de plein fouet les effets des bouleversements mondiaux qui font chuter le prix du brut, raréfient les matières premières, créent des pénuries, confinent de nombreux pays... Par une gestion qui paraît très aléatoire, le gouvernement n'a pas encore pensé à recenser ce que le pays possède comme stocks pour juguler certaines contraintes d'approvisionnement qu'ils soient médicaux ou alimentaires. Les marchés évoluent au gré des spéculations et des rumeurs et les investisseurs refusent d'avancer par crainte d'un retour de manivelle imprévisible.
La désignation lundi dernier de Rédha Tir en tant que président du Conseil national économique et social qui en était dépourvu depuis le décès le 7 mars 2017 de Mohamed Seghir Babes rassure quelque peu sur la reprise par cette institution de ses expertises de la conjoncture économique et sociale. Constitutionnalisé depuis 2016, le CNES devra néanmoins revoir sa composante qui n'a pas été renouvelée depuis plus d'une vingtaine d'années. Une fois reconstitué, renforcé et soutenu, le CNES devra s'imposer comme ce lanceur d'alerte dont ont terriblement besoin les décideurs.


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