Les 13 syndicats autonomes réunis sous la coupe de la Confédération des syndicats autonomes (CSA) ont qualifié l'augmentation du salaire national minimum garanti (SNMG), approuvé par le dernier Conseil des ministres, de « dérisoire» et « n'améliore guère les salaires des travailleurs ». Pour la CSA, cette augmentation est en faveur des cadres supérieurs et cadres dirigeants dont les salaires sont indexés sur le salaire minimum garanti. C'est ce qui ressort du communiqué rendu public par la CSA à l'issue d'une réunion du Bureau de la Confédération des syndicats algériens (CSA) qui s'est tenue via une plateforme électronique les 11 et 12 mai 2020. Et ce, dans le but d'étudier et d'analyser les développements de la scène nationale et le statut social et professionnel des employés et des travailleurs. Les syndicalistes exigent une révision de la politique salariale de manière à atteindre un équilibre du pouvoir d'achat et préserver la dignité des employés et des travailleurs. Pour eux, une augmentation de 2.000 DA est loin de la nécessaire revalorisation des salaires. Ils ont dans ce sens réclamé la création de l'Observatoire national du pouvoir d'achat et de l'indice du coût de la vie. Soulignant la nécessité de revoir le système fiscal national afin d'instaurer une justice entre tous les contribuables, afin de rendre ce système plus flexible en luttant contre l'évasion et la fraude fiscale et en améliorant les taux de recouvrement. La CSA est convaincue que ces dossiers et ceux qui sont en suspens ne peuvent connaître un véritable traitement que dans le cadre d'un dialogue social sérieux et approfondi qui conduit à la stabilité souhaitée. Les membres de la confédération préviennent que « la tenue d'une tripartite dans le futur sans syndicats autonomes voudra dire que la politique actuelle n'arrive pas à incarner une rupture avec le régime passé et n'exprime aucune volonté de construire une nouvelle Algérie ». Les syndicats sont, en outre, revenus sur l'impact causé par l'épidémie de coronavirus qui s'est propagée en Algérie et dans le monde d'une manière sans précédent. Ils ont indiqué que le Covid-19 a provoqué « la contraction » de l'économie nationale et internationale et contraint de nombreux travailleurs algériens à abandonner, forcés, leur emploi et à vivre avec leur famille dans la pauvreté et le besoin afin d'éviter le virus. Les syndicalistes exigent une « solidarité absolue » avec tous les travailleurs poussés par la pandémie Covid-19 vers le chômage obligatoire et exhortent le gouvernement à trouver des solutions rapidement pour que ces derniers arrivent à subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Ils ont également plaidé pour des mesures incitatives au profit des institutions affectées par l'épidémie afin de maintenir les emplois. Au volet préventif et sanitaire, les syndicats ont regretté le manque d'engagement et le relâchement de la part de nombreux citoyens sur la question du respect des mesures préventives. Ils ont également regretté l'absence de rigueur des autorités publiques qui devaient imposer ces mesures sur le terrain. Ils ont, par ailleurs, déploré l'absence de détection rapide élargie du virus dans les milieux populaires. Par ailleurs, la Confédération des syndicats algériens a exprimé sa préoccupation quant à l'absence d'intérêt affiché par la société à l'égard du projet d'amendement de la Constitution. Et ce, en raison de la situation actuelle qui n'aide pas à la tenue de réunions et de conseils de partis, des syndicats, et de la société civile et des forces vives sans lesquelles la large consultation qu'exige ce dossier ne peut être garantie.