Pour le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, qui s'exprimait, hier, lors d'une émission de la radio Chaîne 3, même si la situation vu le nombre de contaminations au Covid-19 «paraît inquiétante», il n'est pas envisagé de durcir les mesures de confinement, même si cette option «demeure envisageable». «Nous sommes, par rapport à d'autres pays, dans une situation qui n'est pas des plus inquiétantes», a déclaré le ministre. Interrogé sur la situation sanitaire dans les écoles, le ministre affirme que «cela relève de la discipline dans les établissements. Les enseignants, l'administration et les parents aussi», estime le ministre de la Santé. «S'il y a des contaminations au Covid-19, dans les écoles, son origine est extramuros», ajoute-t-il, considérant qu'il est «hors de question de sacrifier l'avenir des enfants, sauf si une situation particulière s'installe». «Nous mettons en avant l'avenir de nos enfants. Ils nous appartient de les protéger tout en demeurant dans les écoles», dit-il encore. A propos des chiffres, Benbouzid affirme que «les chiffres sont toujours contradictoires quand vous êtes dans une situation où vous n'avez pas tous les déterminants». Quant à la «saturation des hôpitaux», Benbouzid assure que le «taux d'occupation n'a rien à voir avec celui qu'on a connu précédemment» et que «les taux que nous donnons sont les tendances des taux généraux.» Il cite l'exemple de l'hôpital Birtraria «qui fait le plein, alors qu'un autre hôpital, situé à moins de 3 km, a encore des places». «Le problème est dans la non coordination. Hier, le responsable d'un hôpital à Alger Centre me faisait part de la disponibilité de 100 lits, alors qu'à côté c'est le plein. C'est ce que nous essayons de faire pour cerner cette problématique (avec) des brigades mobiles pour informer et orienter», note également le ministre de la Santé. «La coordination fait défaut» Selon les chiffres donnés hier, le secteur de la Santé publique dispose de «plus de 18.000 lits mobilisables et 1.500 lits de réanimation». «Le nombre de personnes hospitalisées est de 7.800 sur les 18.000, ce qui donne environ 50% des lits qui sont occupés». A ce propos, Pr. Benbouzid affirme que «la tension est extrême à Alger, Tizi Ouzou, Sétif, Bejaïa et dans d'autres villes. Mais partout ailleurs, il y a 5 à 6 malades qui sont hospitalisés dans des hôpitaux de 200 à 250 lits». A Alger, «le taux d'occupation de lits ordinaires est de 42%, et de 39% pour la réanimation», poursuit le ministre. A propos, de «lits avec sources d'oxygène», Benbouzid affirme que «nous en avons beaucoup». Revenons sur les problèmes de «coordination», le ministre précise qu'elle existe mais qu'elle est «incomplète». «Vous pouvez réussir à 95% dans une action. Les 95% sont tranquilles et rassurés. Et vous avez les 5% qui rencontrent des problèmes qui font l'actualité. Mais globalement, la situation est maîtrisée. Il y a, bien sûr, dans certains endroits, une saturation des lits. Et je pense qu'avec le dispositif que nous mettons en place, nous mettrons fin à ce problème de coordination». Une «Agence de la numérisation» Par ailleurs, le ministre affirme, concernant les personnels de Santé, qu'ils sont «épuisés». «Le personnel de Santé, et les autres personnels qui concourent avec eux à la protection du citoyen, sont épuisés. Cela dure depuis mars dernier. Même si les équipes changent, il y a une atmosphère de tension extrême dans les hôpitaux.» Le ministre de la Santé a annoncé, hier, l'installation dans son département d'une «Agence de la numérisation» de son secteur. «Sans numérisation, nous n'arriverons jamais. Nous devons numériser tout le tissu de santé, pour avoir un œil immédiat sur toutes les structures».
