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Abus
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 21 - 04 - 2022

« Quand le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été péché, alors on saura que l'argent ne se mange pas ».
Geronimo - Chef (sans jamais l'être) de tribu Apache (1829- 1909).
Aucune personne sensée ne peut se garder de condamner, avec véhémence d'ailleurs, les caprices egocentriques de nombre de stars et de personnalités connues et reconnues.
En vacance en Inde, la famille Obama, pour bien profiter de leur séjour dans un grand hôtel, aurait demandé la privatisation de 15 chambres et le service de 13 employés. Beyonce, elle, aurait exigé le maintien d'une température de 25 degrés, s'il vous plaît, dans son dressing. Un couple de Hollywoodiens aurait loué un Jet, à coût de millions de dollars, le temps d'un aller et retour, pour profiter de services personnalisés, de nourriture bizarroïde et la prestation d'un grand chanteur d'opéra. C'est ce qui est communément appelé prendre un avion, exclusivement pour soi, pour aller nulle part. Une autre star planétaire, Robbie Williams, aurait loué un Jet pour rapatrier son téléphone portable et exigé, dans sa loge, 280 serviettes, un singe vivant, et comme nourriture 16 litres, précisément 16, de lait et 48, précisément 48, œufs. La liste est longue, l'imagination fertile, l'orgie honteuse et le mal profond. Vous ne supporterez certainement pas ces incartades. Vous ne vous imaginez sûrement pas faire la même chose, reproduire ces folies humaines. Détrompez-vous, vous le faites, -nous le faisons tous- et même tous les jours, mais vous ne le savez pas encore.
Preuve en est, vous mangez régulièrement de la viande, aimez juste bananes et fruits secs, et, votre régime alimentaire n'est pas de saison, vous voulez tout, tout le temps. Vous vous douchez tous les jours, et prenez un bain par semaine. Vous faites le ménage un jour sur deux, lavez votre linge un sur trois et lavez votre voiture une fois par semaine. Vous utilisez votre voiture pour les courses environnantes et chaque jour pour vous rendre à votre lieu de travail. Vous prenez l'avion pour un déplacement d'à peine 200 kilomètres afin de rendre visite à un ami, de la famille ou dans le cadre d'un déplacement professionnel, le chocolat est votre péché mignon et votre tasse de café est un moment sacré. Là, maintenant, j'ai envie de vous le dire : votre empreinte carbone est digne d'une Star, elle est même digne d'un Tsar. Votre tasse de café pour meubler votre moment sacré nécessite 130 litres d'eau !
Il faut, 15 000 litres d'eau pour produire un kilo de votre viande, 15.897 et 17.196 litres respectivement pour la même quantité de votre café et de votre chocolat.
Votre banane ou votre légume, hors saison et importés, sont transportés soit par avion, soit par bateau puis par camion dans des conditions permettant leur conservation (énergies pour réfrigération, climatisation). Ces opérations de transport sont énergivores et polluantes pour la planète. Un fruit ou un légume, importé, hors saison, transporté par avion consomme 10 à 20 fois plus de pétrole que le même fruit ou légume produit localement.
Une douche nécessite 60 litres d'eau, une lessive 100 et un bain près de 200, alors qu'un milliard de personnes dans le monde n'ont pas d'eau potable, et que, chaque année, 3 millions d'enfants meurent par manque d'eau potable. L'utilisation de l'eau par une personne en prive une autre, non pas par déséquilibre entre offre et demande mais à la différence entre demande et taux de renouvellement de la ressource.
Vos petits déplacements en voiture, concentre du CO2 dans l'atmosphère et consomme de l'énergie fossile alors qu'en transport en commun vous diviseriez la facture par quatre et en vélo, vous gagnerez votre santé, du temps et toute l'énergie. L'avion, celui qui a rapatrié le téléphone, quant à lui, émet en une heure de vol, l'équivalent du CO2 émit par un homme moyen sur 6 mois et consomme des ressources non renouvelables qui subviendraient à des besoins vitaux en fonctionnement dans un hôpital par exemple. « L'incroyable gâchis » est la réponse que s'empressait de répéter Alexis de Tocqueville à chaque fois qu'on lui demandait son sentiment sur le pays de la démesure qu'est l'Amérique. Ce n'est pas un appel à l'économie, c'est plutôt un appel à la sobriété.
Une sobriété qualifiée d'heureuse par Pierre RABHI, pour revenir à la juste mesure, l'essentiel loin de secondaire, le principal loin de l'accessoire, le nécessaire loin du superflu. Il nous faudra l'équivalent de près de 9 terres, pour subvenir à nos besoins si on devait vivre comme nos amis Qataris ou Coréens du Sud, 7 comme nos amis Japonais et plus de 5 comme nos amis Américains du Nord. L'Humanité doit changer de comportement vis-à-vis de la nature, cesser de penser que le bien-être passe, nécessairement et uniquement, par l'épuisement des ressources vitale de la terre.
Demain, le 22 avril, est un autre jour, un jour d'espoir et il nous appartient de le rêver, de le faire advenir sans fatalité aucune. Le 22 avril, journée de la terre mère nourricière, l'occasion d'installer chez chacun d'entre nous des réflexes simples, des gestes banals et des comportements responsables visant à la protéger mieux, jour après jour, à la préserver pour mieux la vivre. La terre, est un emprunt pas un héritage et l'emprunt est préservé pour être rendu dans l'état où nous l'avons reçu.
Se contenter de la terre est déjà l'honorer, la terre entière, toute la terre, devrait nous suffire. Alors quand l'ange de la vie vient vous rappeler les dangers de la prédation, les périls du gaspillage, l'horreur de l'océan plastique et vous louer la culture du partage et le sens de la mesure, ne le prenez pas pour un idéaliste.
Quand l'ange de la vie vous alerte sur l'empreinte Carbonne et sur la bio capacité, ne croyez surtout pas qu'il agit sous l'effet de mode, Geronimo, il y a plus d'un siècle parlait précisément de cela et dénonçait l'appétit insatiable de l'homme à produire plus, à consommer plus, à user, à abuser.
Il parlait du jour du dépassement, le jour à partir duquel l'Humanité aura utilisé toutes les ressources que les écosystèmes naturels peuvent renouveler au cours d'une année et aura commencé à vivre à crédit. Le jour à partir duquel l'Humanité aura pêché plus de poissons, abattu plus d'arbres et cultivé plus de terres que ce que la nature peut nous offrir au cours d'une année. Quant à nos émissions de gaz à effet de serre, elles auront été plus importantes que ce que nos océans et nos forêts peuvent absorber. Ainsi, en plus d'être un grand symbole de la résistance, militant de première heure pour les droits des peuples amérindiens, Geronimo était un visionnaire.


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