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L'imposture totalitaire à l'aune de la duplicité dialectique: Lorsque les médias occidentaux jettent une lumière crue sur des vérités trop longtemps dissimulées
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 19 - 05 - 2022

Que faire devant un monde devenu fou et une planète déjà gravement menacée ? S'enfermer à double tour chez soi, bloquer portes et fenêtres, couper le téléphone, débrancher téléviseur, radio et blogs, enterrer ordinateur et smartphone, rompre tout contact avec nos familles, nos proches, nos amis et vivre en autarcie le reste de notre âge ?
Une chose est certaine : isolé, nous respirerons certainement mieux et nous nous porterons sans nul doute à merveille. Nous nous réveillerons sans annonce de catastrophes spectaculaires ou de crashs aériens et/ou terrestres, sans rappel réitéré d'un hypothétique retour d'Omicron, sans commentaires et discours surmédiatisés sur les drames qu'endurent les Ukrainiens et les autres peuples qui veulent recouvrer leur liberté, sans annonce de crises économiques et sociales à venir, sans crainte de voir la hausse du chômage ou un effondrement boursier imminent avec ses répercussions sur un pouvoir d'achat qui grignote chaque jour un quotidien délétère. En absence de médias à consulter, plus de rappel de génocide, de crimes de guerre israéliens ou d'assassinats en Tchétchénie et ailleurs. Plus de Syrie martyrisée et morcelée, plus de Libye et de Yémen déchiré où l'on ne compte plus le nombre d'enfants et de civils assassinés ou en voie d'extermination.
Vivre sans médias revient à disparaitre totalement des radars, à refuser de s'impliquer dans toute vie sociale, dans tous débats politiques, qui ne sont en fait que des confrontations d'égo. Les échos des drames du monde seront encore plus étouffés et la lourde chape de plomb qui s'instaurera fera régner le silence en maître absolu. En absence d'informations et d'effets d'annonce catastrophique, l'opinion publique sera enfin sereine. Ni angoisse, ni stress, ni dépit, ni leurre, ni découragement à même de la perturber. Aucun hypothétique événement subliminal ne perturbera le quotidien. Toutes les victimes des Madoff de l'information et consorts, véritables Césars de la propagande, seront enfin libérées des chaînes qui entravent leurs mouvements et leurs pensées. L'entièreté du pouvoir appartiendra aux ambitieux médiatisés à l'extrême et aux prétentieux avides de puissance et d'argent. Une fois l'autorité entre leurs mains, ils deviendront encore plus puissants et feront plus facilement impasse sur tout ce qui entravera leurs activités. Lorsque les citoyens ordinaires, ceux qui toutes tendances et identités professionnelles confondues se trouveront exclus de la mégasphère, lorsque ces derniers ne liront plus, ne regarderont plus les écrans et s'abstiendront complètement de voter, ils n'auront plus qu'à attendre l'être providentiel parachuté d'on ne sait où, pour les sortir de l'ornière et les libérer des spasmes convulsifs qui les rongent.
L'éradication des médias de la sphère publique fera, sans nul doute, oublier les maux sociaux qui envahissent quotidiennement tout l'espace vital, mais laissera apparaitre un goût amer de culpabilité et une tentation de plus en plus affirmée de fuir. Mais fuir pour aller où ? Les autres cieux sont déjà encombrés de collusions compromettantes. En ces temps d'inquiétude sociale et de sollicitude bienvenue, il serait peut-être utile de séparer le bon grain de l'ivraie, les élans sincères du cœur des errements de la raison et de se poser la seule question qui en vaille la peine : qu'allons-nous léguer aux générations futures, en dehors des charges de notre prodigalité et un monde incertain où nos petits-enfants n'auront d'autres choix que de travailler plus pour rembourser les dettes accumulées par notre génération et celles qui l'ont précédé ?
Tout ceci n'est en fait qu'illusion et fantasme. Depuis l'invention de l'imprimerie, les moyens mis en œuvre pour servir la diffusion de la pensée humaine n'ont cessé d'évoluer jusqu'à prendre des proportions gigantesques, voire draconiennes dans les sociétés du monde entier. L'accès au savoir et à l'information est devenu chose vitale, et même besoin fondamental pour l'émancipation de l'esprit humain. Au cours de ces deux derniers siècles, le savoir, la connaissance et l'information en général, véhiculée et transmise à un public varié, a vu sa trajectoire orbitale déviée. Les médias qui avaient pour fonction de nous aider à décrypter et à décoder les informations, se sont mis à modeler, bon gré, mal gré, nos opinions par le biais de commentaires suggestifs, d'images saisissantes et marquantes, ou tout simplement de diatribes autour d'enquêtes journalistiques à caractère propagandiste. Et c'est ainsi que chaque divulgation d'information implique généralement une stratégie idéologique voulue ou imposée. Il nous faut absolument tout essayer pour sortir de l'ornière dans laquelle on s'est embourbée.
Sortir les utopies médiatiques du miroir de la politique
Si l'on en juge par le nombre d'articles dans les Journaux et Revues d'actualité, ou par la quantité d'émissions de télévisions qui nous cible, on peut, sans risque de se tromper, dire que la société de l'information et de la connaissance qui s'est instaurée, facilitée aujourd'hui par le développement technologique, ne peut se mouvoir sans contrôle et sans censure de la diffusion des idées. Ce n'est pas pour rien si, depuis des années on s'interroge doctement en France et ailleurs sur le phénomène médiatique et sur les médias devenus des moyens de domination et de persuasion et les instruments du vrai pouvoir politique, économique, culturel.
La question est donc non pas d'éliminer les médias de notre environnement, ce qui semble irréalisable, mais plutôt comment se libérer de leur joug, sachant que pour contrecarrer toute velléité de liberté, tout pouvoir enfante et engraisse des monstres médiatiques.
En guise de « publicité institutionnelle », les plus incroyables abjections sont tolérées dès lors que les médiateurs ne médisent pas du régime. L'Ecole, la communication politique et plus précisément les médias écrits, audiovisuels et numériques ne sont hélas pas étrangers à cette régression culturelle qui autorise l'expression publique des intolérances. Faut-il alors bouder l'école, l'université et tous les bienfaits du progrès ? Comme je l'ai déjà écrit dans de précédentes contributions, ce qui est perçu aujourd'hui comme une limite peut devenir demain, sous l'effet de la recherche et de l'innovation, une opportunité. Le progrès économique et social raconte très bien l'histoire d'obstacles surmontés.
En fait, la pédagogie de l'intolérance doit commencer très tôt, à l'âge de l'éducation élémentaire. Cette dernière fait malheureusement cruellement défaut sur les écrans, autant chez les filles que chez les garçons. Autre thème crucial à aborder, celui de la maltraitance des femmes qui provoque le décès de plus d'une centaine d'entre-elles en France seulement. Au lieu de cela, CNews vient de nous programmer pour la énième fois consécutive un sujet sur le burkini et les seins nus et un autre sur la traque des Rodéos sauvages. Le comble, aussi bizarre, curieux, ahurissant que cela puisse paraitre, c'est de voir de grosses pointures politiques (à l'instar de Georges Fenech (célèbre juriste), Christian Prouteau (fondateur du GIGN) et autres sommités participer à ces débats abscons. Prouteau n'aurait-il pas plutôt intérêt à gloser autour de sujets scabreux qui commencent à sortir des tiroirs mystérieux de l'ère mitterrandienne dans lesquels il est tout à fait impliqué aux côtés d'un Mitterrand comme complice mais aussi comme champion toutes catégories des écoutes téléphoniques mondiales.
Peut-on dire que ces séquences ridicules programmées à longueur de journée, qui n'apportent ni savoir, ni éclaircissement, ni message à critiquer, sont des émissions d'information ? En tant qu'action de communication unilatérale, la propagande par contre, exerce son pouvoir sur l'opinion publique. Elle se propose de faire accepter certaines doctrines ou idées reçues, surtout dans les domaines politique, social ou religieux et cela, en vue d'obtenir des effets idéologiques ou psychologiques certains. Des émissions à répétition sur le voile, le burkini et la burka peuvent avoir comme sous-titre invisible, la violence des musulmans arriérés. Les rodéos permis en pleine ville laissent entendre, quant à eux, que les jeunes issus de l'immigration sont incontrôlables et irrécupérables. Cherche-ton à affranchir les individus ou cherche-t-on à les soumettre ? D'où la grande différence entre les deux concepts qui sont en fait deux procédés de communication, selon le sociologue Alfred Sauvy, inventeur de l'expression « Tiers-Monde ».
Pour un accès libre et décomplexé à l'information
Face à l'écran télé on constate que, plus l'arsenal médiatique est imposant et plus les labyrinthes deviennent obscurs accroissant les inquiétudes et les peurs et alimentant les surenchères médiatiques. Durant cette seule matinée de rédaction de cette contribution, les nouvelles ne sont guère réconfortantes : après quelques secondes consacrées aux fusillades racistes du magasin coréen, à l'assassinat d'une dizaines d'Afro-américains à Buffalo et aux bombardements en Ukraine, la face cachée du monde de l'information s'anime. Il est question de Rachida Dati et de l'instagram qu'elle a envoyé à partir du VII arrondissement, pour manifester sa communion de tendresse avec Antoine Alléno, le chef cuisinier écrasé par un voleur de voiture. Mais au même moment, aucune pensée de sa part à Shireen Abu Akleh, la journaliste palestinienne assassinée. Autre info scabreuse : Zemmour refait surface après son échec retentissant. Son racisme, sa hargne et sa grogne sont demeurés intacts. Il attribue tous les derniers scandales, les meurtres et les assassinats au terrorisme islamique. Ainsi va la vie et ainsi vont les médias révélateurs de l'état du monde. Les préparatifs des prochaines législatives en France, secouent les activistes des partis qui s'activent autour des possibilités que peuvent offrir les techniques de persuasion agissant sur l'affectivité. Et c'est ainsi que, sous le masque de la neutralité et de l'objectivité absolue, il est possible de s'approprier des espaces virtuels et d'agir au niveau du conscient et du subconscient des individus. !
Peut-on en vouloir aux journalistes dans leur ensemble, ces nouveaux « greffiers de l'éphémère » qui ont un certain sens de la vanité ? Oui ! S'ils deviennent les instruments zélés de la manipulation diabolique au lieu d'aider les citoyens à décrypter, à décortiquer et à étaler au grand jour les grandes stratégies manipulatrices du comportement et de la pensée humaine. C'est en ce sens et à la lumière de tous les aspects dégagés ci-dessus que l'on peut parler de « média-mensonge », ce nouveau concept du journaliste français, Gérard de Sélys, que nous développerons dans une prochaine approche du sujet. La fin des conflits, des guerres et crises, médiatiques ou non, n'est pas pour demain. Nombre de défis nous attendent. Comment les affronter alors que les esprits ne sont pas prêts. Pour l'heure, nous nageons dans le glauque et l'à-peu-près en attendant des événements décisifs qui finiront bien par se produire. En tous cas, on ne peut pas rester sans réagir au rouleau compresseur médiatique. Là encore il ne faut pas croire que par un coup de baguette magique tout va être résolu sachant que le problème ne se pose pas qu'en termes de moyens. Un nouvel état d'esprit et un regard neuf sont nécessaire.


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