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LA REVOLUTION ALGERIENNE 1954-1962: Les réseaux radios de la révolution algérienne
Publié dans Réflexion le 17 - 04 - 2011

La lutte de libération nationale contre un ennemi ayant à sa disposition tous les moyens modernes pour le combat, nous a incité à mieux prédire ses intentions et la progression de son armée.
L'importance du centre d'écoute en complémentarité avec le service de déchiffrement est évidente dans la mesure où les unités combattantes pouvaient être mises au courant des prévisions ennemies bien à l'avance et ce, au moyen des voies de communication par Radio assurées entre l'Etat-major et les différentes wilayas. A partir de l'année 1957, il y avait une couverture progressive de Réseau Radio de l'Algérie, des pays arabes, certains pays africains limitrophes, d'autres pays amis.
C'est grAce A ce REseau que l'Etat-major ainsi que les unitEs de l'A.L.N. de l'intérieur étaient en contact permanent avec le GPRA:
Les français nous renseignaient sur notre propre armée, relataient les pertes amies et ennemies, ce qu'ils ont perdus en hommes, en matériel ou autre. Ils nous renseignaient également, sur les traîtres qui se rendaient à l'ennemi. Quant à la France elle disposait d'un grand centre d'interception Radio à Ben Aknoun (Alger) appelé Groupement de Contrôle Radio G.C.A. équipé de récepteurs modernes avec un grand nombre de personnel. Ce centre utilisait des machines pour le chiffrement de ses communications et pour le déchiffrement des messages codés de l'A.L.N. interceptés par le G.C.R.. En outre, il était en possession de véhicules tout terrain, d'avions et d'un navire, le tout utilisé comme « oreilles mobiles » pour la réception des communications et les moyens goniométriques pour localiser avec précision la radio de l'ALN..Les opérateurs radio au Maquis étaient harcelés par les avions français équipés de radio goniométrie capables de déterminer avec précision l'endroit exact d'une transmission radio. Cela posait beaucoup de problèmes aux opérateurs radio qui étaient obligés, au moindre vrombissement d'avions, soit de suspendre l'émission des messages soit de se déplacer plus loin pour pouvoir transmettre.Parfois cette radio goniométrie devenait une arme à double tranchant. Dans les Aurès, région très montagneuse l'opérateur radio Rahali, sur ordre du Colonel Commandant de la Wilaya 1, continua à transmettre ses messages faisant fi de l'avion nord 2501 guidé par son radio goniomètre et qui décrivait des cercles de plus en plus petit. Il tournoyait, comme enragé, ne pouvant tomber sur sa proie, et réduisait son altitude au fur et à mesure pour déterminer le lieu précis d'où provenaient les ondes hertziennes, quand soudain une explosion et un éclair ébranlèrent le voisinage. L'avion venait de s'écraser non loin de la station radio de l'A.L.N.. Tous les occupants périront (11 personnes) outre le fils de Léon Delbec, le Colonel Guizard, adjoint du Commandant de la cinquième région aérienne, les Capitaines Bosch et Helari, le Lieutenant Hulin, Sergent Chef Watrin, les Sergents Limaire, Gueznec, Bernard, Gouvrit et Nathe.Autre fait digne d'être connu : ainsi près de l'endroit dénommé « Bec de Canard » non loin d'Ouchtata à l'est du pays, au cours d'un appel émanant d'un officier français qui s'adressait à son collègue de la manière suivante : « Ici Eglantier, allo Glaïeul », l'opérateur de l'A.L.N. répond immédiatement : «Eglantier, ici Glaïeul parlez »- « Glaïeul, est-ce que les Fellouzes portent des casques? » – « Bandes d'idiots, bien sûr que les Fellouzes portent des casques ! »- « Je vais demander un tir d'aviation sur la position TR-ZK. ». L'ordre a été aussitôt exécuté. Le tir Air-Sol a ainsi causé la mort de plusieurs soldats français.C'était la guerre des ondes.Les services spéciaux français aussi se démenaient pour porter des coups aux transmissions de l'A.L.N..Ayant interdit la vente des piles sur le marché, ils ont rendu la vie difficile aux opérateurs radio de l'A.L.N. qui, sans la pile BA48, ne pouvaient plus faire fonctionner la partie « Réception » de leurs appareils émetteurs-récepteurs A.N.G.R.C.9. Dans le but de faire détruire la station-radio de la wilaya 3, ils « abandonnèrent » une pile du type BA48 à l'issue d'un bivouac installé dans l'Akfadou. Celle-ci a été trouvée par des membres du F.L.N. puis remise à l'A.L.N. le 9 Décembre 1958 à Agoussim, près d'Aïn El Hammam où se trouvaient deux chefs de station radio, Ladjali Mohammed Lahbib et Aït Hammi Tayeb et le dépanneur-radio Omar. Profitant de cette aubaine, Tayeb et Omar se sont mis immédiatement au travail et au moment du branchement de la pile au poste-radio, une forte explosion se fit entendre, pulvérisant l'émetteur-récepteur, déchiquetant les deux transmetteurs et le dépanneur. La pile « oubliée » et récupérée par les membres du F.L.N. était confectionnée au moyen d'un explosif très puissant et munie d'un dispositif électrique de mise à feu.Autre fait parmi tant d'autres des services français mérite d'être connu ; à la frontière de l'Ouest, une maisonnette abritant une station radio à Boudnib en territoire marocain faisant face à la ville algérienne de Béchar, a été aussi la cible d'un commando spécial français basé à Méchéria qui est rentré au Maroc pour poser dans la nuit du 9 au 10 Avril 1960 des charges d'explosifs aux quatre coins du bâtiment, programmées pour exploser à quelques minutes d'intervalle. Le chiffreur Medouakh, en sortant du bâtiment pour prendre l'air, a déclenché le système de mise à feu du dispositif installé, ce qui a provoqué deux déflagrations faisant la mort de ce chiffreur et de quatre autres djounoud et blessant l'opérateur-radio Mahfoud Megherbi. Les deux autres charges ont été localisées et désamorcées. Lorsque l'armée française s'est aperçue que nous écoutions ses messages militaires et administratifs à travers la réaction de nos unités ou la diffusion de notre Radio de Diffusion Algérienne (RDA). Elle ne transmettait plus en clair, tous les messages furent codés. A partir de ce moment Il a fallu créer un service de décryptage dans notre centre d'écoute. Nous devions trouver les moyens de chiffrement utilisé par l'ennemi afin de mettre en clair le trafic capté par les opérateurs radio. Cette tâche était ardue dans la mesure où on ignorait totalement les systèmes de chiffrement utilisés par l'ennemi.Le code français utilisé en 1957 avait pour nom : Charlie-Emile-Oscar (C.E.O.) lequel a été reconstitué par notre service du chiffre.La mise en clair des messages chiffrés de l'armée coloniale au moyen de ce code était facilitée par le fait que le réseau de la gendarmerie française communiquait les clefs de chiffrement une fois par semaine à l'intention de ses unités.Cependant une information d'un média étranger en 1958 a dévoilé l'existence d'un centre d'écoute des « rebelles » ce qui a entraîné les français à changer ce moyen de chiffrement considéré peu sûr et à mettre en circulation un nouveau code plus hermétique appelé « Slidex ».Le non respect par les opérateurs radio français de la discipline imposé dans le réseau des transmissions, (aborder des sujets confidentiels, tenir des discussions susceptibles de permettre la reconstitution d'un organigramme ou d'une organisation, etc.) nous a aidé à la reconstitution des codes et des clefs. En 1959, le travail consistait à reconstituer les cartes de chiffrement français appelé « SLIDEX ».Une fois les cartes mises à jour, il fallait s'atteler à découvrir les clefs que nous consignions sur un registre, car les clefs pouvaient être répétées quelques temps après. Dès les premières années de la Révolution Algérienne en août 1956, des jeunes révolutionnaires avaient créé le service d'écoute afin de connaître les intentions de l'ennemi et la progression de son armée. C'était l'épopée de ces jeunes étudiants lycéens qui ont abandonné leurs études et rejoint le maquis pour libérer le pays. Ils sont devenus des combattants spécialisés dans le renseignement. L'Algérie indépendante a trouvé à sa disposition des cadres formés, prêts pour la construction du pays.


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