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La naissance tumultueuse du mouvement indépendantiste algérien
Publié dans Réflexion le 12 - 09 - 2012

De toute l'histoire coloniale, le cas algérien est le plus alambiqué. Colonie de peuplement, l'Algérie est soumise à un contrôle imparable. Toutes les révoltes, depuis l'envahissement du pays, sont du coup réprimées dans le sang.
Dans ces conditions, la naissance du mouvement national ne peut survenir qu'au forceps. Dans les premiers temps, les revendications sont portées par quelques évolués. Quant à la masse, elle se soumet en attendant le moment idoine de réagir. De toute évidence, la fin de la révolte en Kabylie, en 1871, sonne le glas de la fin de la résistance. Bien qu'il y ait plus tard d'autres insurrections, les autorités coloniales arriveront à les mater sans ambages. Ainsi, jusqu'au début du vingtième siècle, la situation en Algérie reste quasiment calme. Pour éviter l'affrontement, les populations préfèrent quitter le territoire national que d'être soumises aux lois scélérates du système colonial. Selon Charles André Julien, « la gravité de la situation apparut, en 1911, quand 800 habitants de Tlemcen décidèrent de quitter la ville pour s'installer en Syrie. L'enquête révéla la multiplicité et la gravité des griefs : la conscription qui obligerait les jeunes musulmans à servir sous le drapeau des infidèles, la confiscation des biens habous, l'obligation du permis de voyage, etc. » D'une façon générale, à la veille de la Première Guerre mondiale, l'état des « indigènes » ne cesse d'aller à vau-l'eau. En effet, l'Algérien est condamné tout bonnement à la cruelle alternative de se soumettre ou de quitter son pays. Cependant, bien que les Algériens participent activement à l'effort de guerre entre 1914 et 1918, la politique française envers eux n'évolue pas d'un iota. Et pour cause ! Le lobby colonial saborde toute velléité relative à l'assouplissement du dispositif mis en place. En tout cas, dans une certaine mesure, cette situation n'est pas pour déplaire aux autorités françaises se targuant d'avoir un vaste empire. Toutefois, dans la décennie 1920, bien que le contrôle sur les colonies soit incontestable, l'évolution démographique commence à susciter des interrogations chez certains hommes politiques français. Gouverneur de l'Algérie de 1925 à 1927, Maurice Violette s'interroge sur l'avenir de la colonisation française en Algérie : « Dans quinze ou vingt ans, il y aura plus de dix millions d'Algériens en Algérie, sur lesquels près d'un million d'hommes ou de femmes pénétrés de culture française. Allons-nous en faire des révoltés ou des Français ? » Bien que la question soulève une réelle problématique, pour le moment, les dirigeants français feignent de ne rien entendre. Ainsi, à l'occasion du centenaire de la conquête de l'Algérie, le Président Gaston Doumergue se rend en Algérie afin de louer « l'œuvre admirable de la colonisation et de civilisation entre ces deux dates, 1830-1930 », et ce, sans se soucier du statut des autochtones qui sont à la merci des grands colons. Quoi qu'il en soit, au rythme où se développe la colonisation, des Algériens tentent, dans le premier temps, de s'organiser afin qu'ils se fassent une petite place dans la cité française. Réclamant des mini-réformes, les modérés, dont la figure de proue est Ferhat Abbas, souhaitent une amélioration de leur statut. Cela dit, dans ce combat, ni Ferhat Abbas, ni Abdelhamid Ben Badis n'envisagent le recouvrement de la souveraineté nationale. Tout compte fait, de tous les mouvements algériens, seule l'étoile nord-africaine (ENA), présidée par Messali Hadj, revendique l'indépendance de l'Algérie. Cela dit, au début des années 1930, ce courant –et c'est le moins que l'on puisse dire –est minoritaire. Les autres formations, à l'instar de l'association des Oulémas, de la fédération des élus et du PCA (parti communiste algérien), prônent l'intégration pure et simple de l'Algérie à la France. En signe de soumission au système colonial, ils adoptent une charte dans laquelle ils demandent « le rattachement pur et simple à la France avec suppression des rouages spéciaux : délégations financières, communes mixtes, etc. » Dans une action d'envergure sur le terrain, ils se retrouvent tous, le 2 aout 1936, au stade municipal d'Alger en vue d'exprimer leur satisfaction de la politique menée par Léon Blum. « A. Ben Badis déclare se satisfaire des réformes promises par le fameux projet Blum-Violette », note à juste titre Benjamin Stora. Par ailleurs, pour que le lecteur comprenne l'ampleur de la générosité du projet Blum-Violette, les responsables français ne comptent élever qu'une infime minorité des Algériens –environ 21000 personnes –au statut de citoyens. Au final, c'est ce projet dérisoire que les mouvements algériens modérés comptent vendre aux nombreux invités au meeting du 2 aout 1936. Charles André Julien situe leur nombre à 10000. Quoi qu'il en soit, bien que l'ENA ne se soit pas associée au projet, au stade municipal d'Alger, c'est Messali qui ravit la vedette aux Ben Badis, Ferhat Abbas, etc. « Le 2 aout 1936, devant les responsables médusés du Congrès musulman, Messali Hadj est porté en triomphe par la foule à la suite d'un discours prononcé dans le stade d'Alger », écrit Benjamin Stora. Dans la foulée, et en un temps record, l'ENA voit ses rangs se remplir. Vers octobre de la même année, selon Charles André Julien, 11000 Algériens vont adhérer au mouvement de Messali. En somme, c'est dans ce climat que l'idée de l'indépendance a connu son essor. En tout état de cause, bien que l'ENA soit dissoute par le gouvernement Blum le 27 janvier 1937, l'idée de l'indépendance de l'Algérie est désormais incontournable. Un mois et demi plus tard, Messali créera un autre parti, le PPA (parti du peuple algérien), dont le siège sera transféré à Alger. Dorénavant, le mouvement nationaliste va mener le combat sur le terrain de la colonisation. Et c'est ce mouvement et uniquement ce mouvement, malgré les tiraillements internes caractérisant son fonctionnement, qui déclenchera la guerre d'Algérie.

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