Au moment où on nous annonce des difficultés financières à Air Algérie, les agences de la compagnie aérienne nationale ne désemplissent pas. Les Algériens, Mostaganémois notamment, restent fidèles au pavillon national. Cependant, cet engouement n'est pas suivi par des mesures de facilitation par la Direction d'Air Algérie. En effet, à Mostaganem, la délégation régionale d'Air Algérie est loin de répondre aux normes internationales en matière d'accueil et de prise en charge des clients. Ces derniers sont obligés d'attendre des heures pour pouvoir réserver une place dans un avion. Et pour cause ; un seul agent au guichet est mis à la disposition de tous les clients potentiels de la wilaya de Mostaganem, qui compte près d'un million d'habitants. Alors, imaginons les heures d'attente que le client est obligé d'observer pour arriver enfin à s'assoir devant l'agent au guichet. Même pour un simple renseignement, on doit attendre son tour, car les clients sont là dès la première heure après l'ouverture de l'agence. Cet état de fait dure, nous dit-on, depuis des mois et aucun responsable à la Direction générale d'Air Algérie n'a daigné ‘'provoquer'' une opération d'audit au niveau de cette agence qui semble être oubliée par l'équipe qui dirige Air Algérie. Selon une source au sein d'Air Algérie, la majorité des employés de cette agence sont soit en congé ou en mise de disponibilité d'une année. Quant aux clients, ils doutent de cette justification et soupçonnent des ‘'emplois fictifs'', puisque aucun autre agent n'a été aperçu dans l'agence depuis plus d'une année, a-t-on affirmé. Selon un habitué d'Air Algérie, rencontré récemment dans l'agence, on ne connait pas le nombre exact des employés, seul le service ‘'paye'' de la compagnie nationale qui détient la liste. ‘'On nous fait croire qu'il s'agit d'un manque de personnel, mais moi, personnellement, je n'y crois pas ‘' dira un autre client. Signalons que les effectifs du pavillon national sont jugés élevés. Il s'avère que la compagnie ne peut supporter autant de charges, salariales notamment, si elle veut se classer parmi les entreprises compétitives. «Des employés ont été recrutés via des réseaux de connaissances. Le fils ou la fille de tel haut responsable ont été privilégiés, au détriment de la méritocratie. Le drame est que cette furie ne s'est pas arrêtée depuis la mort de Benouis, en 2007. Ses successeurs n'ont pas arrêté les recrutements inutiles. Mais toute la nomenklatura se mêle de la gestion d'Air Algérie, alors que c'est censé être une entreprise économique, qui doit fonctionner selon des normes universelles de management», avait révélé une source au ministère des transports. Le PDG de la compagnie aérienne, Bakhouche Alleche avait souligné, rappelons-le, l'existence d'une pléthore d'effectifs, et qu'il y a eu un recrutement «excessif» qui n'obéit à aucune stratégie managériale, ni commerciale. M.Alleche avait révélé, aussi, que le surplus d'effectifs s'estime à 3 000 employés mal répartis par les filiales et les services.