- La corruption n'est pas une exception algérienne. Ce fléau sévit même dans les plus grandes démocraties du monde, à l'image des Etats-Unis d'Amérique et de la France. - Lorsque j'entends qu'un journaliste est mis en prison, alors je le considère comme un Moudjahed. - Les relations entre nous et M. Le wali de Relizane sont excellentes. - En tant qu'indépendant, mon parti politique, ce sont mes électeurs. Réflexion : Pour le lecteur de Réflexion, permettez-moi de vous demander qui c'est Lazreg Bettahar ? L.Bettahar : Tout d'abord permettez-moi à mon tour, de féliciter tout le staff de la rédaction de Réflexion pour les efforts consentis depuis deux ans pour hisser le journal à un rang honorable dans la presse écrite, et nous souhaitons à ce sympathique quotidien dont son crédo n'est autre que l'information de proximité et de tout ce qui a trait à la condition de vie du citoyen, plein de succès et avenir prometteur. Pour moi je dirais, qu'il soit député, journaliste, citoyen, travailleur, celui qui apporte un plus à ce pays est le bienvenu. En ce qui concerne votre question, Lazreg Bettahar, est un enfant de la ville de Relizane, j'y suis né le 4 mai 1973, j'ai fait mes six premières années de scolarisation à l'école primaire « Ibn-Zeïdoun », puis le collège d'enseignement moyen (CEM) Ibn-Rochd et le lycée nouveau de Relizane, où trois années après, j'ai décroché mon baccalauréat série « Mathématiques », à l'âge de 15 ans et demi, pour rejoindre l'université d'Oran, où j'ai dû changer complètement de filière puisque je me suis inscrit en droit et quatre ans après, j'ai obtenu ma licence en droit à 19 ans et demi, j'ai été peut-être le plus jeune à avoir décroché une licence à cet âge là. Deux ans après, j'ai pu décrocher également mon certificat d'aptitude professionnelle (CAPA) à l'âge de 21 ans et demi, et Dieu merci, c'est grâce à une dérogation exceptionnelle en 1995, accordée par le ministre de la justice, garde des sceaux, M.Mahi Bahi, que j'ai pu entamer ma carrière du plus jeune avocat, à l'âge de 22 ans au barreau de Relizane. J'ai exercé ce métier près de 14 années, jusqu'au jour où j'ai décidé de me présenter aux élections législatives de 2007. En 1993, j'ai été membre fondateur national de l'organisation des fils de moudjahidine, aux côtés de M. Ali Kafi alors président du Haut Conseil de l'Etat (HCE). En ma qualité de fils de Moudajahid, victime du terrorisme en 1995 à Relizane, j'ai été l'un des principaux membres fondateurs nationaux de la l'association nationale des victimes du terrorisme en compagnie de Mme Flici, donc j'ai été membre du bureau national et président de l'association au niveau de la wilaya de Relizane, et aujourd'hui je suis député à l'APN. Durant la première année de mon mandat à l'APN, j'ai été élu président de la commission de l'habitat, de l'équipement, de l'hydraulique et de l'aménagement du territoire, comme j'ai présidé également la commission d'amitié Algéro-Argentine pendant cinq années et actuellement membre de la commission de l'Agriculture de l'APN. J'ai été candidat à l'APN en 2007 en qualité d'indépendant et tête de liste des candidats indépendants, comme il est important de souligner que c'était la seule et la première liste indépendante présentée à des élections, et reste d'ailleurs l'unique liste indépendante dans toute l'histoire de Relizane. Et les résultats étaient là, notre liste a battu tous les records en matière de voix, puisque elle a surclassé tous les partis en lice. Réflexion : Comme vous le savez, le pays a été secoué ces derniers mois par plusieurs dossiers liés à la corruption et des scandales jamais connus par le passé, ainsi en votre qualité d'homme de droit et de loi, que pourriez-vous nous dire là-dessus et que préconisez-vous comme mesures pour lutter contre ce fléau ? L.Bettahar :Une question pertinente, mais sachez monsieur, que ce problème n'est pas une exception algérienne, bien au contraire, ce fléau sévit même dans les plus grandes démocraties du monde à l'image des Etats-Unis d'Amérique, la France, où de lourds scandales financiers ont éclaboussé les plus grandes institutions financières de ces pays. Mais ce que je peux dire, c'est qu'aujourd'hui l'Etat algérien et à sa tête son excellence le président de la République M.Abdelaziz Bouteflika, ne ménageront aucun effort dans le cadre de la lutte contre non seulement le phénomène de la corruption, mais contre tous les fléaux sociaux. Maintenant, reste le comportement de l'humain lui-même qui ne cesse de fauter malheureusement, volontairement ou involontairement, mais l'Etat algérien dispose d'un arsenal juridique aussi suffisant qu'important pour barrer la route à ces contrevenants. D'ailleurs je peux vous rappeler, les décisions prises par Le Président de la République dès son investiture en 1999, relatives à la mis en place de la commission chargée de la lutte contre la corruption, la commission chargée de la réforme de la justice, la commission de lutte contre la fraude, la commission de lutte contre les maux sociaux, ainsi que toute une panoplie de lois et de mesures approuvée par le parlement qui ont été mis en branle par la mise en place de quatre pôles, qui sont des tribunaux chargés de prendre en charge ces dossiers. Ceci étant dit, il nous reste beaucoup à faire, nous sommes optimistes, nous avançons lentement mais sûrement. Réflexion : En ce qui concerne la liberté de la presse et la liberté d'expression, certains observateurs sont pessimistes quant à une amélioration du champ médiatique et ce malgré le discours officiel qui se veut optimiste. Même le président de la République a souhaité de voir la presse s'impliquer systématiquement dans la lutte contre les fléaux sociaux, mais au niveau local, cela ne suit pas, pourquoi d'après vous ? L.Bettahar :Qu'on le veuille ou non, l'Algérie comme tout autre pays, fait partie d'un ensemble appelé la mondialisation et nous sommes appelés tout en sauvegardons nos intérêts suprêmes à respecter les textes internationaux, plus particulièrement la déclaration générale des droits de l'homme du 11 décembre 1948 dont l'article premier stipule : « L'homme est né libre ». La mission de la presse est une mission noble, elle éclaire les gouvernants et les gouvernés, car la presse reste le reflet permanent et direct de la société. La presse a, de tout temps été à travers l'histoire, au sommet des événements et c'est grâce à elle, quelles que par exemple que racisme dans les pays développés, a été dénoncé, le rôle de la presse reste positif quelque soient les circonstances. Tout ce qui peut contribuer à améliorer une situation donnée est positif et acceptable. Dieu nous l'a appris dans le Saint Coran : « Dieu défendra ses fidèles croyants ». Quand on voit un journaliste, un citoyen ou un élu protéger son espace vital, défendre sa cité, dénoncer les injustices, pour moi tout ça c'est du journalisme bâti sur la liberté d'expression. Sachez par ailleurs, qu'en ma qualité d'homme de loi et parlementaire, je suis farouchement contre l'emprisonnement des journalistes, et lorsque j'entends qu'un journaliste est mis en prison, alors je le considère comme un Moudjahed. Aujourd'hui, nous devons remettre les pendules à l'heure en reconnaissant à la presse son quatrième rang dans la hiérarchie des pouvoirs. Elle doit être ce flambeau qui éclaire les trois autres pouvoirs. Réflexion : Maintenant revenons à votre wilaya, nous voudrions savoir à quel niveau se situe la relation parlementaires-autorités locales, notamment M. Le Wali ? L.Bettahar :Pour l'avocat et le citoyen Lazreg Bettahar, je n'ai aucune divergence avec quiconque et je suis très satisfait de ma relation avec tout le monde, j'ai été élu indépendant, mon parti politique reste mes électeurs. En tant que parlementaire, c'est différent car là il s'agit de responsabilités. Mais je peux vous dire que les relations avec l'ensemble des acteurs est au beau fixe, mais il se pourrait qu'un matin cette relation se détériore suite à une divergence de point, mais dans l'intérêt du citoyen, c'est comme ça, il faut faire avec, car l'intérêt général prime. Mais sachez qu'il n'y a pas de désaccord mais de divergences sur la manière parfois de voir les choses, mais tout rentre dans l'ordre une fois les problèmes aplanis. Et en toute honnêteté, le wali de Relizane, que je salue fraternellement, la foi en son travail n'est plus à démontrer, il n'est pas de ceux qui reculent devant des situations difficiles, il met tout en œuvre dans le cadre des prérogatives que lui confère la loi pour atteindre les objectifs assignés, notamment l'achèvement des programmes dont la wilaya de Relizane a bénéficié. Pour ce qui est de nos relations avec M. le wali, elles sont excellentes car elles versent dans le même objectif. Réflexion : Vous êtes l'un des représentants des citoyens de la wilaya de Relizane à l'APN, pourriez-vous nous dire si la wilaya de Relizane avait été gâtée en matière de programmes ? L.Bettahar :Si vous faites allusion à la part de lion, comme cela a été le cas pour d'autres wilayas, je vous rappelle que Relizane, depuis sa promotion au rang de wilaya en 1984, n'a pratiquement pas bénéficié de programmes dignes de son titre et ce dans les différents programmes quinquennaux, nous avons même raté le plan quinquennal 1999-2004, toutefois elle en a bénéficié d'une manière très appréciable dans le programme quinquennal 2004-2009. Et c'est grâce aux hommes intègres qui ont des idées que Relizane commence à relever sa tête, car les idées demeurent le véritable capital de tout progrès, et vous constaterez par vous-même, comment Relizane est en train de se métamorphoser. Nous avons enterré le bricolage depuis longtemps à Relizane, place au travail et au sérieux. Tous les secteurs d'activités ont eu leur part du gâteau, et Dieu merci nous sommes en train de rattraper le retard avec la réalisation de l'autoroute Est-Ouest, dont 80 kms traversent le territoire de la wilaya, le nouveau pôle universitaire qui s'étend sur une superficie de 70 ha, le nouveau siège de la wilaya, un nouveau siège d'une cour de justice, d'une bibliothèque universitaire, la nouvelle gare routière c'est un grand défi dont Relizane est appelé à relever pour sortir de son passé rural et se hisser au sommet des wilayas les plus modernes du pays. Réflexion : Nous avons constaté que vous êtes abordé par des citoyens en plein rue, dans les salons de thé, en voiture, vous arrivez à écouter tout le monde, quel est le secret ? L.Bettahar :Comme vous le savez, je suis un élu du peuple, mon parti donc reste le peuple et ceux qui m'abordent comme vous dites en plein rue, ce ne sont que mes électeurs, dont je suis redevable à plus d'un titre, car la confiance placée en moi m'honore et m'incite à les écouter et à leur apporter mon concours dans le cadre de la loi, à l'effet de les aider à surmonter leurs difficultés du quotidien. D'autant plus que je suis issue d'une famille qui a ses racines à Relizane, ville connue pour ses cinq zouis, et les gens qui viennent vous voir, ont quelque part une alliance parentale, si ce n'est de l'arrière grand père, c'est du grand père ou du père, donc, je suis obligé de les écouter car ils représentent mon parti politique.