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LA TOUR MAURE DE BENI-SAF : Une partie de la mémoire ‘'assassinée''!
Publié dans Réflexion le 14 - 10 - 2020

Si l'histoire d'un pays est souvent dominée par les légendes qui se rattachent à ses régions, celle de Béni-Saf est liée au destin du roi Syphax, de Siga, de la période des Numides, des Phéniciens, de leur comptoir commercial de l'île de Rachgoun, de la campagne armée de l'Emir Abdelkader et du Traité de la Tafna. La « TOUR MAURE », site séculaire du Roi Syphax aurait –elle été détruite pour céder le terrain au Complexe El-Nabil ?
Quand la fonction haut placée dans l'échelle de la pyramide, même sans atteindre le sommet, permet d'user et d'abuser, permet d'ouvrir les portes, sans connaître la célèbre formule magique d'accès au trésor d'Ali-Baba et les 40 voleurs, en disant simplement « Sésame ouvre- toi!». Prononcer cette formule n'est pas indispensable quand la haute fonction occupée peut en dispenser et peut « aider » ses proches, à privatiser un lieu faisant partie du patrimoine national. Les portes de « cette caverne » sont en principe blindées, par la Loi et par des textes rigoureux et ne permettent pas de piétiner, de fouler, de creuser, de construire de résider et d'en faire commerce sur un antique site unique, historique, chargé de faits séculaires. Ce site, en principe inaliénable s'étend sur plus de 55 000 m2 et domine un paysage magnifique, splendide avec une vue sur la mer à perte d'horizon et avec en plus, l'île de Rachgoun, majestueuse et imposante. Le site en question dépend de la commune de Béni-Saf et se trouve à une huitaine de kilomètres vers l'ouest, à proximité des plages de Madrid et de Rachgoun. Un territoire très convoité, nommé le Cap d'Accra avec sa Tour carrée dite « La Tour Maure ». Dans l'antiquité, cette Tour Maure servait de point de surveillance et d'observation, une guérite de protection de la ville antique nommée Siga, par là-même où des navires phéniciens, chargés de divers produits et en particulier des armes et de l'alimentaire, jetaient l'ancre, ne pouvant s'approcher trop près de la terre ferme du Cap. Le déchargement se faisait dans des barques à très faible tirant d'eau, pour arriver au plus près de la Tour et accoster pour livrer leurs chargements, indispensables au Roi de l'antique Siga. Ces barques chargées de victuailles, d'armes et autres outils, pénétraient dans une cavité rocheuse et à l'aide de cordes et des leviers, de palans de l'époque, les hommes du Roi, hissaient le fret, et tour à tour les barques vides, rejoignaient les gros navires, amarrés pour certains à l'île de Rachgoun, ancien comptoir phénicien. Au-dessus de cette cavité, à travers une ouverture creusée dans la roche, qui faisait fonction de puits, les hommes, avec un système de treuil, hissaient à travers le ventre de la falaise, les cargaisons de marchandises. Ce fret était repris par des cavaliers qui attendaient sur la terre ferme pour transporter ces biens. Pour préserver ce puits, cette ouverture, une Tour a été construite autour, et en bordure de la falaise qui servait aussi de poste d'observation des environs pour les marins et des mouvements des navires, mais aussi de promontoire de surveillance « militaire », tant l'antique Siga était convoitée. Cette Tour dite Tour Maure. Un site idéal pour une stratégie de guerre qui opposait le Roi Syphax et le romain Massinissa à Scipion pour la conquête de l'antique Siga, qui en 1837, un 31 mai, a réuni le héros national Emir Abdelkader, au terrible, au sanguinaire général Bugeaud, pour la signature du fameux Traité de la Tafna. Mais tout ça, c'était une autre époque, c'était l'antiquité, c'était l'histoire. Aujourd'hui, plus de cent quatre vingt ans plus tard, après le Traité, la Tour Maure historique a disparu, démolie et le promontoire cerclé en un muret de béton tout le long du site, avec occupation de la plage en contrebas dite plage de la « Marmite », privatisée, avec un accès fermé, payant limité aux clients d'un ensemble dit Complexe El-Nabil, appartenant à un privé. Ce site prestigieux de l'antique Tour Maure, répertorié sur les cartes (Cap d'Accra) est devenu un banal complexe privé de loisirs, de logements, de dortoirs, de bungalows, restaurant et baignades. Mais alors, l'on est en droit de se demander où vont les eaux usées de ce complexe et où va l'eau de la piscine après usage ?
Un adage bien connu dit que selon que vous êtes blanc ou noir, petit ou grand, pauvre ou riche, connu ou méconnu, pourvu de relations ou pas, de haute fonction ou pas, la Loi s'appliquera, sera moins contraignante voire ne s'appliquera pas. Pour le cas, il est incroyable que l'on ait permis à cette personne de s'approprier tout ce territoire, de faire construire des bungalows, et goudronner une route qui serpente jusqu'en bas vers la plage, avec des locaux en dur érigés à quelques mètres du bord de l'eau.
Le Complexe El-Nabil serait-il donc au-dessus de la Loi ?
Nous sommes très loin de l'antique Siga, de la Tour Maure, de Syphax, de Scipion et Massinissa. C'est grave, très grave d'avoir autorisé la destruction de ces vestiges de l'histoire du pays, qui remonte longtemps après, de 1600 à 1200 avant Jésus Christ, des commerçants phéniciens et ensuite carthaginois, transitaient et séjournaient sur le littoral spécialement dans la région de Béni-Saf et en particulier sur l'île de Rachgoun et en face sur la terre ferme, anciennement dénommée Cap d'Accra. Par ailleurs, sur ce territoire, leurs traces avaient été retrouvées, ainsi qu'à Sufat, village punico-berbère bâti sur les rives de l'Oued Senane, au niveau des Jardins d'Aïn-Témouchent ( n° 304 Echo de l'Oranie et Wikipédia). Comment cela a-t-il été possible que de bâtir sur le domaine littoral maritime ? Cette assiette foncière qui a résisté au temps mais hélas pas aux hommes, et qui fait partie de l'histoire, et du patrimoine de l'Algérie, a-t-elle été cédée dans des conditions normales, si tant est que l'on puisse se séparer d'un foncier touristique en bord de mer, au profit d'un privé ?
Les travaux d'excavation de pierres, de terre et de roches ont été nécessaires pour l'assise de cet ensemble. Alors vers quelle destination ces enrochements ont-ils été dirigés ? Il a fallu beaucoup de camions pour débarrasser toutes ces tonnes de gravats et de roches. Qui a autorisé la destruction de ce site aux potentiels multiples vestiges et de cette Tour Maure, à qui un dommage et une atteinte irréversibles ont été infligés ? Comment un tel site, territoire du roi Syphax, que même son ennemi juré Scipion, n'a pu s'en approcher, et qui fut habité il y a plusieurs siècles, est-il devenu une simple plage privée ? Qui en a approuvé la construction sur un tel patrimoine ? Pour quelle raison, ce site de grande importance culturelle et historique n'a-t-il pas été protégé ? Quelle aura été la compensation financière pour la commune de Béni-Saf ? A combien cette assiette aura été cédée (au dinar symbolique ?) et pour combien d'années ? A-t-il été prévu une revalorisation annuelle sur cette attribution ?
A-t-on réfléchi à l'impact négatif sur un site identifié, de cette importance historique, voire lancer une expertise scientifique et archéologique, ou bien seul l'appât du gain, seul le profit, et les retombées financières seraient entrés en ligne de compte ? A combien serait estimée, la valeur marchande d'un site historique, si tant qu'un site qui aurait dû être classé, serait devenu vendable ? Où se situeraient les responsabilités d'un tel crime, d'un tel assassinat de l'histoire qui aura détruit toutes traces archéologiques et les vestiges éventuels ? Comment est-il possible aujourd'hui d'attester du riche passé de cette Tour Maure ? Finalement, la destruction de ce site unique mais authentique et la construction bétonnée de.....bungalows n'aura pas eu besoin du Sésame de Ali-Baba, sans doute plus facile semble-t-il, grâce à la haute fonction, aux relations, aux coups de téléphone, à la complaisance, à la complicité, à la compromission, au laxisme, mais aussi et surtout aux « amis ».


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