Lancé en 2005, le plan quinquennal de relance économique touche à sa fin. Doté d'une enveloppe de 150 milliards de dollars, ce programme d'investissements publics destiné à moderniser les infrastructures de base du pays sera officiellement clôturé fin 2009. Certains de ses projets ont été livrés, d'autres sont en chantier Le recours massif aux étrangers pour la modernisation des infrastructures de base et la résorption de la crise du logement et de l'eau a obéit à deux facteurs. Le premier est d'ordre politique lié à la volonté du président Abdelaziz Bouteflika de réaliser «vite et bien ». Disposant d'importantes ressources financières engrangées grâce aux hydrocarbures, l'Algérie a les moyens de sa politique. Le président Bouteflika voulait aussi montrer au monde entier que l'Algérie est définitivement sortie de la crise financière qui l'avait durement touchée durant plus de 15 ans, entre 1986 et 2000. Cette crise avait été provoquée par la chute des prix de l'or noir au milieu des années 1980, l 'endettement massif du pays, la dévaluation du dinar au début des années 1990 et le terrorisme islamiste durant la dernière décennie. Le second facteur est lié à la rareté en Algérie d'entreprises capables de réaliser rapidement de grands projets d'infrastructures d'envergure mondiale. Les entreprises privées, dans leur majorité, ne se sont pas développées et ne n'ont pas investi dans la formation et le renouvellement de leurs moyens de travail. Les sociétés publiques sont souvent confrontées à une situation financière difficile, Toutefois, le gouvernement, en confiant la majorité des grands projets à des étrangers sans les obliger à associer des groupes locaux ou à transférer de la technologie et du savoir-faire, a manqué cruellement de stratégie économique. La politique du «tout pour les étrangers » et du complexe vis-à-vis des expatriés n'a pas permis l'émergence de groupes algériens capables de rivaliser avec leurs concurrents chinois et occidentaux. Après avoir dépensé plus de 150 milliards de dollars, l'Algérie reste entièrement dépendante du savoir-faire étranger. Le président Abdelaziz Bouteflika a décidé de revoir les règles du jeu en matière d'attribution des marchés publics et d'importations de biens et services. Le premier ministre Ahmed Ouyahia a décidé d'appliquer strictement le taux de préférence national de 15% accordé aux sociétés nationales dans les marchés publics. Il a également instruit les décideurs économiques pour prendre toutes les décisions nécessaires afin de réduire la facture de l'importation des biens et services qui a dépassé les 35 milliards de dollars en 2008..