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Histoire de l'Algérie : Repères Chronologiques
Publié dans Sétif Info le 26 - 12 - 2009

ne partie de foot a provoqué des tumultes et un séisme qui ont réveillé nos consciences. La connaissance de notre véritable identité à travers l'étude de l'histoire est devenue une nécessité impérieuse et urgente. Voici pour ceux ou celles que cela intéresse, brièvement, des repères chronologiques de l'histoire d'Algérie empruntés à l'historien Danois Henrik Prebensen .Il serait d'autant plus intéressant et souhaitable que les initiés et les spécialistes de la question de l'histoire interviennent ici même ,sur ce site, à travers des contributions pour éclairer les lecteurs sur ce cheminement extraordinaire.
L'Algérie ancienne et moderne, de guerres aux occupations, elle a de tout le temps fait l'objet de convoitises. Elle a très peu vécu dans la paix et dans la stabilité comme vous le lirez. Ainsi donc ,des conséquences des différentes invasions ,il est remarquable qu'elle ait pu garder son identité qui se profile fidèlement depuis la nuit des temps pour nous permettre de nous affirmer en tant que citoyen algérien dont les repères n'ont pas été souvent bien fixés par une étude décomplexée et décongestionnée du poids de certaines interférences qui brouillent cette vision. Les récents événements ont provoqué des frustrations et de profondes blessures que tout un peuple a ressenti. Voici donc l'occasion de réaffirmer pour nous même et pour tous ceux qui ignorent l'image de cette identité qui nous confère cette citoyenneté d'être simplement et fièrement des ALGERIENS.
Préhistoire chamitique
Paléo- et néolithique
Climat chaud et humide au Sahara. Capsiens, 'mangeurs d'escargots', ancêtres des Berbères aux alentours de l'actuel Gafsa, en Tunisie. Langue chamitique : libyco-berbère (libyque, kabyle, chaouah, chleuh, touareg) :
Leur langue, en tant que idiome étranger, est d'un genre particulier. C'est à cause d'elle qu'on leur a donné spécifiquement le nom de Berbères. ... XVIe - IXe s. Désertification du Sahara.
v. -1250 Premières apparitions des Phéniciens.
Empire carthaginois et sémitisation (De -1100 à -46)
Vers -1100 Comptoir phénicien à Utique.
Vers -800 Fondation de Carthage (814 selon la légende).
Vers -510 Traité entre Rome et Carthage, Rome reconnaît le monopole commercial de Carthage dans la Méditerranée occidentale.
348 et -306 Traités commerciaux punico-romains.
De -264 à -146 Guerres puniques (264-241, 218-201, 149-146) ; les Carthaginois sont chassés de Sicile, puis d'Espagne, et finalement Carthage est détruite ; l'actuelle Tunisie devient province romaine (Provincia Proconsularis ou Africa Proconsularis).
202 Massinissa, roi de Numidie, avec pour capitale Cirta, l'actuelle Constantine s'allie avec les Romains.
De -113 à-105 Guerre jugurthines entre Jugurtha, petit-fils de Massinissa et roi de Numidie, et les Romains.
46 La Numidie devient province romaine (Numidia et Mauretania Caesarensis).
Empire Romain et christianisation (De -46 à 622)
De 1 à 429 Romanisation de l'Afrique du Nord. La route de commerce d'or, d'ivoire et d'esclaves d'Afrique noire (el-Soudan) passe par le Sahara et la Numidie et explique, avec les exportation agricoles (céréales) vers Rome, la richesse de la région.
De 354 à 430 Saint Augustin (Aurelius Augustinus) né à Thagaste, baptisé 387, mort comme évêque de Bône (Hippo Regius ou Hippone, actuellement Annaba). Société à trois classes : Romains et (descendants des) Phéniciens (citadins), Berbères
De 429 à 430 Invasion vandale. Siège de Hippone. Royaume vandale reconnu en 442 par Rome pour qui l'importation de céréales est indispensable, et par l'Empire byzantin en 474.
De 533 à 535 Conquête byzantine de l'Afrique du Nord : castellas et couloirs de communication. Déromanisation, disparition du punique et du latin en dehors des villes (dernières inscriptions latines fin VIIe s.) 'Berbérisation' : culture tribale, égalitaire, montagnarde ou nomade. Apparition du dromadaire.
Empire arabe et islamisation (622 à 800 env.)
622 L'hégire (hidjra) : l'émigration de Mahomet de la Mecque à Médine.
632 Mort de Mahomet à Médine.
De 634 à 644 Califat d'Umar ibn al-Khattab. Conquête de la péninsule arabe, de la Palestine, de la Syrie et de l'Egypte sur l'Empire byzantin, chute de l'Empire sassanide (perse). Création d'une flotte arabe en Méditerranée.
De 661 à 750 Dynastie des Omeyyades à Damas. Conquête de la Djazirât al-Maghrib (Île de l'Occident, cf al-Djazaïr : Alger, « les Îles »), depuis l'Ifrîqiya (Tunisie) au Maghrib al-Aqsâ (Extrême-Occident) : fondation de Kairouan v. 670, Tunis après 698. Importance de Maghrib al-Awsat (Moyen-Occident) : mercenaires berbères, or, ivoire et esclaves de l'Afrique subsaharienne, la vallée du Nil étant bloquée par les royaumes chrétiens de Nubie. Début d'islamisation, d'arabisation et d'orientalisation (des villes) du Maghreb.
De 711 à 714 Conquête du royaume wisigoth d'Espagne par Târiq, client berbère du gouverneur du Maghreb Mûsâ ibn Nusayr, traversant le détroit de Gibraltar (Djebel al-Târiq = Rocher de Tarik).
De 755 à 1031 Empire des Omeyyades en Espagne : émirat de Cordoue, or du Soudan, musique (al-'ûd, le luth), littérature (les troubadours), philosophie (Avicenne, Averroès) et sciences (algèbre, astronomie).
Dynasties berbéro-maghrébines (800-1500)
Env. 800-900 Rustémides à Tahert, l'actuelle Algérie occidentale (761-911), Aghlabides à Kairouan et en Sicile (800-909), Idrissides (branche des Omeyyades) à Fès (Maroc) (789-926).
909-973 Fatimides à Mahdiya, Tunisie (jusqu'en 973), Sicile, Egypte (jusqu'en 1171)
973-1167 Zirides (berbères) en Tunisie.
Env. 1015-1151 Hammadides au 'Moyen-Occident' (Maghrib al-Awsat)
1051-52 Invasion des Banoû Hilâl, tentative des Fatimides d'Egypte pour affaiblir les Zirides en Tunisie.
1056-1147 Almoravides (al-murabiyun = 'ceux des ribat', forteresse, cf Rabat, marabout, saint, 'homme fort'), berbères, au Maroc, en Espagne, en Algérie occidentale, dominent la route de l'or africain. Poussée islamique vers le Sud.
1130-1269 Almohades (al-Muwahhiddun, 'les unitaires', à cause de leur insistance sur l'unicité de Dieu, cf wahid, 'un', wahhad 'unir', 'unifier'), berbères de l'Atlas, réalisent l'unification de la Djazirat al-Maghrib (1159) et de l'Espagne. L'âge d'or du Maghreb. Commerce avec l'Europe méditerranéenne, Gênes, Venise, etc. Puis dislocation, tribalisation.
1228-1574 Hafsides en Tunisie et en Algérie orientale.
1235-1550 Abdelwadides en Algérie occidentale (Tlemcen). Déclin du commerce de l'or, de l'ivoire, des diamants et des esclaves : vallée du Nil, navigateurs portugais le long des côtes africaines, découverte de l'Amérique.
1332-1406 Ibn Khaldûn, 'juriste', fonctionnaire et ministre au Maghgreb et en Espagne, philosophe de l'histoire, historien 'structuraliste', anthropologue et sociologue, tente d'expliquer la fragilité des 'états' et des dynasties maghrebins et de l'Empire almohade par le concept d'e asabiya ('cohésion', 'ligature', 'solidarité'), fondement politique de l'appareil tribal et qui reste intact dans la vie rurale, agro-pastorale ou bédouine (badâwa, bédouin), mais se disloque au contact de la vie citadine.
1492 Fin de la Reconquista, la reconquête chrétienne en Espagne, exode de 'Sarrazins' et de Juifs. Offensives espagnoles sur les côtes de l'Afrique du Nord. Résistance corsaire : frères Barberousse. Appel à la Sublime Porte (Empire ottoman, les Turcs).
Empire ottoman et corsaires barbaresques (1500-1830)
1520 L'Empire ottoman contrôle Alger. Alliance avec la France contre Charles-Quint, qui échoue devant Alger 1541.
Vers 1570 Le Maghreb septentrional divisé en régences : Tripoli, Tunis, Alger (Dar as-Soltan), qui est dirigé par un dey et subdivisé `son tour en trois beyliks, de l'Est (Constantine), de l'Ouest (Oran) et de Titteri (Médéa).
1530-1830 Le Dey d'Alger, appuyé sur l'Odjak turc, maintient la suzéraineté de la Sublime Porte en rivalité avec la compagnie des raïs (chefs) pirates, 'barbaresques', qui font la guerre de course, déguisée en djihad. Plusieurs Etats utilisent le bâton (bombardement naval et blocus) ou la carotte (subsides) pour assurer leur commerce méditerranéen. Une escadre danoise, par exemple, bloque le port d'Alger de 1770 à 1772, une escadre américaine détruit une partie de la flotte du dey en 1815, une escadre anglo-néerlandaise bombarde Alger en 1816, détruit la flotte du dey et le force à libérer 1600 esclaves. En 1824 les Anglais bombardent de nouveau. En 1822 encore, les pays Scandinaves, Naples et le Portugal versent 24 000 piastres chacun au dey (144 000 F). De 1805 à 1815, les recettes dues à la course totalisent 3 mio. de F, de 1817 à 1827 elles tombent à 700 000 F. En 1822 un Américain, Dhaler, évalue le déficit du dey à 390 000-434 000, soit 556 000 piastres, et le déficit de la balance commerciale à 1 200 000-273 000, soit 927 000 piastres.
1827 L'affaire de l'éventail ou du blé. Deux négociants juifs ont vendu pour plus d'un mio de livres (impayées) de blé à la République française pour ravitailler l'armée d'Italie (1795-98). Le dey, créancier des 2 négociants, réclame à plusieurs reprises le remboursement de la dette. Lors d'une échange de vues à ce propos, le 30 avril 1827, il frappe le consul français avec un chasse-mouche.
Une escadre française établit un blocus devant Alger en juin 1827, à grands frais (plus de 20 bâtiments engagés), mais sans grand effet.
1830 Charles X, en quête d'un succès militaire pour améliorer sa 'cote', envoie plus de 500 navires, dont 103 de guerre, et 37 000 hommes avec artillerie en Algérie. Après 3 semaines de siège et un bombardement, le dey capitule (5 juillet). Le trésor du dey (150 mio de F ?) disparaît.
Empire français et colonisation (1830-1962)
La conquête
1830-1848 L'armée française étend sa zone d'influence aux trois beyliks, c.-à-d. depuis la côte jusqu'aux versants Sud de l'Atlas Saharien, à l'exception de la Grande et de la Petite Kabylie (entre Alger et Constantine).
1831 Création de la Légion étrangère.
1832-47 Abd el-Kader (al-Qader, 1807-1883),émir (commandeur), dirige la résistance.
1833 Débuts d'une colonisation européenne : Saint-Simonistes (Enfantin après 1833), fouriéristes (1847), 'transportés' (1848, 1851), plèbe rurale de l'Europe du Sud.
1837 Par le traité de la Tafna, la souveraineté d'Abd el-Kader est reconnue sur (la plus grande partie de l'ancien beylik d') Oran et la majeure partie du Titteri, le général Bugeaud recevant en sous-main 200 000 F (qu'il utilisera pour les routes de sa circonscription électorale en Dordogne !!)
1839 Le Ministère de la guerre adopte le nom d'Algérie pour la zone occupée. Abd el-Kader reprend la lutte après avoir mis sur pied une armée.
1840 La France décide la conquête totale de l'Algérie et nomme Bugeaud gouverneur général.
1844 Arrêté ministériel organisant les bureaux arabes (vu l'arrêté du Gouverneur général du 16 août 1841). Intégration des terres publiques (habous et terres du beylik) au Domaine.
1847 Abd el-Kader se rend. Il est détenu en France (au château d'Amboise e.a.). Il s'établit à Damas après 1852, où, recevant une pension de la France et nommé Gd. Croix de la Légion d'Honneur, il se fait protecteur des chrétiens de Syrie.
1848 Révolution de février. Tentative d'assimilation administrative en Algérie : création de trois départements, élection de trois députés.
1851 Les forêts sont déclarées propriété de l'Etat. On établit la distinction entre propriété melk, privée, familiale, douar, communale, et arch, tribale et inaliénable, mais expropriable(!).
1852-1857 Sous le commandement du général Randon, les deux Kabylies sont soumises. Construction du Fort-Napoléon (Fort-National), exemple des bordjs (fortins).
L'Algérie, royaume arabe ?
1858 Création d'un Ministère de l'Algérie.
1860 Brève visite du couple impérial en Algérie.
1863 Sénatus-consulte sur l'Algérie :
L'Algérie n'est pas une colonie proprement dite, mais un royaume arabe ; les indigèneont comme les colons un droit égal à ma protection et je suis aussi bien l'empereur des Arabes que l'empereur des Français. (Lettre de l'Empereur, Moniteur Officiel, 06.02.1863).
Le projet du 'royaume arabe' est inspiré par Isma'il (Thomas) Urbain, Frédéric Lacroix († 1863) et le colonel Lapasset.
190 000 résidents européens en Algérie, dont une minorité française (45%-49%). L'Armée d'Afrique, 55 000 à 75 000 hommes, dépend du ministère de la guerre et les commandants sont gouverneurs généraux. Naissance de rivalités entre militaires ('régime du sabre') et colons.
1865 Long voyage d'études de Napoléon III en Algérie. Sénatus-consulte sur l'Algérie : L'indigène musulman est Français. Les Algériens autochtones obtiennent des droits civils et politiques limités. Pour obtenir la nationalité française, l.Algérien autochtone doit renoncer à son statut religieux, régi par la loi musulmane (polygamie, divorce, droits de succession). De 1865 à 1872, seulement 371 naturalisations.
1867-68 500 000 ha ont été 'colonisés'. Disette, famine, choléra et guerres coûtent la vie à 300 000 Algériens.
L'Algérie : colonie française ?
1870 Chute de l'Empire, IIIe République. Le décret Crémieux donne le statut de citoyen français à toute la population juive d'Algérie (35 000 personnes).
1871 Insurrection en Kabylie. Déportations en Nouvelle-Calédonie (où existe encore une petite société 'arabe'). Confiscation de 550 000 ha. Immigration alsacienne (env 5 000 personnes, dont les grands parents de Louis Althusser, voir L'avenir dure longtemps).
1871-82 L'âge d'or de l'immigration. Distribution de terres domaniales.
1873 La loi Warnier, 'loi des colons' ou 'loi scélérate', qui étend le principe égalitaire du Code civil aux terres indigènes (nul n'est contraint de rester dans l'indivision), devient un instrument légal pour obtenir la spoliation des terres.
1881 Le Code de l'indigénat. Liste de 27 infractions particulières réprimées par des peines spéciales, telles que le déplacement sans laissez-passer, les réunions non autorisées, le refus de la corvée, des retards dans le versement des impôts, ... sanctionnées par la police : amendes, prison, internement, confiscation de biens, amendes collectives. "L'impôt arabe" est supprimé en 1919.
1887-1926 Mobilisation accélérée de la terre indigène.
1896 La soi-disante Constitution de l'Algérie crée les Délégations financières, genre de parlement local : 24 représentants de colons agricoles, 24 représentants de non colons, 21 représentants d' autochtones, dont 6 berbères de Kabylie ; les représentants musulmans, dits Béni-oui-oui, sont élus par un corps électoral très restreint, 15 000 électeurs en 1896, chiffre porté à 100 000 en 1919.
Vers 1900 Les colons (580 000, soit 13% de la population) ont acquis env. 1,5 mio d'ha de terres. Prélèvement total env. 5 mio d'ha (25% des terres).
Les jeunes Algériens réclament une assimilation plus étroite à la société française.
1914 L'autorisation préalable exigée pour les pélerinages à la Mecque est supprimée.
1914-18 Le contigent des Algériens, 173 000 volontaires et appelés, subit des pertes sévères : 26 000 morts.
1919 Une loi élargit le corps électoral et le nombre d'élus algériens dans les conseils municipaux et généraux. Les elections locales de 1919 et 1920 témoignent d'une opposition musulmane croissante aux candidats soutenus par l'administration.
1926 Messali Hadj crée L'Etoile nord-africaine (ENA) d'inspiration communiste, dissoute en 1937. :
Les terres qui appartenaient aux Algériens ont été données aux colons. Ceux-ci ont volé tout ce qu'ils pouvaient. Ils ont dépossédé les musulmans. Le point capital de la colonisation française consiste d'ailleurs à appauvrir l'Algérien par tous les moyens, au profit des usuriers et des colons. Les Algériens sont ainsi devenus des serfs sur la terre qui leur appartenait autrefois. En même temps, le gouvernement français a tout fait pour les plonger peu à peu dans l'ignorance de leur propre religion. Il a infecté l'Afrique du Nord de milliers de missionnaires qui ont tenté de christianiser le peuple....Les Algériens relèvent aujourd'hui la tête, ils veulent lutter contre l'impérialisme français, ils veulent leurs indépendance. (Discours du 6 fév. 1933, cit. Stora, 1986, 99)
1931 Abd el-Hamid Ben Badis fonde L'Association des oulémas musulmans algériens (AOMA) :
Nous avons cherchè à travers les pages de l'histoire et dans le présent. Et nous nous sommes rendu compte que la nation algérienne s'est formée et qu'elle existe, comme se sont formées et existent toutes les nations de la terre. Cette nation a son histoire, illustrée d'innombrables hauts faits ; elle a son unité religieuse et linguistique ; elle a sa culture propre, ses traditions, ses mœurs (Déclaration nette, 1936, cit Ageron, 1993, 191)
1936-38 Le Projet de loi Blum-Violette propose de donner le droit de vote à une élite musulmane européanisée (env. 25 000 personnes). Rejeté par les Français d'Algérie, le texte est enterré avant de se trouver sur la table du Parlement, à la grande déception des oulémas et de l'élite musulmane.
1936 26 000 colons (sur 900 0000 Européens et une population de 6 mio, soit 0,43% de la population) possèdent 2,5 mio d'ha. Le prélèvement total est 7,7 mio d'ha, c.-à-d. 40% des terres (les plus fertiles par dessus le marché !) Résultat : paupérisation, renforcée par la pression démographique, et famines (1887, 1893, 1897, 1917, 1920, 1945).
Ferhat Abbas, pharmacien à Sétif (Kabylie), conseiller général et délégué financier, porte-parole des Jeunes Algériens, réclame l'égalité en droit et l'accession au statut de citoyen français sans renoncement au statut coranique :
Si j'avais découvert la nation algérienne, je serais nationaliste. Et cependant je ne mourrai pas pour la patrie algérienne parce que cette patrie n'existe pas. Je ne l'ai pas découverte. J'ai interrogé l'histoire, j'ai interrogé les vivants et les morts ; j'ai visité les cimetières : personne ne m'en a parlé... Nous avons donc écarté une fois pour toutes les nuées et les chimères pour lier définitivement notre avenir à celui de l'œuvre française dans ce pays. ... (Mais) sans l'émancipation des indigènes, il n'y a pas d'Algérie française durable. (cit. Ganiage, 1994, 480)
1937 Messali Hadj fonde les premières cellules du PPA (Parti du peuple algérien), interdit en 1941.
1939-45 2e guerre mondiale. 150 000 soldats algériens (européens en majorité) participent aux FFL.
1942 Débarquement allié (américano-anglo-français) en Algérie
1943 Le Manifeste du peuple algérien, rédigé par Ferhat Abbas, réclame l'autonomie politique de l'Algérie en tant que nation souveraine avec droit de regard de la France.
De Gaulle annonce une réforme coloniale dans son discours de Constantine
1945 Famine. Soulèvement en Petite Kabylie (commence à Sétif le 8 mai), suivi de massacres perpétrés par l'armée française et d'une sévère répression judiciaire. Le PPA et l'Association des amis du Manifeste sont dissous.
1946 Messali Hadj crée le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), branche légale du PPA, et Ferhat Abbas l'Union démocratique du Manifeste algérien (UDMA).
1947 Promulgation du Statut de l'Algérie définissant l'Algérie comme un groupe de départements doté de la personnalité civile, de l'autonomie financière et d'une organisation particulière. Le pouvoir exécutif est dévolu au gouverneur général, désigné par le gouvernement français, un pouvoir législatif restreint est donné à une Assemblée algérienne, élue par deux collèges à raison de 60 représentants pour chaque collège.
1948 Mise sur pied de l'Organisation spéciale (OS), branche clandestine de combat du PPA, dirigé par Ahmed ben Bella, lequel se réfugie au Caire auprès du colonel Nasser en 1952, après le démantèlement de l'OS en 1950-51.
Aux premières élections (truquées), messalistes et abbasistes n'obtiennent que 9 et 8 sièges. Chez les Européens, 1 communiste constitue l'opposition.
Vers 1948-54 Démographie galopante des autochtones (+10% en 6 ans, doublement prévisible pour 1969), déclin des naissances et de l'immigration du côté européen déséquilibrent les rapports numériques entre les deux populations, 89 et 11 sur 100 en 1954. La population agricole européenne régresse, le nombre d'exploitations diminue, 87% des terres européennes exploitables sont accaparées par 6.385 domaines : vigne et primeurs sont les premières ressources agricoles. La production agricole fournit 33% du revenu national, dont 44% dans le secteur européen avec 28% des terres exploitables.
Dans les autres secteurs de l'économie, 15 000 sociétés françaises (sur 165 000) réalisent 75% du chiffre d'affaires.
Le revenu moyen annuel d'une famille européenne est de 240 000 F, celui d'une famille musulmane de 30 000 F. Le sous-emploi chronique frappe 1 famille sur 3, d'où l'exode vers les villes algériennes et la France.
Algérie française ?
1954 Création d'un Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA) par les neufs chefs historiques. De l'extérieur, Ben Bella, Mohammed Boudiaf, Mohammed Khider, Aït Ahmed assurent depuis l'Egypte le ravitaillement et annoncent la formation du Front de libération nationale (FLN), - ben Boulaïd (Orannais), Rabah Bitat, Belkacem Krim (Kabylie), Mourad Didouche, Larbi ben M'hidi (Constantinois-Batna) organisent l'intérieur et déclenchent l'insurrection armée en divers points, le 1er novembre 1954 (soit une soixantaine d'attentats faisant 8 morts). A la différence d'insurrections antérieures, celle-ci est donc dirigée de l'extérieur, internationalisée et fondée sur une théorie, celle de la guerre subversive préconisant le terrorisme contre la population algérienne aussi bien que contre le pouvoir colonialiste par l'action de l'Armée de libération nationale (ALN).
1955 Belkacem Krim et Ramdane Abbane parviennent à établir un contrôle étroit du FLN sur 600 000 Kabyles par l'installation dans chaque village d'une cellule administrative clandestine : un récruteur, un collecteur d'impôts et un juge. Toute résistance est punie de mort, les écoles incendiées, les documents d'état civil détruits. Ils se heurtent à la résistance de messalistes. La guerre des deux maquis se termine par la victoire des mieux ravitaillés, ceux du FLN.
Jacques Soustelle, nommé gouverneur général, qui aurait ordonné l'exécution immédiate des rebelles pris avec une arme et la responsabilité collective des populations, est incapable d'empêcher l'attaque simultanée d'une quarantaine de centres européens le 20 août entraînant la mort de 123 personnes, point de non-retour de la révolution algérienne.
1956 Guy Mollet, chef du gouvernement de gauche, issu d'élections favorables à la paix, abdique devant les exigences de la population algéroise.
L'armée française en Algérie forte de 400 000 hommes. Les SAS (Sections administratives spécialisées) tentent de garder ou de regagner le contrôle de la population autochtone à l'instar des Bureaux arabes d'antan. Robert Lacoste est nommé gouverneur général.
Congrès de la vallée de la Soummam : la direction du FLN passe entre les mains des Kabyles (Krim, Abbane, Zighout, ben M'hidi, ben Khedda).
Guerre de Suez. Intervention diplomatique américaine.
Ben Bella, Khider, Aït Ahmed et Boudiaf arraisonnés à bord d'un avion marocain, sont incarcérés à la Santé, jusqu'en 1962.
1957 "Redressement" français. 600 SAS sont en place, 90 000 Algériens, dont 50 000 harkis, au service des Français.
Le général parachutiste Massu a pour mission de détruire le réseau ALN très efficace de Yacef Saadi à Alger (La bataille d'Alger). La ville est 'pacifiée', Saadi capturé, Krim et Abbane contraints de se réfugier en Tunisie, où s'installe le comité exécutif du FLN.
La ligne Morice, barrage électrifié le long de la frontière tunisienne, est achevée, isolant les fellaghas de l'ALN de leurs bases de ravitaillement. Les effectifs de l'ALN fléchissent. Le Front se réorganise et dirige ses efforts vers l'opinion internationale non communiste : ONU, Etats-Unis, Tiers Monde.
1958 Bombardement français de Sakiet Sidi Youssef en Tunisie. Washington fait pression sur la France, qui craint de voir l'Afrique du Nord passer au camp communiste. Le complot à Alger le 13 mai force la main aux hommes politiques français. Le pouvoir passe au général de Gaulle, qui laisse subsister toutes les équivoques possibles sur ses intentions en Algérie : Je vous ai compris..... !
Alors que la France se dote d'une nouvelle constitution (80% des Algériens autochtones participent au référendum avec 97% de oui pour la Ve République), le FLN se constitue en partenaire sur un pied d'égalité par la création du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). De Gaulle propose la paix des braves, refusée par le GPRA, et lance le plan de Constantine pour transformer l'Algérie en 5 ans : istribuion de 250 000 ha aux fellahs, construction de 200 000 logements, création de 400 000 nouveaux emplois, scolarisation des enfants musulmans, alignement des salaires sur ceux de la France métropolitaine.
1959 Par une vaste opération de ratissage, l'armée française amène l'ALN au bord de l'asphyxie. La population est regroupée et encadrée par les SAS, le plan de Constantine est mis en oeuvre avec des investissements de grande envergure et la nomination de Musulmans à tous les échelons militaires et civils : proviseurs, maires, sous-préfets, préfets.
Le général de Gaulle reconnaît le droit des Algériens à l'Autodétermination pour prévenir une condamnation de la France par l'Assemblée générale de l'ONU, mais aussi pour libérer la France "du boulet algérien". Le GPRA répond en désignant Ben Bella et ses coprisonniers comme plénipotentiaires !
1960 Semaine des barricades à Alger, réprimée par la gendarmerie mobile.
De Gaulle lance la formule de l'Algérie algérienne et purge l'armée. Les entretiens de Melun n'aboutissent à rien.
Le procès du réseau Jeanson, le Manifeste des 121 font apparaître la divison de la métropole.
1961 Un référendum donne carte blanche à de Gaulle pour négocier une solution. Le GPRA se déclare prêt.
L'OAS est créée. Les généraux Salan, Challe, Zeller et Jouhaud, tombés sous les purges, organisent une tentative de putsch à Alger dans la nuit du 22 avril, mais elle s'effrite au bout de quelques jours. De Gaulle en profite pour laisser jouer le paragraphe 16 de la constitution. Des pourparlers à Evian échouent, principalement sur la question du Sahara (gisements de pétrole).
L'OAS (Salan, Jouhaud, une poignée de colonels) tente d'empêcher la marche des choses en appliquant à son tour les principes de la guerre subversive, en Algérie et en France. A la fin de l'année, l'OAS fait la loi sur la côte algérienne, mais au début de 1962, ses commandos Delta sont mises en échec par le FLN et les groupes anti-OAS de la police parallèle.
1962 Les négociations avec le GPRA aboutissent à Evian. Les accords sont approuvés par référendum (8 avril, 90,7% de oui). L'OAS tente désespérément la politique du regroupement des Européens et de la terre brûlée. L'indépendance est approuvée par référendum en Algérie (1er juillet, 99,72% de oui).
3 juillet. La France reconnaît la République algérienne. Fin de la Guerre d'Algérie, qui aura coûté la vie à 25 000 militaire français, 2.788 Européens (entre 3 000 et 9 000 disparus entre mars et décembre 1962) et un nombre difficile à estimer d'Algériens, peut-être 300 000 (plus les victimes des épurations, entre 30 000 et 150 000). 800 000 Européens quittent le pays entre mai et juillet.
Quelques repères bibliographiques
Histoire
Hourani, Albert : Histoire des peuples arabes, Seuil, Points, 1993 (excellente traduction d'un excellent ouvrage, écrit par un grand spécialiste anglo-libanais, 1991, traduction dan. 1994)
Lombard, Maurice : Islam dans sa première grandeur, Flammarion, 1961 (génial, ouvrage posthume établi par les élèves de L. d'après ses conférences données ntre 1957 et 1960 à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes)
Mantran, Robert : L'expansion musulmane, VIIe-XIe siècle, Nouvelle Clio, 4e éd. 1991 (ouvrage complet, critique, universitaire, bibliographie abondante)
Ageron, C.-R., éd. : L'Algérie des Français, Seuil, Points 1993 (articles, textes, documents, bibliographie, chronologie, lexique, hautement recommandable)
Frémaux, Jacques Les bureaux arabes dans l'Algérie de la conquête, Denoël, 1993 (histoire d'une institution militaire originale, en fonction de 1844 à 1870)
Stora, Benjamin : Messali Hadj (1898-1974, pionnier du nationalisme algérien, Editions L'Harmattan, 1986 (thèse de 3e cycle sur un destin révélateur)
Droz, B. et Lever, E. : Histoire de la guerre d'Algérie (1954-62), Seuil, Points, 1962 (solide)
Horne, Alistair : Histoire de la guerre d'Algérie, Albin Michel, traduit de l'anglais, 1980, 4e éd. 1991 (journalistique, facile à lire)
Ganiage, Jean : Histoire contemporaine du Maghreb de 1830 à nos jours, Fayard, 1994, (point de vue français, une somme)
Généralités
Lacoste, C. et Y. éds. : L'état du Maghreb, La Découverte, 1991 (Données de base, Civilisation, Vie quotidienne, Arts et Cultures, Pouvoir et société, Economie et travail, Relations internationales, Lexique, Bibliographie ; très complet, de la géographie aux relations intermagrébhines en explorant la démographie, l'amour et la sexualité, la poésie... et j'en passe)
Témoignages
Ibn Khaldûn (1332-1406) : Peuples et nations du monde, La bibliothèque arabe, Editions Sindbad, Paris, 1986 (traduction d'extraits des trois livres du Kitab al-'Ibar : Muqadimma sur la philosophie de l'histoire, sur les Arabes du Machrek (l'Orient) et du Maghreb (l'Occident)
Le voyage d'Occident et d'Orient Bibliothèque arabe, Eds. Sindbad, Paris, 1980 (traduction de la biographie d'Ibn Khaldûn at-Tacrif bi-Ibn Khaldûn, supplément à al-'Ibar)
Khodja, Hamdan (1772-1842):Le miroir, Aperçu historique et statistique sur la Régence d'Alger, Bibliothèque arabe, Eds. Sindbad, Paris, 1985 (Pamphlet rédigé et publié en 1833 par un notable algérois afin d'éclairer l'opinion publique française et empêcher l'occupation définitive de la Régence, suivi d'extraits d'une réfutation et d'une réponse publiés dans L'observateur des tribunaux, 1834).
Tocqueville, Alexis de (1805-59):De la colonie en Algérie, Présentation de Tzvetan Todorov, Complexe, 1988, v. aussi Oeuvres I-II, Pléiade, 1995 (acteur et témoin de la conquête, lucide)
Fromentin, Eugène (1820-76):Un été au Sahara (1853), 1857 Une année dans le Sahel (1852), 1858 dans Oeuvres Complètes, Pléiade, 1984 (écrivain et peintre postromantique, grand admirateur de l'Arabe du désert, mais sans orientalisme conventionnel)
Truquin, Norbert (1833-après 1887):Mémoires et aventures d'un prolétaire à travers la révolution, Maspero, 1977 (la vie d'un ouvrier ; chapitre VII raconte ses 7 années (1848-1855) passées en Algérie comme colon et ouvrier)
Actualité
Mimouni, Rachid : De la barbarie en général et de l'intégrisme en particulier, Poche, 1992 (témoignage personnel sur l'intolerance des intégriste et l'incompétence de l'élite dirigeante)
Boudjedra, Rachid : FIS de la haine, Folio, 1994 (1992) ('la démocratie authentique est une culture dont on fait l'apprentissage longuement, honnêtement et sereinement. Cela n'a pas été le cas pour l'Algérie')
Martinez, Luis : La guerre civile en Algérie, èditions Karthala, 1998
Reporters sans frontières : Le drame algérien, Un peuple en otage, La découverte, 1994, (des intellectuels algériens jugent l'évolution depuis 1962)
Stora, Benjamin : L'Algérie en 1995, Editions Michalons, 1995
Islam, islamisme
Rodinson, Maxime : Mahomet, Seuil, Points, 4e éd, 1994 (magistral, très personnel)
Etienne, Bruno : L'islamisme radical, Poche, 1987, (analyse idéologique des relations entre l'Etat moderne et l'Islam, basée sur des interviews avec des personnalités islamiques)
Kepel, Gilles : La revanche de Dieu, Chrétiens, juifs et musulmans à la reconquête du monde, Seuil, Points, 1991 (92) (tendance actuelle des trois grandes religions à vouloir réagir contre la laïcité du modernisme par une religiosité radicale préconisant la déstabilisation de l'Etat par la terreur et la mobilisation des masses par la piété) (trad. dan. 1992, Gyldendal)
A l'Ouest d'Allah, Seuil, 1994, ("En dehors de la protection intellectuelle que lui accordaient les frontières des sociéteés musulmanes traditionnelles, l'islam doit se mesurer de plein pied avec "l'esprit du monde", au cœur même des citadelles occidentales...Entre crispations et compromis, s'esquissent ici les traits de l'islam du prochain siècle")
Sociologogie et science politique
Charnay, Jean-Paul : La vie musulmane en Algérie d'après la jurisprudence de la première moitié du XXe siècle, PUF, 1966 et 1991, édition augmentée de Perspectives 1991 (étude sociologique sur les tensions familiales, la lutte pour le sol, la vie musulmane dans un cadre français, les normes et la justice, la vie sociale, le contact (ou son absence) entre les civilisations - dans l'Algérie française et après)
Gilles Kepel réd. Exils et royaumes, Fondation nationale des sciences politiques, 1993 (de jeunes doctorants arabisants à L'Institut d'études politiques réunissent des études et dans)
Remy Leveau réd. L'Algérie dans la guerre, Complexe, 1995
Sévérine Labat Les Islamistes algériens entre les urnes et le maquis, Seuil, 1995 (Who is who du FIS, l'inaptitude de l'islamisme `articuler son discours contestataire en projet politique concret, ...à se représenter sa conquête autrement que par les armes et sa conservation autrement que par la terreur)
Œuvres littéraires
Chambaz, Bernard : L'orgue de barbarie, Seuil, 1995 ('il situe le présent de son roman à la marge : dans les quelques heures qui précèdent le cessez-le-feu, au cours de la dernière embuscade, quand ceux qui vont mourir savent déjà que la pièce est finie et qu'ils sont victimes superflues', Le Monde de la littérature, 6.10.95, page vii))
Amadis, Saïd La loi des incroyants, Plon, 1995 ('Autour de la grand-mère Sahdia, le romancier tisse les fils d'une chronique familiale de la colonisation à la veille de l'indépendance. Une évocation nostalgique et sereine d'une certaine Algérie. ... il ne cesse de se placer du côté des humbles, dont le destin, comme l'écrivait Albert Camus, est de "disparaître dans l'Histoire sans laisser de trace", Le Monde de la littérature, 12.10.95, page iv)
Belrami, Rabah Mémoire en archipel, Gallimard (le merveilleux récit d'une enfance algérienne (kabyle) par un grand poète malheureusement disparu)
Zimmermann, Daniel (éd) Trente ans après, Nouvelles de la guerre d'Algérie, le Monde éditions, 1992 (textes, documents et deux bibliographies commentées très complètes sur la guerre dans les fictions algériennes et françaises)
Mokeddem, Malika Des rêves et des assassins, Grasset 1995, (la fuite d'une universitaire algérienne vers une France qui est encore trop près de l'Algérie)
Khadra, Yasmina : Les agneaux du seigneur, Julliard, 1998, Roman sur le drame algérien
À quoi rêvent les loups, Julliard, 1999, Roman sur une « carrière » de combattant islamique


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