« Mes diplômes américains n'étaient pas valables en Algérie », c'est ce qu'a affirmé l'éminent chercheur, Elias Zerhouni, dans un point de presse avec un journaliste représentant d'un quotidien national lors de son passage au Qatar en tant qu'ambassadeur du président Obama pour la science et de la technologie. Ce brillant chercheur algérien, naturalisé américain, fervent supporteur des verts, a brossé son parcours depuis son succès au baccalauréat au lycée Emir Abdelkader à Alger, diplômé de la faculté de médecine d'Alger, il parle de son choix d'aller étudier aux USA en tant que boursier de l'état algérien avant son retour au pays. Il évoque avec amertume les déboires qu'il avait connu en présentant sa première demande d'emploi en tant que médecin formé aux USA. Cet emploi lui fut refusé. Il lui avait été répondu qu'il ne pouvait prétendre l'occupation du poste sollicité sans la reprise d'études en Algérie pour l'obtention de l'équivalence à ses diplômes et la validation de ses acquits. Elias Zerhouni, reparti au pays de l'oncle Sam bien déçu. Il poursuivit ses études en les axant dans la spécialité de la radiologie. Ne retenant aucune rigueur contre ceux qu'ils l'avaient ainsi méprisé et contraint à l'exil, il évoque cet intermède avec beaucoup de dépit mais également avec passion pour le pays qui l'a vu naitre et avec lequel il garde énormément d'attaches. Il était à l'origine de l'introduction du premier scanner médical en Algérie avec lequel fut traité le Président Houari Boumediene. Poursuivant son ascension, par son cran et par ses compétences reconnues, le Dr Zerhouni avait été nommé par le président G.W. Bush pour un mandat de six ans à la tête des fameux instituts nationaux de la santé aux Etats-Unis (National Institutes of Health ou NIH). Les NIH sont composés de 20 instituts et 7 centres employant en 2006 plus de 18 000 personnes dont le budget annuel avoisine les 30 milliards de dollars américains. Aujourd'hui en tournée dans le monde musulman, chargé d'une mission au profit du président des Etats Unis, lors de sa halte en Algérie, le professeur Zerhouni évoque les possibilités de coopération scientifiques avec notre pays dans tous les domaines. La révélation de l'existence de 1200 chercheurs algériens de haut rang exerçant aujourd'hui dans ce seul pays est époustouflante. Cette diaspora scientifique nationale vivant à l'étranger, cette force formidable peut contribuer au développement de l'économie et à l'enseignement supérieur. Vous avez été vous-même, vos amis, vos parents ou vos connaissances, victimes des mêmes errements, des mêmes égarements ou des mêmes erreurs bureaucratiques. Dites nous comment peut-on corriger à cet état de fait pour que les Algériens du monde entier puissent trouver leurs places pour contribuer à l'essor de leur pays qu'ils apprécient et qu'ils aiment malgré tout.