Le drame qui a eu lieu mercredi dernier dans un coll?ge de Relizane n?est pas nouveau comme en t?moignent les nombreux articles consacr?s au ph?nom?ne, depuis quelque temps, dans ces m?mes colonnes. Mais force est de constater que la r?action du ministre Benbouzid est ?trange. ?C?est tout ? fait naturel que de tels ph?nom?nes se produisent quand nous avons 24.000 ?tablissements ? g?rer?, a d?clar? Aboubekr Benbouzid aux journalistes qui l?interrogeaient, au lendemain de l?incident, lors d?une rencontre sur ?la citoyennet??. Il devait ensuite annoncer que ?le jeune (l?auteur de l?agression, ndlr) est actuellement entre les mains de la justice et la punition sera exemplaire?. Le chemin vite trouv? est court. La solution, selon le ministre, est de frapper fort et ?sans piti??, avant de se montrer rassurant: ?Nous allons ?radiquer le ph?nom?ne?. Le ministre devait toutefois signaler que ?la responsabilit? de cette situation n?incombe pas uniquement au d?partement de l?Education nationale mais que tout le monde en est concern??. Tentant ensuite d??tre encore plus rassurant, le ministre d?clare: ?Nous n?avons pas encore atteint l?ampleur que conna?t le ph?nom?ne ? l??tranger.? C?est l? une allusion ? la fusillade qui a eu lieu dans une ?cole en Allemagne en fin de semaine pass?e. ?10.000 agents de s?curit?!? La recette du ministre est donc tout faite, et la mesure ?tait annonc?e avant le grave incident de Relizane, plus exactement au lendemain d?un autre cas similaire qui a eu lieu ? Oran, au sortir d?un coll?ge situ? ? Ha? Badr, un ?l?ve ayant ?t? tu? par un autre. Et toujours ? Relizane, il y a quelques semaines, une ?l?ve ?tait poignard?e ? l??cole. ?Alors, le ph?nom?ne de la violence ? l??cole sera-t-il endigu? gr?ce ? la mesure hautement s?curitaire de Benbouzid ? Faudrait-il transformer l??cole en une sorte de prison de haute s?curit???, s?interrogent des parents? Les sp?cialistes estiment que c?est cette m?me violence qui s?exerce dans la soci?t? qui est en train de gagner maintenant l??cole. Mais d?aucuns consid?rent que les pouvoirs publics ont une grande responsabilit? dans la lutte contre ce ph?nom?ne puisque l??cole en d?pend. Comment tranquilliser ces m?res qui s?inqui?tent d?sormais pour leurs prog?nitures ? Est-ce par la simple promesse de leur assurer une meilleure s?curit? dans l??cole? ?Maintenant, je ne suis plus s?re que mon enfant soit en s?curit? ? l??cole. Mon c?ur bat chaque fois que j?entends ce genre d?histoire?, d?clare une dame attendant son enfant devant la porte d?une ?cole. C?est l? le t?moignage d?une crainte collective des familles. Et la solution? Une loi contre la violence au sein des ?tablissements scolaires a ?t? adopt?e en janvier 2008. Cette loi punit tout acte de violence ? l?int?rieur des ?tablissements scolaires. Mais l? encore, il devient difficile de rassurer ces familles puisque la ph?nom?ne de la violence a enregistr? une nette hausse depuis cette date. La relation entre ?l?ves, enseignants et administration n?est plus la m?me. Il s?agit maintenant de savoir ? qui incombe l??chec; ? la soci?t? ou ? l??cole elle-m?me? Jusqu?? aujourd?hui, aucune ?tude s?rieuse n?a ?t? engag?e pour savoir les raisons de cette violence. ?Le minist?re de l?Education devrait y r?fl?chir?, estime M. Ahmed, enseignant ? Relizane. Pour rappel, mercredi dernier, c??tait le drame de plus dans un coll?ge ? Relizane, plus pr?cis?ment ? l??cole Chibani Abderrahmane o? un enseignant, A. Djamel, a fait les frais d?une exp?dition punitive de deux ?l?ves exclus qui lui ont ass?n? deux coups de couteau, et ce, dans l?enceinte m?me de l??tablissement. Touch? ? la gorge, l?enseignant s?affalera par terre; une sc?ne qui a fait paniquer les ?l?ves qui se trouvaient dans la cour. L?enseignant, qui gisait dans une mare de sang, ?tait vite pris en charge par ses coll?gues avant qu?il ne soit transf?r? ? l?h?pital Mohamed-Boudiaf o? il a ?t? plac? en observation intensive pendant des heures. Ses proches ont m?me cru au pire mais les m?decins traitants, apr?s plusieurs heures, ont annonc? une am?lioration de son ?tat de sant?. Les jours de la victime ne seraient plus en danger?
