Les ministres arabes de l'Eau se sont réunis hier, pour la première session du conseil de l'eau, au Palais des Nations. Etaient présents le secrétaire général de la ligue arabe, le président du conseil mondial de l'Eau, et les représentants de 21 pays arabes. Cette première session a d'abord permis de mettre en place le bureau exécutif du conseil que préside l'Algérie. Cette première session a étudié la problématique de l'eau dans toutes ses généralités. Disponibilité de la ressource, son partage, son utilisation rationnelle et le détournement de l'eau par Israël. La bataille de la survie affecte une région sérieusement menacée par la raréfaction de cette ressource, conjuguée à l'absence d'une stratégie commune. Les problèmes posés à cette première session concernent en tout cas tous les pays touchés par le problème de la raréfaction. Il n'y a pas seulement les pays arabes, situés dans une zone aride et désertique, mais même les Etats-Unis. L'exemple de la Californie a été avancé par le président du conseil mondial de l'Eau, Loik Faucon. Pour ce dernier, il n'y a pas l'ombre d'un doute, le problème de l'eau se pose et en face se pose aussi le problème du développement industriel et humain. Selon lui, le choix n'est pas permis car la conservation de cette ressource représente l'avenir de l'environnement et donc de l'humanité entière. Pour l'interlocuteur, les pays arabes ne doivent pas attendre des solutions du nord. "Comment ces pays discutent encore du transfert de l'eau du nord au sud, alors qu'ils permettent l'exploitation du pétrole et son transfert du sud au nord ?". L'eau pose également des problèmes géostratégiques et des conflits entre plusieurs pays. Les tensions s'exacerbent dans une région semi-aride, souffrant de pénurie, et c'est le cas de la surexploitation et le détournement des eaux par Israël que soulève le secrétaire général de la ligue arabe. "C'est un grave problème que nous devons résoudre" a-t-il dit suggérant aux pays limitrophes, la Syrie, le Liban, la Palestine et la Jordanie de trouver une solution commune. D'ores et déjà on propose des solutions, la rationalisation de l'utilisation de l'eau, son partage équitable entre les pays, et l'exemple de l'Algérie et des pays voisins a été cité, mais aussi le dessalement de l'eau de mer et l'exploitation des eaux usées. Le problème de l'eau mobilise donc les pays arabes au plus haut niveau. Les solutions et les recommandations que va adopter cette session seront soumises au prochain Sommet arabe.