Alors que les responsables du secteur de l'Education, à Tizi-Ouzou, semblent très fiers des résultats du baccalauréat, sacrant pour cette session leur wilaya à l'échelon national, et que les parents sont tous à la joie ainsi que les lauréats qui attendent d'affronter le processus de leur admission à l'université, les syndicalistes affûtent leurs armes et menacent de faire de la prochaine rentrée une rentrée chaude. En effet, le CNAPEST gronde et l'affirme dans un communiqué signé de son bureau de wilaya et rendu public à l'issue de sa session consacrée à l'évaluation de l'année scolaire qui s'achève. Il met en avant la non-satisfaction des revendications ayant trait à l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des PEST, situation qui, souligne le communiqué du CNAPEST, «n'a guère changé». Les syndicalistes relèvent notamment les carrières administratives des professeurs qui n'auraient pas encore été assainies, de même qu'est soulignée la non régularisation des arriérés de salaires et autres primes (paiement des heures supplémentaires, prime de rendement professionnel, allocations familiales, heures dispensées dans le cadre du soutien pédagogique…). Le CNAPEST assure que la prime de rendement n'est toujours pas perçue par les enseignants au moment opportun, une certaine insécurité règne dans les établissements et des postes budgétaires sont supprimés. Et la déclaration du conseil de wilaya du CNAPEST de s'interroger sur les raisons ayant conduit l'administration à supprimer le second centre de correction du bac 2009 et dans la foulée à revoir à la baisse le nombre de correcteurs. Aussi, le bureau de wilaya du CNAPEST affirme-t-il clairement qu'il perturbera la prochaine rentrée scolaire… Ainsi, et comme actions, le CNAPEST prévoit le boycott des réunions préparatoires que les enseignants ont coutume de tenir avec les chefs d'établissement à la rentrée scolaire, le refus d'assurer les heures supplémentaires, le boycott des épreuves de fin de trimestre : compositions, devoirs et autres tests d'évaluation périodique. En attendant, la direction de l'Education savoure doucement son triomphe et les syndicats ne sont pas encore au bout de leurs peines car il leur faudra essayer de convaincre les enseignants afin qu'ils accompagnent le mot d'ordre. Une action qui risque fort de ne pas être suivie, les enseignants ayant désormais carrément coupé le pont avec l'action syndicale. L'action projetée par le CNAPEST semble donc demander à ce que le syndicat mouille vraiment la chemise pour pouvoir prouver sa représentativité, et trouver le moyen d'endiguer ces luttes intestines qui se font jour au niveau des directions des syndicats autonomes. La rentrée risque fort d'être chaude, pas seulement pour les responsables du secteur mais aussi pour les syndicats.